Saignements et pertes vaginales pendant la grossesse : comment réagir ?

Pourquoi et à partir de quand ces phénomènes sont-ils inquiétants ?
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Pendant la grossesse, les changements du corps et de l’organisme sont nombreux. Parmi eux, les pertes vaginales sont plus présentes et il peut aussi y avoir des saignements. Pourquoi et à partir de quand ces phénomènes sont-ils inquiétants ? On en parle.

 

Pourquoi peut-on saigner ou avoir des pertes vaginales plus abondantes pendant la grossesse ?

Au début de la grossesse, les pertes vaginales et les saignements sont fréquents. Un phénomène d’autant plus amplifié par les changements hormonaux propres à la grossesse.

Quant aux saignements, ils sont également fréquents durant le premier trimestre de grossesse et généralement sans gravité.

 

Les saignements sans gravité pendant la grossesse

En début de grossesse, il est fréquent de faire face à des saignements dits « d’implantation », plus connus sous le nom de nidation, lorsque l’embryon s’implante dans l’utérus. Ces saignements ne durent généralement qu’un jour ou deux.

 

Une petite lésion du col de l’utérus ou du vagin, pouvant être provoquée par un toucher vaginal ou un rapport sexuel, peut aussi être à l’origine d’un saignement sans gravité. Peu abondant, celui-ci s’estompe généralement au bout de deux jours environ.

 

Enfin, des règles dites « anniversaires » peuvent continuer de survenir chaque mois, à la période à laquelle elles survenaient habituellement avant la grossesse.

 

Bien qu’il s’agisse d’un phénomène fréquent et généralement sans gravité lors du premier trimestre, il est conseillé de signaler tout saignement inhabituel à votre gynécologue.

 

Les pertes vaginales pendant la grossesse

Blanchâtres, transparentes ou jaunâtres, plus abondantes et plus liquides en début de grossesse, ou plus épaisses pendant le dernier trimestre… L’augmentation des pertes vaginales est un signe de grossesse à part entière. Ces pertes s’expliquent essentiellement par le remplacement plus fréquent des cellules de la paroi vaginale, amplifié par l’augmentation d’œstrogènes. Le taux de progestérone augmente également, ce qui stimule la production de mucus, alors évacué. Ce sont les fameuses pertes !

 

Enfin, à l’approche de l’accouchement, le bouchon muqueux qui ferme le col de l’utérus peut s’éliminer sous forme de pertes blanches et épaisses, parfois teintées de sang.

 

 

Comment reconnaître une fausse couche ?

 

La fausse couche peut survenir durant les trois premiers mois de grossesse et parfois tellement tôt que la femme concernée ne savait même pas qu’elle était enceinte. Lorsque la grossesse est confirmée et que la fausse couche se déclare, des saignements plus abondants que ceux des règles forment le principal symptôme. Ils s’accompagnent de douleurs pelviennes plus ou moins intenses. Ces symptômes doivent conduire à consulter un médecin en urgence.

 

Saignements et pertes pendant la grossesse : quand s’inquiéter ?

Dans certains cas ou à partir d’un certain stade d’avancement de la grossesse, les pertes vaginales et les saignements doivent vous inquiéter. Un rendez-vous rapide chez votre gynécologue obstétricien est indispensable.

 

Les saignements, plus inquiétants à partir du 2e trimestre

Dans tous les cas de figure, si vous constatez des saignements abondants, consultez sans tarder. A partir de 14 semaines de grossesse, un saignement est considéré comme anormal, même s’il ne met pas systématiquement la grossesse en danger. Dans tous les cas, votre gynécologue doit vous examiner rapidement pour en déterminer la cause.

 

Ces saignements peuvent avoir des causes diverses :

  • Il arrive que le placenta soit positionné trop près du col de l’utérus, entraînant alors des saignements. On parle d’insertion basse du placenta. La future mère devra rester allongée un maximum pour mener sa grossesse à terme.

  • L’hématome décidual consiste en un décollement d’une portion de placenta de l’utérus, provoquant un saignement entre ces deux extrémités. Dans ce cas aussi, le repos est de rigueur, car cette anomalie augmente les risques de fausse couche.

  • Plus rarement, des saignements peuvent être provoqués par une grossesse extra-utérine, lorsque l’œuf se développe dans l’une des trompes de Fallope ou contre l’ovaire, au lieu de l’utérus. Des saignements peu abondants, associés à de fortes douleurs, en forment les principaux symptômes. Si cette grossesse parvient à se développer pendant plusieurs semaines, elle ne peut cependant arriver à terme. Elle doit donc être interrompue médicalement en l’absence de fausse couche, pour ne pas mettre la vie de la patiente en danger.  

  • L’hématome rétroplacentaire en fin de grossesse est un cas d’urgence médicale : le placenta se détache alors partiellement ou complètement de l’utérus, provoquant une hémorragie et risquant de stopper ou diminuer les échanges entre la future mère et le fœtus.

  • Le placenta prævia est la seconde complication la plus grave en fin de grossesse : le placenta est ici trop proche du col de l’utérus, voire le recouvre. Une hospitalisation en urgence est inévitable.

 

Dans ces deux derniers cas, provoquer l’accouchement, même prématurément, peut s’avérer nécessaire.

 

Pertes vaginales : elles sont anormales si…

  • Si elles s’accompagnent d’une odeur désagréable

  • Si elles présentent un aspect mousseux ou grumeleux (comparable à du lait caillé)

  • Si elles deviennent jaunes ou verdâtres

  • Si elles sont associées à des démangeaisons ou à des douleurs au moment d’uriner

  • Si elles prennent une couleur brunâtre (signe de saignements)

 

Si vous êtes concernée par une ou plusieurs de ces caractéristiques, prenez rendez-vous rapidement avec votre médecin. Elles peuvent révéler une mycose ou une autre infection.

 

Focus bien-être : Comment limiter l’inconfort provoqué par les pertes vaginales ?

L’abondance des pertes vaginales peut donner aux femmes enceintes l’impression d’être « mouillées » en permanence, et donc susciter de l’inconfort. Toutefois, ce phénomène ne nécessite pas de modifier ses habitudes d’hygiène : la toilette intime doit être effectuée avec un savon doux et alcalin, en évitant les douches vaginales et les déodorants qui peuvent irriter et provoquer certaines infections. Mieux vaut également éviter de porter des protège-slips parfumés, mais privilégier l’utilisation de lessive hypoallergénique et le port de sous-vêtements en coton. Ces derniers pouvant être changés aussi souvent que nécessaire.