
L’anévrisme passe souvent inaperçu, ce qui le rend d’autant plus pernicieux lorsqu’il se complique. Comment se développe-t-il, comment le repérer, le soigner… mais aussi l’éviter ? Explications.
Qu’est-ce qu’un anévrisme ?
Un anévrisme est une dilatation anormale et progressive de la paroi d’une artère (comme une hernie), qui devient également plus mince, ce qui la rend d’autant plus fragile. Un anévrisme peut mesurer jusqu’à plusieurs centimètres de diamètre. Dans tous les cas, dès qu’un anévrisme se forme, l’augmentation de son calibre représente l’évolution la plus courante. Cette situation nécessite une surveillance médicale et même parfois une intervention chirurgicale, ou par cathétérisme. Dans cet anévrisme, il peut exister des caillots sanguins capables de boucher ensuite d’autres artères du fait du ralentissement du débit sanguin dans l’anévrisme lui-même.
Les différents types d’anévrisme
Il existe différents types d’anévrisme, en fonction de leur localisation. En effet, l’anévrisme peut concerner différentes artères:
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Le cerveau : on parle alors d’anévrisme cérébral. C’est la forme d’anévrisme la plus courante, rappelle la Haute autorité de santé (HAS), en particulier chez les femmes de 50 à 60 ans.
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L’aorte, qui est la plus grosse artère du corps. Elle part du thorax et descend jusqu’à l’abdomen. On parle ici d’anévrisme aortique. L’ anévrysme de l’aorte abdominale qui fait aussi partie des anévrismes les plus fréquents, en particulier chez les hommes de plus de 65 ans.
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D’autres artères peuvent être sujettes à l’anévrisme, bien que plus rarement que les précédentes : au niveau du foie, du bassin voire derrière les genoux (anévrysme poplité) …
Anévrisme : quels facteurs de risque ?
Les facteurs de risque sont les mêmes que ceux des maladies cardiovasculaires (infarctus, AVC…), dont plusieurs peuvent être évités :
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Le tabagisme ;
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Le surpoids ou l’obésité ;
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L’âge (les risques augmentent après 50 ans) ;
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Le diabète ;
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L’hypertension artérielle ;
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L’hypercholestérolémie (excès de cholestérol).
Il faut noter qu’un patient ou une patiente ayant fait une maladie cardiovasculaire triple ses risques de développer une maladie vasculaire comme l’anévrisme.
Quels sont les symptômes d’un anévrisme ?
L’anévrisme se développe lentement et passe souvent inaperçu… En plus de cela, les anévrismes diffèrent d’un patient à l’autre : certains anévrismes évoluent rapidement jusqu’à la rupture, tandis que d’autres se développent très lentement sans jamais atteindre ce niveau de gravité.
Dans certains cas, lorsque l’anévrisme augmente, il est possible de ressentir :
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Des douleurs thoraciques ou abdominales
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Des maux de tête brutaux en cas d’anévrisme cérébral ;
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Des nausées et des vomissements.
La rupture d’anévrisme : la complication ultime de l’anévrisme
La rupture d’anévrisme est la principale menace de la formation d’un anévrisme. Et plus l’anévrisme est grand, plus le risque de rupture l’est aussi. En se rompant ou en se fissurant, la paroi artérielle provoque une hémorragie qui engage alors le pronostic vital du patient : la rupture d’anévrisme est une situation d’urgence absolue. En cas de rupture d’anévrisme, le sang peut comprimer le cerveau, dans le cas d’un anévrisme cérébral, pouvant provoquer un coma, soit se répandre dans la cavité abdominale ou thoracique, entrainant alors un état de choc. Dans tous les cas, une telle rupture est gravissime.
Il arrive que l’anévrisme provoque également des compressions des organes voisins, ou des gangrènes et ischémies liées à la migration d’un caillot situé dans l’anévrisme et ayant migré dans l’organisme.
Anévrisme : quelle prise en charge possible ?
L’anévrisme se développant discrètement, seul un suivi médical régulier et la réalisation d’examens d’imagerie comparatifs permettent de le repérer et le prendre en charge préventivement afin d’éviter les complications.
Le diagnostic de l’anévrisme
Pour l’aorte abdominale L’échodoppler est le principal examen pour diagnostiquer l’anévrisme. Il associe échographie vasculaire (à partir d’ultrasons) et le doppler (qui mesure les vitesses) pour visualiser les veines, les artères et les différents tissus qui les entourent. Il permet également de mesurer la vitesse de la circulation sanguine.
L’échodoppler est réalisé par un angiologue, un cardiologue ou un radiologue qui va, grâce à lui, pouvoir suivre l’anévrisme, mesurer son diamètre et surveiller régulièrement son évolution. Indolore, l’examen dure entre 20 et 30 minutes. Il vous sera demandé de venir à jeun.
Pour les anévrismes de l’aorte thoracique ou des branches irriguant le cerveau, le scanner est l’examen de choix.
Anévrisme : quels traitements ?
Le traitement de l’anévrisme aortique
Si l’anévrisme est petit, il ne nécessite pas de traitement particulier en dehors d’une surveillance régulière. Mais lorsque sa taille est supérieure à certains seuils dépendant de sa localisation ou s’il évolue à un rythme trop rapide, une intervention chirurgicale est souhaitable pour éviter la rupture. Cette opération est effectuée par un chirurgien vasculaire et consiste à insérer une prothèse à l’intérieur de l’artère afin d’isoler l’anévrisme de la circulation sanguine. Dans d’autres cas il vous sera proposé de mettre une prothèse par voie endovasculaire (par la cuisse) le plus souvent par un radiologue interventionnel sous anesthésie locale en fonction de la taille et de la localisation de l’anévrisme.
Le traitement de l’anévrisme cérébral
Dans ce cas, le chirurgien peut opter pour la pose d’un simple clip en métal : ce choix dépend de la zone où est situé l’anévrisme (la pose d’un clip est privilégiée en cas d’anévrisme cérébral, notamment). Il est également possible, dans certains cas, de boucher cet anévrisme par voie endovasculaire grâce à des « coils » à mémoire de forme. Il s’agit de morceaux de métal qui se mettent en boule naturellement à la température du corps. Bien positionnés dans certains anévrismes, ils évitent ainsi l’intervention chirurgicale. Ils sont posés par des neurologues interventionnels dans la plupart des cas. Enfin, dans certains cas, il est possible de faire appel à la radiothérapie.
Prévenir l’anévrisme : nos conseils
Comme pour toutes les pathologies artérielles et les risques cardiovasculaires en général, la prévention de l’anévrisme repose sur des mesures simples qui concernent votre hygiène de vie :
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Adoptez une alimentation saine et équilibrée ;
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Surveillez votre cholestérol et l’apparition d’un diabète.
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Surveillez votre prise de poids ;
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Pratiquez une activité physique régulière (marche à pied, natation, cyclisme, par exemple) ;
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Arrêt total et définitif du tabac.