Traitements anti-cancer : comment soigner les sécheresses vaginales qu’ils provoquent ?

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sécheresse vaginale
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Chez les femmes traitées pour un cancer, l’apparition de sécheresses vaginales est un effet secondaire à part entière et bien connu. Comment les expliquer et les soulager ? Explications. 

 

Traitements contre le cancer : pourquoi des sécheresses vaginales ?

Quel que soit le cancer ciblé, certains des traitements engagés peuvent perturber le fonctionnement des hormones. C’est ce trouble du fonctionnement hormonal qui va influencer la lubrification vulvo-vaginale. Dès la puberté, l’appareil génital féminin dans son ensemble est lubrifié par un liquide : la glaire cervicale, également nommée « pertes vaginales ». Celle-ci est sécrétée par des glandes situées au niveau du col de l’utérus, sous l’action des œstrogènes (surnommées « hormones féminines »). Ce liquide joue plusieurs rôles : 

  • Il élimine les impuretés de la paroi vaginale, la protégeant ainsi contre les infections et les impuretés.
  • Il contribue à l’équilibre de la flore vaginale.
  • Il lubrifie le vagin au moment des rapports sexuels, afin de favoriser la pénétration.
  • Il facilite le passage des spermatozoïdes vers le col de l’utérus, en période fertile du cycle menstruel.
  • Il hydrate l’ensemble de l’appareil génital féminin.

En cas de chimiothérapie ou de radiothérapie, en particulier si ces dernières ciblent un cancer gynécologique, des cellules saines peuvent se trouver affaiblies voire détruites par les traitements. C’est notamment le cas des ovaires qui peuvent subir un vieillissement prématuré sous leur action, jusqu’à la ménopause précoce. Affaiblis, les ovaires produisent alors moins efficacement des œstrogènes, essentiels à la lubrification de l’appareil génital, provoquant une sécheresse vaginale. 

 

Quant à l’hormonothérapie, ce traitement bloque l’action des hormones au niveau de la tumeur : les œstrogènes ne peuvent donc plus faire leur travail. En parallèle, des médicaments prescrits pour soulager les effets secondaires d’un traitement contre le cancer (en cas de nausées, de douleurs, d’anxiété, etc.) peuvent eux-aussi entraîner une baisse de la libido et donc, une diminution de la sécrétion de glaire cervicale.

 

Sécheresses vaginales et cancer : que faire ?

Plusieurs solutions existent si vous souffrez de sécheresse vaginale à la suite de votre traitement contre le cancer :

 

Utilisez des produits hydratants

Les produits hydratants sont en vente libre en pharmacie. Vous pouvez demander conseil à votre médecin pour bénéficier du produit hydratant le plus adapté à votre cas. Ceux-ci se présentent sous forme de gel à appliquer sur la vulve ou d’ovules à insérer dans le vagin, en fonction de la zone qui subit le plus la sécheresse. Ces produits contiennent généralement de l’acide hyaluronique, une molécule aux vertus cicatrisantes et qui retient l’eau plus facilement. En outre, ce composant est naturellement présent dans l’organisme. Son rôle est de garder la peau et les muqueuses suffisamment souples et hydratées. Ces produits sont efficaces, à condition de les appliquer régulièrement, en suivant les recommandations de votre médecin.

 

Les injections d’acide hyaluronique

Plus onéreux, ce traitement est administré par un chirurgien esthétique. Ce dernier utilise un acide hyaluronique de comblement spécifique. Les injections sont réalisées sous anesthésie locale, dans le tissu sous-cutané ou sous-muqueux. Une fois injecté, l’acide hyaluronique nourrit et hydrate la muqueuse, la rendant également plus souple et plus fonctionnelle. La sécheresse vaginale disparaît alors en quelques jours et ces résultats perdurent pendant 6 mois environ. L’acide hyaluronique étant une substance biodégradable, il est progressivement résorbé par votre organisme. De nouvelles séances seront peut-être nécessaires pour empêcher la sécheresse vaginale de réapparaître.

 

Le traitement des sécheresses vaginales au laser

Encore peu fréquent, le traitement au laser n’est proposé qu’en dernière intention. Il peut être directement proposé au sein du service de cancérologie qui vous suit, en fonction de votre établissement. Le laser est appliqué directement en contact avec la vulve ou introduit à l’entrée du vagin, selon la zone concernée par la sécheresse. Le rayonnement laser crée alors d’infimes perforations au niveau des vaisseaux, afin de stimuler la vascularisation et créer une nouvelle lubrification qui peut se prolonger durant plusieurs mois.