Cancer colorectal : les 5 idées reçues qui freinent son dépistage

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Cancer colorectal : les 5 idées reçues qui freinent son dépistage
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Il est l’un des cancers les plus fréquents en France, mais peut pourtant guérir dans 9 cas sur 10 lorsqu’il est dépisté à temps. En ce mois de Mars Bleu, zoom sur le cancer colorectal, son dépistage et 5 idées reçues à leur sujet. 

 

Cancer colorectal : quelques rappels sur cette pathologie fréquente après 50 ans

 

Le cancer colorectal met plusieurs années à évoluer, à partir de polypes (tumeurs bénignes) qui se développent sur la paroi intérieure du côlon et/ou du rectum, dans la plupart des cas. Mais il peut également survenir lorsqu’une inflammation est déjà présente au niveau intestinal, en cas de maladie chronique inflammatoire de l’intestin (MICI) notamment.

Près de 47 000 cas de cancer colorectal sont diagnostiqués chaque année en France, principalement chez des patients de plus de 50 ans, c’est le 3ème cancer le plus fréquent chez l’homme et 2ème chez la femme.  Détecté tôt, un cancer colorectal se guérit dans 9 cas sur 10. D’où l’importance de vous faire dépister ! 

 

Cancer colorectal : halte aux idées reçues ! 

 

Un certain nombre d’idées reçues circulent encore au sujet du cancer colorectal pouvant freiner le recours au dépistage. Faisons le point.

 

Idée reçue #1 : « Un polype, ce n’est pas un cancer »

Le polype se définit comme une tumeur bénigne. Il résulte de la multiplication anormale des cellules épithéliales, les glandes de la muqueuse colique tapissant tout le tube digestif, jusqu’à l’anus. Il est essentiel de retirer ce polype lorsqu’il est encore au stade bénin, afin d’éviter son évolution en tumeur cancéreuse. Le dépistage permet de le repérer et d’éradiquer son évolution à temps. 

 

Idée reçue #2 : « Le cancer colorectal se guérit facilement »

C’est vrai, mais uniquement s’il est dépisté à temps. Pour rappel, le cancer colorectal est considéré comme le deuxième cancer le plus meurtrier, avec 17 000 décès chaque année en France. Le nombre de cancers colorectaux augmente tous les ans dans les pays occidentaux, y compris chez les moins de 50 ans, d’après la SNCE (Société nationale française de gastro-entérologie). 

 

Idée reçue #3 : « Côté alimentation, il faut avant tout se faire plaisir »

Se faire plaisir, mais avec modération ! L’alimentation représente un facteur de risque à part entière dans la survenue d’un cancer colorectal. En particulier si vous consommez beaucoup de viande rouge (plus ou équivalent à 500 g par semaine) et de charcuterie (une consommation journalière supérieure ou égale à 50 g). Privilégiez à l’inverse les aliments qui contiennent des fibres et les produits laitiers, en particulier, qui auraient des vertus préventives sur les cancers colorectaux.

 

Idée reçue #4 : « Les symptômes apparaissent en même temps que la tumeur » 

Malheureusement, c’est tout l’inverse : les symptômes du cancer colorectal apparaissent lorsque la tumeur est déjà à un stade avancé, donc avec une réduction des chances de guérison. C’est un argument de poids en faveur du dépistage, pour pouvoir agir dès lors qu’un polype est repéré.

Les symptômes qui doivent vous alerter et vous faire consulter votre médecin le plus vite possible sont : 

  • Des douleurs abdominales persistantes ; 
  • Une modification soudaine et qui perdure de votre transit intestinal ;
  • L’apparition durable de troubles intestinaux : constipation, diarrhée, glaires ; 
  • La présence de sang dans les selles ; 
  • La perception d’une masse en palpant votre abdomen.

 

 

Idée reçue #5 : « Le dépistage du cancer colorectal est difficile à faire »

Au contraire, il n’y a rien de plus simple. Le dépistage du cancer colorectal est recommandé pour tous les Français âgés de 50 à 74 ans, sans symptômes ni facteurs de risques. Si vous faites partie de cette tranche d’âge, vous recevrez une invitation de l’Assurance maladie à vous faire dépister, tous les deux ans. 

Pour ce faire, il vous suffit de commander le test immunologique fécal, dit FIT, en ligne ou de le retirer auprès de votre médecin traitant ou de votre pharmacien. Fiable, simple et rapide, ce test consiste à prélever un échantillon de vos selles de manière hygiénique. Vous pouvez vous appuyer sur le mode d’emploi qui l’accompagne. Une fois le FIT réalisé, vous n’avez plus qu’à le renvoyer dans les 24 heures suivant sa réalisation, en évitant de l’effectuer un samedi ou une veille de jour férié. L’envoi est gratuit grâce à l’enveloppe fournie à cette fin. 

Votre résultat vous sera communiqué par sms ou par courrier postal, et également envoyé à votre médecin traitant. Pour plus d’informations ou commander votre test, sachez que l’Institut national du cancer met à votre disposition un site dédié : https://jefaismondepistage.e-cancer.fr/cancer-colorectal/

Une autre forme de dépistage, réservée aux patients à risque élevé ou très élevé de développer un cancer colorectal, est la coloscopie. Cet examen est également réalisé en cas de test de dépistage positif ou si vous présentez des symptômes évocateurs du cancer colorectal. Il s’agit d’un examen plus contraignant que le FIT, mais plus précis puisqu’il permet au gastroentérologue d’observer la paroi interne du côlon dans sa totalité.