L’asthme de l’enfant : symptômes, causes et prise en charge

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L’asthme infantile est la maladie chronique la plus fréquente chez les enfants. Avec des symptômes et une prise en charge complexes, l’asthme de l’enfant est multifactoriel. Présentation.

 

Asthme : quels sont les symptômes chez l’enfant ?

L’asthme est la maladie chronique la plus fréquente chez l’enfant de plus de 3 ans et  se définit par l’inflammation permanente des bronches. La muqueuse de ces dernières est alors anormalement épaissie, ce qui les rend particulièrement sensibles. Cette inflammation se traduit par des crises d’asthme au cours desquelles la respiration devient difficile, car aux bronches inflammatoires s’ajoutent une surproduction de mucus et la contraction des muscles qui entourent les bronches. L’asthme de l’enfant peut être intermittent (présent seulement à certaines périodes) ou persistant, présent toute l’année.

La crise d’asthme, comme chez l’adulte, en est le symptôme le plus évident. Elle s’accompagne d’une toux sèche, d’une respiration sifflante et survient le plus souvent le soir ou au réveil. Peu de temps après un effort, des quintes de toux sèche et une sensation d’étouffement peuvent également apparaître : c’est l’asthme d’effort, provoqué par une hyperventilation prolongée qui entraîne un refroidissement et un assèchement des voies respiratoires. En dehors des crises, l’enfant respire normalement.

 

Asthme infantile : pourquoi un “pic de septembre” ?

Les chiffres le prouvent : en septembre, le nombre de passages aux urgences des enfants pour de l’asthme infantile augmente. Les infections respiratoires virales qui sont nombreuses en collectivité à la rentrée favorisent les crises d’asthme. D’autres éléments peuvent expliquer ce pic de septembre : à l’école, les enfants asthmatiques entrent en contact avec divers allergènes et certains d’entre eux ont arrêté leur traitement de fond pendant les vacances d’été.

 

Asthme de l’enfant : quelles en sont les causes ?

Plusieurs facteurs combinés expliquent la survenue d’une crise d’asthme chez l’enfant. Ces facteurs peuvent varier d’un patient à l’autre. Bien les connaître permet de les éviter autant que possible, et donc de contrôler l’asthme de votre enfant en prévenant les crises. 

 

Les facteurs favorisants de l’asthme infantile

Ces facteurs sont d’origine génétique et environnementale. Premiers d’entre eux : les prédispositions familiales. Les risques augmentent si : 

  • Vous et/ou plusieurs membres de votre famille détenez une prédisposition héréditaire : vous êtes sujets aux allergies qui se manifestent par des rhinites, de l’asthme ou encore de l’eczéma.
  • Votre enfant a des antécédents d’allergies.
  • Il a subi des bronchiolites à répétition avant l’âge de 3 ans.
  • Il souffrait de l’asthme du nourrisson. 

 

Enfin, et ce facteur favorisant n’est pas des moindres, l’organisme de votre enfant peut avoir développé une réaction de défense excessive à l’encontre de certains allergènes (on parle alors d’asthme allergique), parmi lesquels : 

  • Les acariens et les cafards ; 
  • Les poils d’animaux ;
  • Les moisissures ;
  • Certaines plantes d’intérieur ;
  • Les pollens d’arbres, de graminées et d’herbes.

 

Asthme de l’enfant : des facteurs irritants

D’origine environnementale notamment, certains facteurs favorisent la survenue de crises d’asthme chez les enfants sensibles. Une mauvaise qualité de l’air (intérieur comme extérieur) représente le principal d’entre eux : particules fines et ozone en sont les premiers responsables car les pics de pollution sont à l’origine de nombreuses crises d’asthme. Mais un temps très froid ou humide y contribue également. 

En intérieur, les substances chimiques qui s’évaporent des différents produits ménagers et cosmétiques du quotidien sont également à l’origine de la pollution intérieure qui peut déclencher une crise d’asthme. Le tabagisme passif subi par ces enfants est d’autant plus aggravant pour leur pathologie. 

En outre, le stress, de courte ou de longue durée, peut aggraver l’asthme infantile. Difficultés familiales ou scolaires, surcharge de travail, mais aussi la maladie en elle-même sont autant de sources de stress plus ou moins dense selon la sensibilité de l’enfant. L’activité physique peut également déclencher une crise : c’est l’asthme d’effort. Enfin, les infections respiratoires causées par un virus favorisent le déclenchement de crises d’asthme. De même que la prise d’anti-inflammatoires

 

Asthme du nourrisson : le plus souvent guéri avant 3 ans

L’asthme du nourrisson se définit, chez les enfants de moins de 36 mois, par au moins trois épisodes de gêne respiratoire accompagnée de sifflements depuis sa naissance. Et ce : 

  • Quelle que soit la cause ayant déclenché un épisode ; 
  • Quel que soit l’âge du bébé au moment de la première crise ;
  • Que ce bébé ait un terrain allergique ou non.
  •  

Dans la plupart des cas, l’asthme du nourrisson disparaît après l’âge de 3 ans. Mais il arrive que l’asthme persiste, en particulier si : 

  • Les symptômes de l’asthme sont particulièrement importants ; 
  • Le bébé avait un petit poids à la naissance ou est né prématurément ;
  • Il présente des antécédents familiaux d’asthme ou d’allergie respiratoire ;
  • Il souffre lui-même de différentes allergies ;
  • Il a subi (y compris pendant la grossesse) ou subit du tabagisme passif ;
  • Le bébé est un garçon. 

 

Asthme infantile : les étapes du diagnostic

Votre médecin commence par poser différentes questions, afin de connaître le contexte de survenue des symptômes, le terrain allergique de votre enfant, ainsi que ses antécédents médicaux. 

Certains examens complémentaires l’aident à préciser son diagnostic : 

  • Une radiographie pulmonaire qui doit être effectuée au cours d’une crise d’asthme, afin de rechercher un foyer infectieux ou une distension thoracique, notamment.
  • Des tests respiratoires ou épreuves fonctionnelles respiratoires : réalisés en dehors d’une crise d’asthme, ils permettent d’évaluer l’état respiratoire objectif de votre enfant. 
  • Un bilan allergologique est nécessaire pour faire un point sur les allergènes qui peuvent déclencher les crises d’asthme. Ils consistent en des tests cutanés, réalisés par piqûres.

 

Comment traiter l’asthme de l’enfant ?

Avant tout traitement, il est essentiel d’éviter au maximum d’exposer un enfant aux facteurs favorisants et irritants. En association à cette règle de vie, votre médecin vous prescrira un traitement composé de divers éléments.

 

Le traitement des crises d’asthme

Pour soulager rapidement une crise d’asthme infantile, votre médecin prescrit à votre enfant des médicaments par inhalation : des bronchodilatateurs de courte durée d’action (BDCA) adaptés à son âge. Ils permettent aux bronches de se dilater et ainsi, de faciliter la respiration. Ces produits doivent être inhalés par aérosols-doseurs dès que la crise apparaît. C’est pourquoi, votre enfant doit l’avoir avec lui en permanence. 

S’ils sont efficaces rapidement, leur action est de courte durée : l’administration peut être répétée toutes les 20 minutes pendant une heure, en cas de persistance de la crise. En revanche, si votre enfant a besoin de ce traitement plus de deux fois par semaine, parlez-en à votre médecin : son asthme a besoin d’être mieux contrôlé. 

 

Asthme infantile : quel traitement de fond ?

Un traitement de fond a pour objectif de contrôler les symptômes de l’asthme de l’enfant, et donc de prévenir un maximum les crises, autrement dit de maintenir une fonction respiratoire normale. Ce traitement soigne directement l’inflammation des bronches : il est à prendre tous les jours, même sans symptôme. 

Différents types de médicaments peuvent être utilisés. Premiers d’entre eux : les corticoïdes inhalés à faible dose. Si l’asthme de votre enfant n’est pas assez contrôlé, ils peuvent être associés à des bronchodilatateurs inhalés à longue durée d'action (qui peuvent être pris à partir de 4 ans) ou à des leucotriènes en comprimés (préconisés si votre enfant souffre d’asthme d’effort ou de rhinite allergique associée). 

Prenez soin de bien respecter les dosages prescrits par votre médecin et sensibilisez également votre enfant à cet aspect, car ils tiennent compte de l’âge de votre enfant et de la sévérité de son asthme. En raison des divers effets secondaires encourus, le surdosage doit rigoureusement être évité.

 

Votre enfant a de l’asthme : que faire pour soulager et prévenir les crises ?

Certaines habitudes à prendre au quotidien vont vous aider à améliorer la qualité de vie de votre enfant, en prévenant les crises d’asthme. A commencer par l’optimisation de votre logement : 

  • Renouvelez l’air chaque jour en aérant matin et soir, au moins une dizaine de minutes, même s’il fait froid.
  • Chauffez modérément, de manière à ne pas dépasser la température intérieure de 20°C. 
  • Limitez l’utilisation de certains produits d’entretien et aérez dès que vous avez fini de vous en servir.
  • Entretenez régulièrement vos appareils à gaz et les poêles à bois et privilégiez l’utilisation de plaques de cuisson électriques.
  • Aérez votre cuisine lorsque vous cuisinez ou servez-vous de votre hotte aspirante.
  • Arrêtez de fumer et/ou sensibilisez votre entourage à ce sujet, afin que votre enfant ne subisse pas de tabagisme passif. De même, évitez de l’emmener dans des lieux enfumés. 
  • Evitez les moisissures, les cafards et les acariens : pour cela, aérer est indispensable, de même que surveiller les tâches d’humidité, les fuites et infiltrations ; sans oublier de dépoussiérer. 
  • Lavez régulièrement le linge de lit et les jouets de votre enfant pour en éliminer poussière et acariens.
  • Malgré toute votre affection pour nos amis à quatre pattes, évitez de prendre un animal de compagnie et si vous en avez un, vous devez le laver régulièrement, le brosser à l’extérieur de votre habitation et lui interdire l’accès à la chambre de votre enfant.
  • La verdure égaye les logements, mais vous devez vous renseigner avant de choisir une plante d’intérieur. Dans le doute, abstenez-vous d’en prendre une.

 

En ce qui concerne l’extérieur, renseignez-vous quotidiennement sur la qualité de l’air et les conditions météorologiques avant de sortir. D’autant plus si votre enfant pratique une activité en extérieur. En période de pollens et si votre enfant y est allergique : 

  • Gardez bien les fenêtres fermées en-dehors des périodes d’aération, qui doivent idéalement avoir lieu tôt le matin et en fin de journée. 
  • Faites-lui porter des lunettes de soleil pour protéger ses yeux de tout contact avec des pollens.
  • Lavez-lui les cheveux au retour des promenades et secouez ses vêtements à l’extérieur.
  • Ne faites pas sécher votre linge en extérieur.
  • Gardez vos fenêtres fermées lors de votre trajet en voiture et changez régulièrement vos filtres anti-pollens, si vous en disposez.

 

Plus généralement, évitez toute source de stress à votre enfant. Pour l’aider, vous pouvez lui apprendre à se relaxer en l’inscrivant à des séances de sophrologie, par exemple. 

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