
Une vaginite peut avoir plusieurs causes. Particulièrement gênante voire douloureuse au quotidien, cette pathologie intime est pourtant très fréquente. Présentation.
Vaginite : qu’est-ce que c’est ?
Une vaginite correspond à une inflammation du vagin à la suite d’une infection vaginale (mycose) par une bactérie, un virus ou un parasite ; ou bien d’une irritation non infectieuse du vagin. La vaginite est le plus souvent associée à une inflammation de la vulve : on parle généralement de vulvovaginite. Cette maladie est très répandue et touche quasiment toutes les femmes au moins une fois dans leur vie. Elle peut également concerner les petites filles.
Quelles sont les causes de la vaginite ?
Le plus souvent, la vaginite est d’origine infectieuse. Une infection d’autant plus favorisée par un déséquilibre de la flore vaginale.
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La mycose vaginale est l’infection la plus fréquente au niveau du vagin. Elle est généralement due à un champignon.
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Une vaginite infectieuse peut également être provoquée par : des parasites, des bactéries (comme le mycoplasme, la chlamydia ou le gonocoque) ou des virus comme l’herpès génital. Ces quatre dernières maladies sont considérées comme des infections sexuellement transmissibles.
La vaginite peut également être d’origine non infectieuse. Dans ce cas, elle peut être causée par :
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Une irritation de la muqueuse vaginale suite à une réaction d’intolérance à certains produits : gel douche ou savon inadapté pour la toilette intime, mousse ou huile de bain, gel lubrifiant, spermicides ou préservatifs, antimycosiques à usage local…
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Une irritation vulvovaginale due à des sous-vêtements en tissu synthétique, trop serrés, des serviettes hygiéniques pas assez changées…
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La présence d’une maladie de peau étendue jusqu’au vagin : psoriasis, eczéma de contact, lichen…
Vaginite : quels sont ses facteurs favorisants ?
Certains facteurs ont été évoqués plus haut, mais les facteurs pouvant favoriser l’apparition d’une vaginite sont nombreux :
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Des vêtements et sous-vêtements inadaptés : trop moulants, trop serrés… dans ce cas, une irritation fragilisant la muqueuse peut apparaître, jusqu’à déclencher une vaginite. En outre, les sous-vêtements en tissu synthétique favorisent la production de transpiration et donc le risque de macération. Conséquence ? Les germes se développent plus facilement.
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Un excès de toilette intime : toilettes trop fréquentes, douches vaginales ou en utilisant des produits nettoyants irritants… Tous ces gestes risquent de déséquilibrer la flore vaginale et ainsi favoriser la survenue d’une infection.
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Si vous oubliez de changer votre tampon hygiénique et qu’il reste trop longtemps dans le vagin, cela risque également de favoriser le développement de germes.
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Les rapports sexuels peuvent être source d’irritation et de transmission de certaines maladies sexuellement transmissibles (MST), à l’origine d’une vaginite.
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Certains traitements antibiotiques pris pour soigner une infection bactérienne peuvent parfois détruire certaines bonnes bactéries présentes dans la flore vaginale. Conséquence ? Le développement de certains champignons responsables d’une mycose vaginale et donc d’une vaginite.
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D’autres médicaments, comme la cortisone, diminuent l’immunité et favorisent donc la survenue d’infections vaginales.
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Certaines maladies comme le diabète ou un déficit immunitaire augmentent également les risques.
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Chez les petites-filles, la vulvovaginite est favorisée par la fragilité des muqueuses. De plus, les petites lèvres de la vulve étant encore peu développées, cela facilite l’accès des germes provenant de l’anus au vagin. En outre, à cet âge, une infection vaginale peut avoir différentes causes spécifiques : une infection urinaire, une toilette incomplète, une oxyurose ou encore la présence d’un corps étranger tel qu’un bout de coton ou du papier.
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À la ménopause, les hormones féminines œstrogènes cessent d’être sécrétées. Ce qui peut entraîner une sécheresse vaginale et une atrophie des muqueuses vaginales, propices à la vaginite car plus sensibles en cas d’irritation.
Vaginite : quels sont les symptômes ?
Différents symptômes peuvent révéler une vaginite :
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L’apparition de démangeaisons et/ou de sensations de brûlures au niveau de la vulve et du vagin. Les grandes lèvres sont souvent enflées, rouges et douloureuses.
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En cas d’herpès, des vésicules sont présentes.
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Des pertes vaginales abondantes et inhabituelles apparaissent. En fonction de la nature du germe en cause, ces pertes peuvent être : blanchâtres et épaisses en cas de vaginite causée par un champignon ; fluides, abondantes, grisâtres ou jaunâtres et malodorantes en cas de vaginite bactérienne ; mousseuses, abondantes et malodorantes si c’est une vaginite parasitaire. Ces pertes sont absentes en cas de vaginite non infectieuse.
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L’inflammation du vagin peut s’accompagner de douleurs lors des rapports sexuels (dyspareunie), mais aussi de troubles urinaires : douleurs en urinant et/ou difficultés à uriner.
Comment traiter une vaginite ?
Différents niveaux de soins et de prise en charge sont possibles, en fonction de votre situation, pour venir à bout d’une vaginite.
Les premiers soins en cas de vaginite
Si vous n’êtes pas enceinte et que vous reconnaissez les symptômes d’une vaginite provoquée par un champignon (ou mycose), vous pouvez déjà effectuer plusieurs soins :
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Effectuez une toilette intime exclusivement externe 2 fois par jour, en utilisant un savon au pH neutre.
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Votre pharmacien pourra vous conseiller différents produits pour vous soigner : des ovules médicamenteux, des capsules vaginales (ces deux produits sont à utiliser de préférence le soir avant le coucher), des comprimés gynécologiques antifongiques ou encore des crèmes adaptées. Demandez-lui conseil.
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Evitez les rapports sexuels tant que le médicament n’a pas agit.
Vaginite : quand faut-il consulter ?
Prenez rendez-vous avec votre médecin traitant ou votre gynécologue dès que vous avez un doute sur l’origine de la vaginite. Consultez ce professionnel de santé également si :
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Vous n’avez jamais eu de vaginite auparavant et vos symptômes ne sont pas évocateurs d’une mycose.
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Vos symptômes sont revenus ou n’ont pas disparu après la fin de votre traitement par automédication.
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Vous avez fréquemment des récidives de mycose vaginale.
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Vous êtes atteinte d’une maladie chronique, comme le diabète : l’automédication est dans ce cas fortement déconseillée.
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Vous avez d’autres symptômes associés à ceux de la vaginite : douleurs abdominales, brûlures lors de la miction… Dans ce cas, consultez un médecin le jour même.
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Vous ou votre fille présentez des symptômes d’irritation et d’inflammation pouvant être liés à la présence d’un corps étranger : consultez un médecin le plus rapidement possible.
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De même si vous êtes enceinte ou pensez l’être : l’infection vaginale peut avoir des répercussions sur le fœtus.
Les traitements d’une vaginite
Votre médecin commence par pratiquer un examen gynécologique pour confirmer le diagnostic. Il peut également effectuer un prélèvement vaginal afin de déterminer le germe en cause et ainsi vous prescrire le traitement adapté.
En cas de vulvovaginite infectieuse, des médicaments anti-infectieux vous sont prescrits :
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Un traitement local à base de crème, d’ovules médicamenteux, de capsules vaginales ou de comprimés gynécologiques en cas de mycose vaginale.
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En cas de vaginite bactérienne, un traitement oral à base d’antibiotiques adaptés à la bactérie en cause vous est prescrit.
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En cas de vaginite d’origine parasitaire, des antibiotiques antiparasitaires.
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En cas d’herpès génital, des médicaments antiviraux.
En cas de vaginite non infectieuse, le traitement se focalise sur l’éviction de la cause : traitement adapté en cas de psoriasis, suppression des facteurs déclenchants en cas d’eczéma de contact…
Enfin, si la vaginite survient pendant la ménopause, votre médecin peut vous proposer un traitement à base d’œstrogènes afin de traiter l’atrophie et la sécheresse vaginale. Des hydratants vaginaux peuvent également être utilisés.
Conseil bien-être – Comment prévenir une vaginite ?
Un certain nombre de bonnes habitudes sont à adopter pour éviter de subir une vaginite :
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Effectuez bien votre toilette intime, pas plus d’une à 2 fois par jour, en utilisant un savon au pH physiologique, sans parfum ajouté. Ne nettoyez pas l’intérieur du vagin et séchez bien la vulve après chaque toilette.
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Changez régulièrement de protection hygiénique pendant vos règles.
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Aux toilettes, essuyez-vous de l’avant vers l’arrière afin d’éviter de ramener les germes de l’anus vers le vagin.
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Évitez les sous-vêtements trop serrés et privilégiez ceux en coton.
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Ne restez pas trop longtemps dans des sous-vêtements mouillés (de type maillot de bain).
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Si vous utilisez un diaphragme lors de vos rapports sexuels, lavez-le à l’eau et au savon après chaque utilisation. Puis, rincez-le et séchez-le soigneusement.
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Utilisez un préservatif lors de chaque rapport sexuel tant que vous n’avez pas la garantie que votre partenaire n’a pas d’infection sexuellement transmissible (IST). Enfin, évitez d’utiliser des crèmes contraceptives spermicides, en particulier si vous avez déjà eu des mycoses vaginales.