Allergie au soleil, ou lucite : êtes-vous concerné ?

Image
allergie soleil
Body

Nous ne sommes pas tous égaux face au soleil. Dès les premiers rayons, une allergie peut apparaître. Comment la reconnaître et réagir ? Et comment l’éviter ? Tout savoir sur l’allergie au soleil, appelée lucite. 

 

Allergie au soleil : qu’est-ce-que c’est ?

Également appelée lucite, l’allergie au soleil est une éruption cutanée déclenchée par les rayons solaires. En réalité, les lucites existent sous des formes variées, pouvant être provoquées par les seuls rayons du soleil (lucite idiopathique) ou après avoir consommé ou appliqué certains éléments : médicaments, produits sur la peau tels que du parfum, des huiles essentielles… 

 

Les 3 formes d’allergie au soleil

La plus fréquente des allergies au soleil est la lucite estivale bénigne. D’origine inconnue, elle touche essentiellement les femmes âgées de 20 à 35 ans. Sous forme de petits boutons blancs ou rosés, qui apparaissent surtout sur les bras, les mains, le décolleté et s’accompagnent de démangeaisons, cette allergie peut se manifester dès les premiers rayons du soleil. Généralement, les symptômes durent une semaine puis s’estompent spontanément, lorsque la peau est un peu plus hâlée. Une fois apparue, elle récidive d’année en année la plupart du temps.

Autre forme d’allergie : l’urticaire solaire. Celle-ci se manifeste par des plaques rouges accompagnées de démangeaisons pouvant s’avérer très gênantes. Elle est provoquée par la lumière solaire et les rayons UV, même après une courte exposition. Ces plaques disparaissent en quelques heures, en évitant toute exposition. L’urticaire solaire apparaît généralement pendant plusieurs années.

Moins fréquente, la lucite polymorphe survient le plus souvent entre 10 et 30 ans. Elle aussi, peut apparaître dès les premiers rayons du soleil. Ses symptômes sont variés : de petits boutons roses, des plaques rouges comme de l’urticaire, ou encore des boutons rouges comparables à de l’eczéma qui peuvent apparaître sur diverses zones de la peau. Cette forme d’allergie persiste malgré le bronzage et même jusqu’en hiver. Elle est récidivante et chronique, ayant tendance à s’aggraver au fil des années.   

 

Allergie au soleil : des confusions avec certaines maladies dermatologiques

L’allergie au soleil peut être facilement confondue avec d’autres affections cutanées, notamment : 

  • La rosacée, une maladie de peau chronique qui atteint certaines zones du visage : front, nez, joues, menton… Ces rougeurs peuvent être occasionnelles ou permanentes. Elles peuvent s’accompagner de la dilatation anormale de petits vaisseaux sanguins du visage (couperose) et de lésions comme des pustules. Bénigne, cette maladie peut notamment être provoquée par la lumière solaire et la chaleur. 
  • La dermite séborrhéique : également chronique, cette maladie se déclare par l’apparition, par poussées, de plaques rouges recouvertes d’une pellicule blanche ou jaunâtre sur les zones où la peau est plus grasse, comme sur le visage. Elle n’est pas causée par l’ensoleillement, mais l’exposition au soleil peut en aggraver les symptômes. 
  • L’acné : particulièrement fréquent à l’adolescence, l’acné est une maladie chronique de la peau favorisée par les bouleversements hormonaux. Elle touche les glandes qui sécrètent le sébum et apparaissent sous diverses formes, en particulier sur le visage, le cou ou encore le dos : par regroupements de boutons ou par des boutons plus ponctuels et espacés. Cette maladie est de plus en plus fréquente chez l’adulte. Le soleil peut être un facteur favorisant. 
  • L’eczéma (ou dermatite atopique) : cette maladie évolue par poussées et se manifeste par des plaques rosées ou rouges ainsi que des démangeaisons et une sécheresse cutanée. L’eczéma peut aussi être « de contact », autrement dit provoqué par un agent allergène. 

Vous ne savez pas si vous êtes atteint d’une allergie au soleil ou d’une autre maladie de la peau ? Consultez votre dermatologue qui pourra poser un diagnostic fiable.

 

Allergie au soleil : comment la diagnostiquer ?

Il est nécessaire de prendre tout d’abord rendez-vous avec votre dermatologue, qui peut être amené si besoin à vous faire passer des examens complémentaires, tels que des phototests. Réalisés dans un centre spécialisé en photodermatologie, ces tests consistent à illuminer certaines zones de votre dos et de vos épaules avec de petites quantités de rayons UV. 48 heures plus tard (sauf en cas d’urticaire solaire, où les lésions apparaissent plus vite), ces tests sont lisibles : si les symptômes de l’allergie au soleil sont apparus, le diagnostic est confirmé. Ces tests permettent également de déterminer le rayon solaire à l’origine de l’allergie : UVA, UVB ou lumière visible. Ce dernier résultat permettra d’adapter au mieux votre protection solaire. 

 

Comment traiter une allergie au soleil ?

Le traitement de l’allergie au soleil est double et consiste en la prescription d’une crème à la cortisone, de niveau modéré à fort, à appliquer pendant quelques jours sur les zones concernées par l’allergie. Elle permet de soulager les démangeaisons et de réduire l’éruption cutanée. 

Autre prescription : des antihistaminiques, la famille de médicaments adaptée aux allergies. Ils sont particulièrement prescrits en cas de lucite estivale bénigne et d’urticaire solaire car ils aident à diminuer les démangeaisons. Votre dermatologue peut également vous prescrire des antihistaminiques en prévention de la lucite.

 

Allergie au soleil : 4 conseils pour la prévenir

Plusieurs soins peuvent vous permettre d’éviter l’allergie au soleil, quelle qu’en soit la forme : 

  • Vous protéger du soleil, en appliquant une crème solaire adaptée (généralement avec une très forte protection ou un écran solaire maximal SPF 50+) : indispensable (même sans risque d’allergie) et à renouveler plusieurs fois par jour (en particulier après un bain en extérieur). En outre, en plus de la crème, évitez de vous exposer volontairement, recouvrez un maximum les zones de votre peau à risque et méfiez-vous des ciels nuageux, qui laissent passer plus de rayons solaires que l’on n’imagine ! Enfin, n’hésitez pas à consulter l’indice solaire du jour pour la ville où vous résidez. 
  • Consommez des caroténoïdes : sous forme de compléments alimentaires, vous les trouvez en particulier dans les produits à base de vitamine E, vitamine C, sélénium, ou encore d’huile de poisson. Attention : prendre des compléments alimentaires en association avec une alimentation équilibrée doit être approuvé par votre médecin au préalable.
  • Parlez à votre dermatologue d’un traitement préventif : à base d’antihistaminiques, mais aussi d’acide para amino-benzoïque (PABA) si vous avez tendance à développer une lucite estivale bénigne. Un traitement à commencer 15 jours avant la première exposition solaire et à poursuivre. Autre traitement préventif possible : des antipaludéens de synthèse, à démarrer 7 jours avant la première exposition. Attention : ce traitement nécessite d’effectuer un bilan ophtalmologique en amont. 
  • Effectuez des cures de photothérapie : réalisées sous forme de séances en cabine, cette exposition progressive aux rayons UV permet de préparer votre peau au soleil et de l’habituer à être confrontée à ce type de rayons. A effectuer avec modération et sur avis médical.