Septembre Turquoise : tout savoir sur les cancers gynécologiques

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Septembre Turquoise : tout savoir sur les cancers gynécologiques
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Septembre Turquoise : tout savoir sur les cancers gynécologiques

 

Septembre se teinte en turquoise pour sensibiliser aux cancers gynécologiques et à leur prévention. Alors justement, parlons-en : quels sont les cancers gynécologiques ? Comment les prévenir et les dépister ? Quelle prise en charge ? Décryptage.

 

Cancers gynécologiques : qu’est-ce que c’est ?

 

Les cancers gynécologiques concernent tous les cancers (ou tumeurs malignes) de l’appareil génital féminin : corps utérin (endomètre), col de l’utérus, ovaires, vulves, vagin, trompes... Plus de 15 000 femmes sont diagnostiquées avec l’un de ces cancers chaque année en France.

 

Le cancer de l’ovaire

Il touche environ 5 350 françaises par an (moyenne d’âge 70 ans).

Le cancer des ovaires est souvent lié à une anomalie génétique héréditaire et est « silencieux », c’est-à-dire qu’il se développe avec des symptômes peu spécifiques (douleurs, troubles du transit, distension abdominale, poids dans le bas-ventre), si bien qu’il est souvent diagnostiqué tardivement à un stade avancé.

 

Le cancer de l’endomètre 

Il s’agit du cancer touchant l’appareil génital féminin le plus fréquent, avec plus de 8 200 nouveaux cas par an en France. Il touche le plus souvent les femmes après la ménopause. La tumeur se développe au niveau du corps de l’utérus et se manifeste par des saignements vaginaux anormaux après la ménopause ; ou inhabituels chez les femmes qui ont encore leurs règles. Ses facteurs de risque sont l’obésité, le diabète, un taux d’œstrogènes supérieur à la moyenne et être porteuse d’une prédisposition génétique : le syndrome de Lynch.

 

Le cancer du col de l’utérus

Près de 3 000 femmes sont touchées chaque année en France par le cancer du col de l’utérus. Ce cancer se manifeste d’abord par des lésions précancéreuses qui résultent dans 95% des cas d’une infection par un papillomavirus (HPV), transmise sexuellement de nombreuses années plus tôt. Ses symptômes : des saignements après les rapports sexuels ou en dehors des règles, des douleurs anormales pendant les rapports, des pertes vaginales anormales, des troubles de la miction et des douleurs lombaires.

 

Le cancer du vagin

Il fait partie des cancers gynécologiques les plus rares et survient le plus souvent chez les femmes ménopausées (vers 70 ans, en moyenne). Il se développe d’abord sous forme de lésion précancéreuse, à la suite d’une maladie de peau (comme le lichen scléreux : une inflammation de la peau qui peut concerner plusieurs endroits du corps, en particulier la vulve et l’anus) ou d’une infection par le virus HPV. Ses symptômes sont des saignements vaginaux anormaux et des douleurs pendant les rapports sexuels.

 

Le cancer de la vulve

Le cancer de la vulve, lui aussi rare, représente moins de 5% des cas de cancers gynécologiques en France. Ses facteurs de risque sont les mêmes que le cancer du vagin : généralement vers 70 ans, à la suite d’une maladie de peau ou d’une infection par papillomavirus.

 

Cancers gynécologiques : ça se soigne ?

 

Les soins à engager dépendent du stade auquel le cancer est diagnostiqué.

À un stade précoce, lorsque le cancer est bien localisé ou en cas de lésions précancéreuses, la résection (retrait) de la tumeur ou des lésions peut suffire. Ainsi, pour un cancer du vagin ou de la vulve détecté précocement, une exérèse ou des traitements locaux peuvent s’avérer suffisants. En cas de cancer de l’ovaire peu étendu, le principal traitement consiste à retirer les ovaires, l’utérus, les différentes chaînes ganglionnaires de cette zone et toutes les lésions visibles.

En fonction des cancers et des situations, la chirurgie peut être associée ou non à des séances de radiochimiothérapie, de chimiothérapie ou de radiothérapie pour maximiser les chances de supprimer toute cellule cancéreuse et d’éviter toute récidive.

En cas de cancer avancé, les séances de chimiothérapie ou de radiothérapie (ou les deux associées) représentent le traitement de première intention, suivi de l’intervention chirurgicale si les lésions ou la tumeur sont suffisamment réduites. Un traitement oral ou intraveineux de maintien peut être proposé à l’issue des séances.

 

Comment prévenir les cancers gynécologiques ?

 

La prévention des cancers gynécologiques repose sur trois aspects :

  • Le suivi gynécologique : à mettre en place à partir de la puberté, puis tout au long de la vie, il consiste à consulter un gynécologue, une sage-femme ou même son médecin traitant au moins une fois par an. L’occasion de dépister un cancer gynécologique en procédant à l’examen dédié de manière encadrée, avec un professionnel de santé que vous aurez choisi et avec lequel vous vous sentez en confiance. C’est aussi le moyen le plus sûr d’obtenir toutes les informations nécessaires, ainsi que la prescription d’une contraception, si besoin.
  • Le dépistage permet de diagnostiquer un cancer gynécologique le plus précocement possible, même en l’absence de symptômes. Et ainsi d’augmenter ses chances d’en guérir. Le dépistage organisé pour le cancer du col de l’utérus consiste en un frottis réalisé tous les 3 ans sur les femmes âgées de 25 à 29 ans, puis un test HPV également par frottis tous les 5 ans, entre 30 et 65 ans. Un dépistage individuel est aussi possible, en fonction de vos facteurs de risques. Celui-ci est proposé à toutes les femmes ayant déjà eu des rapports sexuels, et dès 20 ans si la personne a commencé sa vie sexuelle à un âge précoce, selon les recommandations de votre médecin. Le dépistage est effectué par le professionnel de santé qui vous suit, qui décidera avec votre accord des examens à réaliser. Il s’agit ici aussi de frottis (incontournable), associé à un examen d’imagerie comme l’échographie, ou encore un bilan sanguin.
  • La vaccination contre les infections HPV : ce vaccin est recommandé à toutes les jeunes filles et tous les jeunes hommes pour éviter de transmettre sexuellement un HPV à une partenaire, entre autres, car le préservatif n’est pas suffisant face à un papillomavirus, et ceci à partir de 11 ans, jusqu’à 14 ans révolus. Un rattrapage est possible de 15 à 19 ans. La vaccination réduit les risques de cancer du col de l’utérus de 70 à 90% et protège contre les sous-types les plus fréquents et virulents de HPV.   

 

Pourquoi Septembre Turquoise ?

 

Encore méconnu du grand public, le mois de Septembre Turquoise vise à sensibiliser, informer et lutter contre les cancers gynécologiques. Cela passe par le rappel de l’importance du suivi gynécologique régulier, du dépistage et de la vaccination : parlez-en avec les femmes de votre entourage. Près de 40% de celles âgées entre 45 et 65 ans ne réalisent pas régulièrement de frottis. C’est encore trop peu.

Il est normal et compréhensible d’appréhender de consulter un professionnel de santé, surtout que cela concerne votre intimité. C’est pourquoi il est essentiel de trouver un gynécologue ou une sage-femme avec lesquels vous vous sentez en confiance, écoutée et comprise, sans jugement et avec bienveillance.

Septembre Turquoise est aussi l’occasion d’en savoir plus sur l’avancée de la recherche médicale, qui progresse autour des cancers gynécologiques.