
Pour qu’il y ait zona, il faut qu’il y ait eu varicelle ! Mais rassurez-vous, ce n’est pas parce que vous avez eu la varicelle que vous subirez un zona. Alors comment se réactive ce virus ? Comment le reconnaître, le prévenir et le soigner ? Explications.
Qu’est-ce que le zona ?
Le zona est une maladie infectieuse liée à la réactivation du virus varicelle-zona, qui fait partie de la même famille de virus que l’herpès. Le zona survient généralement longtemps après une varicelle, le plus souvent contractée durant l’enfance.
Après la guérison de cette première, le virus reste endormi à la racine des nerfs, au niveau des ganglions nerveux. Des années après (le zona est plus fréquent après 50 ans), ce virus peut se réactiver, se multiplier au niveau des ganglions nerveux et provoquer alors le zona. En longeant les fibres nerveuses, une éruption cutanée ou muqueuse douloureuse se déclenche. Généralement, elle se situe au niveau du ganglion nerveux où l’irruption de varicelle a été la plus intense. Il s’agit donc en général du tronc et en seconde position, de la tête.
Zona : quels facteurs déclenchants ?
Le réveil du virus survient généralement lors d’une baisse momentanée des défenses immunitaires : en cas de fatigue, de stress… mais aussi en cas de maladie entraînant un déficit immunitaire comme une maladie infectieuse, un cancer ou le VIH.
Différents types de zona et leurs symptômes
Les symptômes du zona varient en fonction de la zone du corps touchée. Plusieurs zones peuvent être concernées :
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Le thorax : on parle alors de zona intercostal. C’est le type de zona le plus fréquent. Pendant quelques jours et jusqu’à une semaine, des douleurs et des sensations de brûlures sont ressenties d’un seul côté du thorax. Des plaques rouges apparaissent, suivie de l’éruption cutanée caractéristique du zona d’un seul côté du corps : d’abord rose vif, puis des vésicules groupées en bouquets, qui ressemblent à la varicelle. Ces vésicules peuvent parfois se regrouper en bulles. En une semaine, elles se flétrissent, sèchent et des croûtes se forment. Elles tombent au bout de 10 jours et peuvent laisser place à quelques cicatrices. Plusieurs poussées peuvent se succéder. Les ganglions sont palpables sous l’aisselle du côté concerné. Ces symptômes peuvent s’accompagner d’une légère fièvre, de douleurs lancinantes et intenses du côté concerné du thorax. Ces douleurs mettent plusieurs semaines à disparaître.
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Le zona ophtalmique : ce type de zona concerne près de 50% des personnes âgées de plus de 85 ans et n’ayant jamais eu de zona auparavant (source : Assurance maladie). Ce zona se manifeste d’abord par des maux de tête lancinants au niveau du front, une fatigue et des douleurs au niveau d’un œil. Dans un second temps, des démangeaisons et des brûlures cutanées apparaissent. Elles précèdent l’éruption cutanée qui se produit sur le visage : pendant une à 2 semaines, ces lésions évoluent en papules, vésicules puis croûtes présentes d’un seul côté du visage, plus précisément d’un côté du front, du cuir chevelu, des paupières d’un œil (qui sont enflées et douloureuses) et sur une aile du nez. Là encore, plusieurs poussées peuvent se succéder pendant plusieurs semaines.
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Le zona auriculaire ou zona de l’oreille : plus rare, ce zona se développe au niveau du 7e nerf crânien. Il débute par une douleur dans une oreille, puis l’éruption cutanée apparaît à l’intérieur du pavillon de cette même oreille. De petites vésicules remplies d’un liquide clair, sèchent et forment une croûte qui finit par tomber en laissant une cicatrice blanchâtre. L’éruption du zona auriculaire peut également toucher la bouche ou le tympan. Plus rarement, elle peut s’étendre au visage et au cou. Le zona auriculaire peut provoquer une paralysie faciale périphérique (d’un seul côté), des douleurs et des acouphènes dans l’oreille concernée, des vertiges et une baisse de l’audition. L’éruption disparaît en quelques jours, mais la paralysie faciale peut mettre plusieurs semaines avant de s’estomper. Une fois sur 4, des séquelles persistent.
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Le zona de la bouche et du pharynx ou zona buccopharyngé : seuls un côté de ces deux organes est touché. Ce zona peut provoquer une gêne lors de l’alimentation et de la déglutition, avec un risque accru de fausse route. Des troubles du goût peuvent également apparaître.
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Le zona du bas de l’abdomen : ce zona peut provoquer une rétention urinaire, si l’orifice de l’urètre est atteint. Les douleurs lancinantes peuvent rendre difficile la position assise.
Zona : quelle prise en charge médicale ?
Si vous pensez avoir un zona, prenez rendez-vous avec votre médecin traitant. S’il s’agit d’un zona ophtalmique, il vous adressera à un ophtalmologue. Un traitement adapté doit être associé à des soins que vous pouvez faire vous-même pour vous soulager.
Ce que vous pouvez faire pour soulager un zona
Certaines mesures d’hygiène peuvent vous aider à soulager les symptômes du zona :
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Lavez-vous (douche ou bain) 2 fois par jour à l’eau tiède, en utilisant un savon surgras. Puis, séchez-vous bien en tamponnant délicatement avec votre serviette.
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Lavez-vous les mains après chaque contact avec une zone touchée par le zona.
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Si possible, appliquez des pansements simples sur les zones d’éruption du zona.
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Cette zone doit être aussi propre que possible : vous pouvez y appliquer un antiseptique pour prévenir toute surinfection.
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N’utilisez pas de talc, de crème, de pommade, de gel ou d’anesthésique local.
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Portez des vêtements amples pour réduire le contact avec les lésions et augmenter la douleur.
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Coupez-vous les ongles et essayez de ne pas vous gratter en cas de démangeaisons.
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Reposez-vous, d’autant plus en cas de fièvre, de douleurs et de fatigue.
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Vous pouvez prendre du paracétamol pour soulager les douleurs, en l’absence de contre-indication.
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Ne prenez pas d’anti-inflammatoire non-stéroïdien car cela augmente les risques de surinfection cutanée.
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Si vous pensez avoir un zona ophtalmique, n’appliquez pas de collyre contenant des corticoïdes car cela aggraverait les lésions oculaires.
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Evitez tout contact avec des personnes n’ayant pas contracté la varicelle.
Zona : quand consulter ?
Prenez rendez-vous avec votre médecin en complément des soins précédemment décrits, si vous suspectez un zona. Une consultation en urgence s’impose si :
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Vous suspectez un zona ophtalmique ;
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Vous subissez une paralysie faciale périphérique ;
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Vous subissez une rétention urinaire en raison d’un zona localisé au niveau du périnée ;
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Le zona s’étend ;
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Vous ressentez une faiblesse musculaire au niveau de la zone atteinte par le zona ;
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Le zona s’accompagne d’une fièvre importante et d’une dégradation de votre état général ;
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Vous ne supportez pas la douleur liée au zona ;
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Vous êtes à risque de complications : vous êtes enceinte, senior, diabétique ou immunodéprimé(e).
Les traitements du zona
Votre médecin vous examine afin d’évaluer la localisation, la sévérité et l’étendue du zona. S’il est peu étendu :
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Un antihistaminique peut vous être prescrit en cas de fortes démangeaisons, afin d’éviter de vous gratter.
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Pour atténuer la douleur du zona, votre médecin vous prescrit des antalgiques : du paracétamol généralement associé à de la codéine.
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Les conseils de toilette régulière mentionnés plus haut sont recommandés. Évitez d’utiliser un gant de toilette et, dans la mesure du possible, essayez de laisser sécher les lésions à l’air libre ou en tamponnant très délicatement.
En cas de zona étendu ou de forme grave (zona ophtalmique, paralysie faciale unilatérale) :
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En fonction de votre âge, de votre état immunitaire et de la localisation du zona, votre médecin peut vous prescrire un médicament antiviral par voie orale, à débuter le plus tôt possible (idéalement dans les 72 heures après le début de l’éruption). Hydratez-vous régulièrement en parallèle de ce traitement.
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Des médicaments plus puissants peuvent également vous être prescrits contre la douleur. Il peut s’agir d’antalgiques ou de médicaments agissant sur les douleurs neuropathiques.
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Une hospitalisation peut parfois être nécessaire. Les antalgiques et les antiviraux vous sont alors administrés par injection.
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En cas de douleurs persistantes après la guérison du zona, consultez à nouveau votre médecin traitant qui pourra mettre en place un traitement spécifique contre la douleur, à l’aide de médicaments pour les douleurs neuropathiques ou des anesthésiques locaux.
Le vaccin contre le zona
Saviez-vous qu’il existait un vaccin ? La vaccination contre le zona est recommandée aux personnes âgées de 65 ans et plus, y compris celles ayant présenté un ou plusieurs épisodes de zona. Le vaccin est également recommandé aux personnes de plus de 18 ans immunodéprimées et donc plus à risque de contracter la maladie.
Pris en charge à 65% par l’Assurance maladie, le vaccin Shingrix® est administré en deux doses, injectées à deux mois d’intervalle. Ce vaccin a une efficacité jugée supérieure au précédent produit qui n’est plus commercialisé. En outre, sa durée de protection est plus longue que celle de son prédécesseur, avec une meilleure réponse immunitaire. Ce vaccin peut être réalisé par un professionnel de santé libéral, en pharmacie, en établissement de santé ou en laboratoire de biologie médicale. Demandez conseil à votre médecin traitant.