Ostéoporose : la maladie du squelette qui touche les seniors

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L’ostéoporose fragilise l’ensemble des os, au point d’augmenter considérablement les risques de fracture. Comment expliquer, reconnaître et soigner cette pathologie ? Présentation.

 

Ostéoporose : qu’est-ce que c’est ?

L’ostéoporose est une pathologie du squelette qui survient le plus souvent après 50 ans. Elle entraîne la diminution de la densité osseuse et la modification de la micro-architecture des os, lesquels se retrouvent alors fragilisés et donc moins résistants, même en cas de faible traumatisme. 

Les os se renouvellent en permanence, car tout au long de la vie, un phénomène de résorption permet d’éliminer l’ancien tissu osseux grâce à l’action de cellules des os appelées ostéoclastes, au profit de la formation du tissu neuf : c’est le remodelage osseux. Celui-ci est rendu possible grâce à l’action d’autres cellules : les ostéoblastes. 

La formation osseuse est particulièrement active durant l’enfance, avec un pic à l’adolescence. La masse osseuse augmente jusqu’à l’âge de 25 ans, puis elle reste stable un certain temps, jusqu’à ce que le phénomène inverse s’enclenche à partir de 40-50 ans : la résorption osseuse devient progressivement plus importante que la formation de la masse osseuse. 

Tout le monde est donc concerné par la résorption osseuse, une fois passé un certain âge. Mais nous ne sommes pas tous égaux face aux risques d’ostéoporose, puisque cette pathologie ne concerne que 5,5% des Français, dont une majorité de femmes (source Inserm). Chez ces derniers, la résorption osseuse s’accélère et prend le dessus de manière beaucoup plus intense. 

 

Ostéoporose et arthrose : quelles différences ?

L’ostéoporose et l’arthrose sont deux des maladies osseuses fréquentes qui surviennent avec le vieillissement, mais elles doivent être distinguées l’une de l’autre. L’ostéoporose est une maladie diffuse qui concerne l’ensemble du squelette, alors que dans le cas de l’arthrose, il s’agit d’une usure puis d’une destruction du cartilage qui entoure les articulations. Celle-ci entraîne des douleurs et une diminution de la mobilité des articulations, en particulier celles qui supportent le poids du corps : genoux, colonne vertébrale, hanches.

 

Risque de fracture : principale complication en cas d’ostéoporose

Conséquence directe de la diminution de la masse, de la densité et de la résistance osseuse, le risque de fracture augmente avec l’ostéoporose, même à la suite d’un faible traumatisme tel qu’une chute en marchant. Appelées fractures de fragilité, elles concernent plus particulièrement le col du fémur, le poignet ou encore les vertèbres. D’après l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), l’ostéoporose est à l’origine de près de 490 000 fractures chaque année en France. 

 

Ostéoporose : quels sont les facteurs de risques ?

Les risques d’ostéoporose augmentent avec l’accumulation de divers facteurs : 

  • L’âge, principalement ;
  • Une carence en vitamine D ou une carence en calcium, à cause d’un apport quotidien insuffisant ou d’un régime alimentaire inadapté (riche en sel, en protéines et en caféine) ;
  • La ménopause chez les femmes, en particulier en cas de ménopause précoce (avant 40 ans) ;
  • Des antécédents familiaux d’ostéoporose ;
  • Certains traitements favorisant la perte de densité osseuse : les corticoïdes à forte dose et pendant au moins trois mois consécutifs (en cas de maladie de Crohn ou de polyarthrite rhumatoïde) ou certains traitements hormonaux visant à baisser ou arrêter la sécrétion d’hormones sexuelles (en cas d’endométriose, d’hormonothérapie pour traiter un cancer du sein ou de la prostate, ou encore d’ablation des ovaires ou des testicules) ;
  • En cas de prise en charge tardive de certaines pathologies : l’hyperthyroïdie ou l’hyperparathyroïdie, notamment ;
  • Une mauvaise hygiène de vie : activité physique insuffisante, alimentation déséquilibrée, consommation excessive d’alcool et de tabac…

 

Ostéoporose : une maladie souvent diagnostiquée lors d’une fracture

Au début de l’évolution de l’ostéoporose, aucun symptôme n’est décelable. Mais en présence de facteurs de risques, parlez-en à votre médecin. Dans tous les cas, l’ostéoporose est le plus souvent diagnostiquée à la suite d’une fracture de fragilité, qui peut toucher : 

  • L’extrémité supérieure du fémur ;
  • Les os de l’avant-bras et du poignet ;
  • Les vertèbres à l’origine du tassement vertébral et d’une perte de taille en hauteur ;
  • L’épaule ;
  • Le bassin ; 
  • Les côtes, etc. 

 

Le diagnostic de l’ostéoporose repose ensuite sur un examen clé qui peut être réalisé avant la fracture, notamment en cas de facteurs de risques. Il s’agit de l’ostéodensitométrie, qui consiste à mesurer la densité minérale osseuse. Cette mesure s’effectue sur deux parties du corps : le rachis et le col du fémur. 

L’os est exposé à une faible quantité de rayons X. Plus cet os est dense, plus il peut absorber ces rayons. Au total, cet examen dure moins de 15 minutes. Le résultat obtenu est ensuite comparé à une valeur de référence pour le même âge et le même sexe. Cela permet ensuite d’évaluer la fragilité osseuse et de calculer le « T score ».

La densité osseuse est normale si ce T score est supérieur à -1. L’ostéoporose est confirmée si le T score est inférieur ou égal à -2,5. En présence de plusieurs fractures en plus, ce score révèle une ostéoporose sévère.  

 

Si l’ostéoporose est diagnostiquée avant la survenue d’une fracture, les risques de fracture et de chute sont calculés à partir de plusieurs outils et paramètres (densité minérale osseuse, âge, poids, carences en vitamine D et calcium, consommation de tabac et d’alcool, traitements, antécédents de fracture, maladies chroniques associées). Il s’agit plus précisément de calculer la probabilité qu’une fracture survienne dans les 10 ans à venir. Ces données permettent à votre médecin de choisir le traitement le plus adapté. 

 

Ostéoporose : comment la soigner ?

L’objectif principal du traitement de l’ostéoporose est de prévenir le risque de fractures, en renforçant la solidité du tissu osseux. Différents types de traitements sont prescrits en fonction du nombre de facteurs de risques et des résultats de l’ostéodensitométrie. 

 

Des mesures hygiéno-diététiques à instaurer

Ces mesures sont indispensables avant d’envisager tout traitement médicamenteux. Adopter ces habitudes au quotidien permet d’atténuer l’ostéoporose et d’en réduire les risques. Cela fait partie de votre suivi médical. Ces mesures consistent à : 

  • Soigner une carence en vitamine D : d’abord avec une dose dite « d’attaque » puis une dose d’entretien. 
  • Assurer un apport en calcium suffisant : par un régime alimentaire spécifique ou la prescription d’un médicament assurant des apports en calcium et en vitamine D. 
  • Arrêter de fumer.
  • Pratiquer une activité physique régulière adaptée, également utile pour renforcer l’équilibre et donc prévenir les risques de chutes.
  • Mettre en place des mesures de prévention des chutes : l’adaptation de votre lieu de vie, par exemple. 

 

Quels médicaments pour traiter l’ostéoporose ?

Plusieurs médicaments sont disponibles pour traiter la pathologie. Certains ralentissent la perte de masse osseuse, quand d’autres stimulent la formation osseuse, ou les deux. D’autres encore ciblent plus précisément certaines zones du corps, pour les protéger contre la fracture. En résumé :

  • Pour freiner la résorption osseuse, peuvent être prescrits : les biphosphonates (les plus utilisés) sous forme de comprimés à prendre une fois par semaine ; en seconde intention, le raloxifène à prendre tous les jours en comprimés ; ou le dénosumab en injections sous-cutanées effectuées tous les 6 mois, si les biphosphonates sont inefficaces.
  • Pour stimuler la formation osseuse, et uniquement en cas de forme sévère d’ostéoporose, votre médecin peut vous prescrire du tériparatide en injections sous-cutanées quotidiennes. 

 

Quel que soit le traitement prescrit, il est long et ne doit pas être interrompu, même en l’absence de fracture.