Bouche, gorge, nez… tout savoir sur les cancers ORL

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Ils concernent plus de 15 000 patients en France et représentent la sixième cause de décès par cancer. Les cancers de la sphère ORL, appelés aussi cancer de la tête et du cou, ont pourtant de grandes chances de guérir lorsqu’ils sont détectés à un stade précoce.

 

Les différents types de cancers de la sphère ORL

Également appelés cancers de la tête et du cou, les cancers de la sphère ORL se développent dans l’un des organes formant les voies aérodigestives supérieures (VADS), soit l’ensemble des voies et des cavités situées dans la partie haute des appareils digestifs et respiratoires : 

  • La bouche ou cavité buccale, incluant la langue, la mâchoire, le plancher buccal, le palais, les joues et les lèvres. 
  • La gorge ou oropharynx dont font partie les amygdales, le voile du palais, la base de la langue et la vallécule (située entre la racine de la langue et l’épiglotte). 
  • Le larynx : les cordes vocales, l’épiglotte, les bandes ventriculaires et la sous-glotte.
  • L’hypopharynx : le sinus piriforme, jusqu’à l’entrée de l’œsophage 
  • Le massif facial, qui comprend le nez, la fosse nasale, les sinus, la base du crâne, les orbites et les fosses ptérygo-maxillaire et infratemporale. 
  • Le nasopharynx ou cavum ;
  • Les glandes salivaires ; 
  • Les cavités de l’oreille moyenne.

 

Les cancers ORL les plus courants sont ceux de la gorge et de la cavité buccale. Il en existe différents types selon leur nature, leur emplacement, leur fréquence et leur pronostic d’évolution. Près de 15 000 cancers ORL se déclarent chaque année en moyenne, ce qui en fait la quatrième cause de cancer, en France. S’ils concernent une majorité d’hommes, les femmes qui en sont atteintes sont de plus en plus nombreuses, notamment en raison de l’augmentation du tabagisme chez ces dernières.  

 

Cancers ORL : quelles en sont les causes ?

La cause principale des cancers de la sphère ORL est le tabagisme, pour 85% d’entre eux. La consommation excessive d’alcool fait partie des autres grands facteurs de risque, surtout si elle s’élève à plus de 3 verres par jour pour les hommes et plus de 2 verres pour les femmes. 

Autre facteur de risque de plus en plus fréquent : le virus HPV ou papillomavirus humain dont certains types peuvent favoriser l’apparition d’un cancer de l’oropharynx, en particulier des amygdales ou de la gorge, en plus du cancer du col de l’utérus. Pour rappel, le papillomavirus se transmet essentiellement par contact sexuel (et pas uniquement par la pénétration), avec ou sans préservatif. 

Enfin, certains cancers de la sphère ORL peuvent également se développer à la suite d’une exposition professionnelle à des produits toxiques tels que les particules fines ou l’amiante. 

 

Cancers de la sphère ORL : quels symptômes ?

Si vous ressentez un seul de ces symptômes qui perdure depuis plus de trois semaines, et même s’il ne vous paraît pas inquiétant, vous devez consulter votre médecin : 

  • L’apparition d’une « boule dans le cou » (ganglion) de plus d’un centimètre ;
  • Des douleurs en avalant qui irradient jusqu’aux oreilles ou situées au niveau de ces dernières ;
  • Une ou plusieurs dents voisines qui se mettent à bouger ;
  • Une lésion dans la bouche qui saigne légèrement au moindre contact, même si elle n’est pas douloureuse ;
  • Un aphte qui ne guérit pas ;
  • Votre voix change ou devient rauque ;
  • L’une de vos narines se bouche progressivement ;
  • Vous saignez du nez sans raison apparente ;
  • Vous sentez « une boule » dans la profondeur de l’une de vos joues.

 

Dépister un cancer ORL grâce à la règle des « 1 pour 3 »

Lorsque les cancers ORL sont diagnostiqués et pris en charge à un stade précoce, le taux de survie des patients dépasse les 80 %. Pour agir à temps, retenez cette règle des « 1 pour 3 » : si vous présentez un seul des symptômes énumérés ci-dessus depuis trois semaines, consultez un médecin. 

 

Quelles prises en charge possibles pour les cancers ORL ?

Lorsque le cancer est diagnostiqué, votre cancérologue évalue son étendue à l’aide de divers examens. Il s’agit notamment de vérifier si des métastases se sont développées. En fonction des résultats, le traitement le plus adapté à votre situation et à votre état de santé général est décidé de façon pluridisciplinaire, et avec votre accord. 

 

Quatre types de traitements sont généralement proposés pour les cancers de la sphère ORL : 

  • La chirurgie, utilisée en priorité si la tumeur est diagnostiquée précocement ou en complément d’une chimiothérapie/radiothérapie si ces dernières sont parvenues à réduire l’étendue de la tumeur. La chirurgie réparatrice est également envisageable, en fin de parcours de soins.
  • La radiothérapie, prescrite seule ou en association avec de la chimiothérapie, une thérapie ciblée ou de la chirurgie. Associée, son objectif est d’augmenter l’efficacité du traitement et de réduire les séquelles.
  • La chimiothérapie, qui agit sur l’ensemble du corps pour atteindre les cellules cancéreuses, quelle que soit leur localisation, y compris si elle n’a pas été révélée lors des examens de diagnostic. Cette technique est incontournable en présence d’un cancer métastatique. 
  • Les thérapies ciblées, qui bloquent la croissance ou la propagation des cellules cancéreuses, en se servant des anomalies présentes dans l’ADN de ces cellules. 

 

Cancers ORL : où en est la recherche médicale ?  

La recherche médicale sur les cancers ORL progresse. Plusieurs essais cliniques sont toujours en cours afin de proposer notamment des traitements toujours plus personnalisés ou d’améliorer les traitements existants afin d’en réduire les effets secondaires, ce qui pourrait améliorer la qualité de vie des patients. 

La recherche translationnelle, elle, étudie le microenvironnement des tumeurs cancéreuses. Il s’agit plus précisément de comprendre comment des cellules faisant partie du système immunitaire ont pu intégrer le tissu cancéreux. Les premiers résultats de ces recherches ont déjà permis de découvrir plusieurs facteurs prognostiques de ces cancers, en cours de validation. A partir de ces découvertes, il deviendrait possible d’adapter les différents traitements, notamment en développant des thérapies innovantes : elles seraient capables de bloquer l’action des facteurs biologiques de mauvais pronostic ou stimuler les facteurs de bon pronostic.