
La schizophrénie est souvent difficile à diagnostiquer. Pourtant, les signes annonciateurs de cette maladie psychiatrique peuvent être présents très tôt. Quels sont ces symptômes et comment réagir ? Explications.
Quelques rappels sur la schizophrénie
La schizophrénie est une maladie psychiatrique et fait partie des troubles psychotiques. Elle concerne près de 600 000 personnes environ en France, d’après l’Inserm.
La schizophrénie se définit par une perception erronée de la réalité, pouvant se manifester par divers symptômes appartenant à 3 catégories :
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Les symptômes productifs ou positifs ;
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Les symptômes négatifs ou déficitaires ;
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Les symptômes dissociatifs.
Ces symptômes révélateurs de la maladie démarrent le plus souvent entre 15 et 25 ans.
Quels sont les premiers symptômes de la schizophrénie ?
Certains de ces premiers symptômes peuvent apparaître tôt et sont en outre peu spectaculaires, loin en tout cas de l’image (et des clichés) que la maladie véhicule. En passant inaperçus, ils empêchent pourtant une prise en charge précoce, qui permet souvent de mieux contrôler la pathologie dans la durée.
Des symptômes discrets parfois présents dès l’enfance
Plusieurs études scientifiques ont souligné que des symptômes précoces de schizophrénie pouvaient apparaître en lien avec certains traits de caractère présents dès l’enfance : réactivité émotionnelle intense (au quotidien et lors d’interactions sociales) ou encore difficultés de concentration. Mais attention ! Si ces caractéristiques sont présentes chez votre enfant, cela ne veut pas du tout dire qu’il deviendra schizophrène pour autant. Il convient avant tout de prêter une attention particulière à la manière dont ces traits de caractère évoluent, afin de permettre une prise en charge rapide au besoin.
L’isolement
Au moment de l’adolescence, certains comportement répétitifs durables doivent alerter. C’est notamment le cas si le jeune a tendance à moins ou peu communiquer avec son entourage, et d’autant plus s’il se replie sur lui-même et voit moins ou peu ses amis, préférant la solitude dans sa chambre, sans rien faire de particulier. Une attitude d’isolement amplifiée notamment par l’usage d’un casque audio ou d’écouteurs.
Le désintérêt généralisé
Votre adolescent paraît souvent « ailleurs », sans entendre ce que vous lui dites ? En plus de cela, il semble désormais ressentir peu de plaisir et a l’air démotivé. Si des activités (scolaires ou loisirs) lui plaisaient jusque-là, vous constatez qu’il s’en désinvestit désormais. En outre, ses résultats scolaires baissent et son absentéisme augmente. Il peut aussi avoir tendance à négliger son apparence voire son hygiène.
La rationalisation du comportement
Cela signifie que votre enfant explique (autrement dit, rationalise) certains faits en donnant des arguments étonnants voire farfelus : des phénomènes qui peuvent vous paraître bizarres, des discours que vous avez peut-être du mal à comprendre... Par cette attitude, il commence à rendre légitime un début de marginalisation.
D’autres signes chez votre adolescent qui doivent vous alerter
Si les précédents symptômes sont des éléments annonciateurs connus de la schizophrénie, d’autres signes doivent vous alerter. Attention une fois de plus : pris isolément, ces symptômes n’ont rien d’inquiétant pendant l’adolescence, c’est leur accumulation et leur installation dans le temps qui doivent vous alerter.
Parmi ces autres signes :
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Votre enfant subit des insomnies régulières et importantes (il ne s’endort généralement qu’au lever du jour).
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Il est souvent fatigué et se lève avec beaucoup de difficultés le matin.
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Il paraît triste, déprimé voire dépressif et anxieux.
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Il sourit ou rit sans élément déclencheur apparent.
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Il a du mal à se concentrer longuement.
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Il présente des troubles alimentaires.
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Il évoque des idées suicidaires.
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Il se plaint de problèmes de santé mal définis.
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Il se montre impatient, répond de manière énervée et disproportionnée.
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Il consomme davantage de substances telles que le tabac, l’alcool ou le cannabis (la consommation régulière de cannabis avant 18 ans multiplie par 2 le risque de schizophrénie, rappelle l’Inserm).
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Certains de ses comportements ou décisions sont incompréhensibles.
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Il s’intéresse soudainement à des idéologies ou sciences occultes.
Les symptômes d’entrée dans la schizophrénie
Lorsque les symptômes suivants surviennent, la schizophrénie est déjà en place et marque ainsi son démarrage. Ce dernier consiste en un épisode psychotique dit « inaugural » : bouffée délirante aiguë (sentiment de persécution ou de grandeur) ou trouble dépressif. Attention, l’épisode psychotique inaugural peut également se produire à la suite d’une consommation de drogues hallucinogènes. Dans ce cas, la prise en charge comprenant notamment un traitement médicamenteux est indispensable.
Premiers symptômes de schizophrénie : quand consulter ?
Quel que soit l’âge de votre enfant et plus particulièrement durant l’adolescence, tout comportement qui vous paraît suspect ou inhabituel doit vous inciter à consulter un psychiatre, notamment formé au diagnostic précoce de la schizophrénie. La précocité de cette consultation est essentielle pour l’évolution positive de la pathologie. C’est pourquoi, n’attendez pas et ne vous fiez pas à l’avis des autres : mieux vaut consulter « pour rien » !
Sources & références :
- https://www.inserm.fr/dossier/schizophrenie/#:~:text=La%20schizophr%C3%A9nie%20est%20une%20pathologie,un%20isolement%20social%20et%20relationnel
- https://www.collectif-schizophrenies.com/les-schizophrenies/les-premiers-signes-quels-sont-ils-3
- https://institutducerveau.org/fiches-maladies/schizophrenie
- https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/schizophrenia