L’appendicite aiguë : bénigne mais à soigner en urgence !

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Près d’une personne sur 10 subira une appendicite aiguë au cours de sa vie. Il s’agit même de l’urgence chirurgicale la plus fréquente. Mais comment la reconnaître et la prendre en charge ? Tout savoir.

 

Appendicite aiguë : qu’est-ce-que c’est ?

L’appendicite est une inflammation soudaine de l’appendice, provoquée par l’obstruction de ce dernier. Elle est plus fréquente chez les patients de moins de 20 ans. 

 

L’appendice : une petite portion d’intestin à risque

L’appendice est un petit segment d’intestin qui mesure une dizaine de centimètres de long et quelques millimètres de large. L’une de ses extrémités est fermée et l’autre s’ouvre au niveau de la première partie du côlon, appelée le caecum. L’appendice est d’ailleurs considéré comme un diverticule de ce dernier. 

 

Appendicite aiguë : quelles sont les causes ?

Dans la plupart des cas, un obstacle provoque l’inflammation. Il peut s’agir d’un fragment durci de matière fécale (également appelé stercolithe). L’obstruction peut aussi être provoquée par la présence d’un corps étranger ou de vers ascaris (un parasite), bien que ce soit plus rare. Elle peut également se situer sur la paroi de l’appendice : elle est alors généralement causée par un ganglion infecté, une lésion (d’endométriose, par exemple), une tumeur ou une inflammation (hyperplasie lymphoïde). L’obstacle à l’origine de l’appendicite peut également se situer au niveau du caecum. 

L’inflammation qui en résulte s’accompagne d’une prolifération bactérienne, susceptible de progresser et donc, de se compliquer. C’est là que l’on parle d’appendicite aiguë.

 

Appendicite aiguë : quels symptômes ?

Le principal symptôme de l’appendicite aiguë est une douleur abdominale vive qui débute dans la zone située en bas à droite du nombril. Elle augmente progressivement en intensité, comparable à une crampe qui s’accentue en cas de mouvements. Elle se réveille d’autant plus si vous palpez la partie droite de votre bas-ventre. 

La douleur s’accompagne de nausées, voire de vomissements dans environ 30% des cas, ainsi que d’autres troubles intestinaux : une constipation le plus souvent et plus rarement, de la diarrhée. Chez 60% des patients, la douleur est également associée à une légère fièvre.

 

Appendicite aiguë : des complications sérieuses

Si la prise en charge est tardive, les risques de complications sont divers : 

  • En cas de prolifération prolongée des bactéries responsables de l’obstruction, du pus s’accumule et un abcès peut se former au niveau de l’appendice. La fièvre augmente alors et l’état général se dégrade.
  • Cet abcès risque d’évoluer vers une péritonite. L’abcès se rompt au sein du péritoine (la membrane qui entoure les organes abdominaux), ce qui augmente la douleur ressentie au niveau de l’ensemble de l’abdomen. Une grande fatigue et une fièvre élevée lui sont associées. L’urgence de la prise en charge est d’autant plus grande.
  • Enfin, la péritonite risque de provoquer la perforation d’un ulcère ou d’un diverticule du côlon. Le pronostic vital peut alors être engagé.

 

Grossesse : une confusion fréquente entre appendicite et cystite

Lors de la grossesse, il est fréquent de confondre appendicite et cystite. Et pour cause, le plus gros volume de l’utérus transpose la douleur ressentie à différents endroits de l’abdomen, notamment en haut, en arrière et dans le flanc. De plus, à partir du deuxième trimestre, l’utérus repousse l’appendice de telle sorte que les douleurs sont d’autant plus diffuses et complexes à localiser. Elles peuvent alors être confondues avec celles d’une cystite (ou infection urinaire), une pathologie plus fréquente pendant la grossesse et qui doit également être traitée sans tarder. L’échographie est indispensable pour établir un diagnostic. 

 

Appendicite aiguë : quelle prise en charge médicale ?

Un seul mot d’ordre : l’urgence. D’autant plus qu’il faut d’abord confirmer le diagnostic de l’appendicite aiguë avant d’intervenir.

 

Quels examens pour diagnostiquer une appendicite aiguë ?

Une prise de sang permet de constater l’augmentation du nombre de globules blancs et la réactivité de la protéine C réactive (CRP) qui apparaît dans le sang en cas d’inflammation aiguë. Un test urinaire par bandelette est également nécessaire pour écarter la piste d’une cystite. 

Une échographie abdominale est ensuite pratiquée : le diamètre anormal de l’appendice peut alors être constaté. Cet examen est d’autant plus essentiel chez les femmes, afin d’écarter toute suspicion de maladie gynécologique (endométriose, infection des trompes de Fallope, grossesse extra-utérine…).  

En cas de doute ou si l’appendice est peu visible, un scanner abdominal est pratiqué. En outre, cet examen est de plus en plus pratiqué en première intention, en raison de sa plus grande précision. Il permet notamment de repérer rapidement une complication. 

 

Appendicectomie : la chirurgie, seul traitement de l’appendicite aiguë

En raison de son caractère urgent, lié aux risque élevé de complications, le seul traitement consiste en une intervention chirurgicale dédiée : l’appendicectomie, autrement dit l’ablation de l’appendice. Cette opération est réalisée le plus tôt possible, sous coelioscopie dans la grande majorité des cas : le chirurgien introduit dans la cavité abdominale un tube souple, muni d’une mini-caméra après avoir pratiqué de petites incisions sur l’abdomen. Ce tube permet également d’insérer les divers instruments qui permettront au médecin de ligaturer les vaisseaux sanguins nécessaires pour retirer l’appendice. En cas d’abcès, ce dernier est drainé (vidé) en même temps que l’appendicectomie est pratiquée, et un traitement antibiotique est prescrit pendant quelques jours après l’opération.  

 

Sous anesthésie générale, l’opération est très rapide : 15 minutes environ. De plus en plus d’établissements réalisent cette intervention en ambulatoire. 

 

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