Cancer du col de l’utérus : une pathologie grave mais évitable

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A l’occasion de la semaine européenne de dépistage du cancer du col de l’utérus du 23 au 29 janvier, focus sur ce cancer qui atteint 3000 nouvelles femmes chaque année. Pourtant, il peut être prévenu grâce à la vaccination et au dépistage.

 

 

Cancer du col de l’utérus, qu’est-ce-que c’est ?

Un cancer du col de l’utérus est une maladie qui se développe sur la muqueuse du col de l’utérus, autrement dit sur le tissu qui le recouvre. Elle prend plus précisément naissance dans la première couche de la muqueuse, appelée épithélium.

 

Un cancer provoqué par un virus

La principale cause du cancer du col de l’utérus est l’infection persistante (c’est-à-dire qui dure depuis 10 à 15 ans) par un virus appelé papillomavirus humain ou HPV à haut risque qui se transmet par voie sexuelle. Il s’agit de l’infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente à travers le monde. Contrairement au VIH, le préservatif ne protège pas complètement d’une infection par HPV, mais limite son exposition. 

Si elle guérit spontanément, l’infection peut aussi, dans certains cas, persister au niveau de la muqueuse du col de l’utérus, jusqu’à provoquer des modifications de la couche superficielle de la muqueuse (ou épithélium), plus connues sous l’appellation de lésions précancéreuses. Ces dernières peuvent alors plus facilement évoluer vers un cancer. 

D’autres facteurs augmentent le risque de développer un cancer du col de l’utérus : 

  • Des rapports sexuels précoces
  • De multiples partenaires sexuels
  • Certaines IST comme la chlamydiose et l’herpès génital
  • Le tabac
  • La prescription prolongée de contraceptifs hormonaux
  • Être séropositif ou sous traitement immunosuppresseur
  • Avoir donné naissance à plusieurs enfants

 

Cancer du col de l’utérus : quels symptômes ?

Aucun symptôme particulier ne se déclare lors de l’apparition de la maladie. Ce n’est qu’en cas d’évolution que certains signes surviennent : 

  • Des saignements vaginaux après les rapports sexuels
  • Des rapports sexuels douloureux
  • Des saignements vaginaux sans raison apparente, en dehors des règles
  • Des pertes vaginales plus fréquentes et abondantes
  • Des douleurs au niveau du bas-ventre et du dos

Si ces signes ne sont pas propres au cancer du col de l’utérus, vous ne devez néanmoins pas les ignorer s’ils apparaissent : prenez rendez-vous rapidement avec votre gynécologue. 

 

 

Cancer du col de l’utérus : quels traitements ?

Une fois diagnostiqué par divers examens, permettant notamment de vérifier l’étendue du cancer, l’équipe médicale pluridisciplinaire (réunissant notamment oncologue, chirurgien, radiothérapeute) se réunit afin de décider du traitement le plus adapté à la patiente concernée. 

Le traitement est déterminé en fonction de : 

  • La taille du cancer
  • Sa profondeur dans la muqueuse du col utérin
  • La présence ou non de métastases

Le traitement du cancer du col de l’utérus fait appel, selon l’étendue de la maladie, à la chirurgie, la radiothérapie externe, la curiethérapie et la chimiothérapie, utilisées seules ou associées. Chaque cancer du col de l’utérus étant différent, il en est de même pour son traitement : il est adapté à chaque cas et peut associer différentes techniques. 

En cas de tumeur pas ou peu étendue, la chirurgie est privilégiée. Elle permet de retirer la totalité de la tumeur et de prévenir toute récidive. Si plusieurs techniques chirurgicales existent (en fonction du type de cancer, de l’âge de la patiente et de son projet de concevoir), la plupart ont pour but de retirer l’utérus et les ganglions lymphatiques situés à proximité. 

 

 

Cancer du col de l’utérus : l’importance du dépistage

Les examens de dépistage de référence sont :

  • Le frottis (ou examen cytologique) qui permet de détecter la présence d’anomalies au niveau du col de l’utérus, susceptibles d’évoluer en cancer. Il est à effectuer tous les trois ans, entre l’âge de 25 et 30 ans ;
  • Le test HPV-HR, à réaliser tous les cinq ans, entre 30 et 65 ans.

Depuis 2018, le dépistage du cancer du col de l’utérus s’inscrit dans le cadre d’un programme national organisé, effectué par votre gynécologue au cours d’une consultation. Il est recommandé à toutes les patientes âgées de 25 à 65 ans.

 

 

Prévention du cancer du col de l’utérus : l’enjeu de la vaccination

Outre les examens de dépistage, la vaccination représente le moyen le plus efficace d’éviter le cancer du col de l’utérus. 

Le vaccin contre les infections à papillomavirus humains est recommandé aux jeunes filles et jeunes garçons âgés de 11 à 14 ans révolus. Il s’avère d’autant plus efficace lorsque ces jeunes n’ont pas encore été exposés au risque d’infection par HPV. Autrement dit, lorsque la vaccination a lieu avant le début de la vie sexuelle. Elle peut aussi être administrée en rattrapage pour les adolescents des deux sexes, âgés de 15 à 19 ans. Deux injections sont nécessaires quel que soit le vaccin, et sont réalisées à au moins 6 mois d’intervalle. 

 

On résume… 

  • Le cancer du col de l’utérus se développe essentiellement à la suite d’une infection par un papillomavirus humain ou HPV.
  • Il se soigne bien s’il est dépisté de façon précoce grâce à la régularité des examens cytologiques ou frottis.
  • Il est recommandé de vacciner contre le HPV les jeunes filles et garçons dès l’âge de 11 ans, jusqu’à 14 ans, ou en rattrapage de 15 à 19 ans.
  • Une fois détecté et analysé, le cancer du col de l’utérus fait l’objet d’un traitement adapté à la situation de chaque patiente et aux caractéristiques de la maladie.