Votre accouchement : tout savoir sur la césarienne

Près d’une femme sur 5 donne naissance par césarienne en France. Dans quels cas est-elle pratiquée ? Quelles sont les complications ? Eclairage.
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Votre accouchement : tout savoir sur la césarienne
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Votre accouchement : tout savoir sur la césarienne

 

La césarienne est une intervention fréquente et totalement sûre. En France, près d’une femme sur cinq donne naissance par césarienne. 

 

Accoucher par césarienne : une décision qui peut être prise à tout moment

 

La césarienne est une intervention chirurgicale réalisée sous anesthésie qui vous permet de donner naissance à votre enfant lorsque votre accouchement n’est pas possible par les voies naturelles. Votre bébé quittera votre utérus par une incision réalisée au niveau de votre abdomen et de votre utérus. 

 

Vous pouvez faire le choix de programmer à l’avance votre accouchement par césarienne. Cette décision peut être également prise par votre obstétricien avant ou pendant le travail. Le gynécologue peut aussi recourir à la césarienne en urgence. Les indications ne sont pas les mêmes selon ces trois situations.

 

  1. Votre accouchement est programmé à l’avance par césarienne car :

 

  • Vous avez déjà accouché trois fois ou plus par césarienne et votre utérus présente des cicatrices 

  • Vous attendez des jumeaux et votre grossesse est associée à des risques 

  • Votre bébé se présente par le siège, son poids est élevé et votre bassin étroit

  • Votre bébé pèse plus de 4 kilos

  • Vous souffrez d’infections virales qui pourraient être transmises à votre enfant.

 

  1. Au cours de votre travail, votre obstétricien peut être amené à pratiquer votre accouchement par césarienne car :  

 

  • Le déclenchement de votre accouchement tarde ou ne s’effectue pas

  • Le col de votre utérus ne se dilate pas 

  • Votre bébé ne s’engage pas malgré la dilatation complète du col de votre utérus

  • Le rythme cardiaque de votre bébé présente des anomalies

  • L’utilisation des forceps n’a pas facilité votre accouchement

  • Le cordon ombilical se présente anormalement  

  • Il y a un obstacle à la sortie de votre enfant (kyste de l’ovaire, fibrome)

  • Vous souffrez d’une affection cardiaque qui présente un risque à l’accouchement.

 

  1. Si l’équipe médicale estime que l’accouchement fait courir un risque à votre enfant ou à vous-même, la césarienne sera effectuée d’urgence. Ces situations d’urgence sont les suivantes :

 

  • Vous souffrez d’une pathologie de la grossesse, associée à une hypertension artérielle et à l’apparition de protéines dans les urines appelée prééclampsie ou toxémie gravidique

  • Vous présentez des troubles de la coagulation du sang

  • Votre placenta est anormalement localisé et entraîne une hémorragie sévère 

  • Votre placenta présente un décollement prématuré 

  • Votre utérus s’est déchiré spontanément (rupture utérine).

 

La césarienne se pratique sous anesthésie locale

 

La césarienne est dans la majorité des cas réalisée sous anesthésie péridurale. L’anesthésie péridurale consiste à injecter des anesthésiques locaux dans les nerfs de la moelle épinière pour insensibiliser uniquement la zone du corps où a lieu l’intervention. 

 

Dans le cas d’une césarienne en cours de travail et si vous avez déjà bénéficié d’une anesthésie péridurale, vous recevrez des doses plus concentrées en anesthésique dans le cathéter qui sera déjà en place. 

 

Ce type d’anesthésie locorégionale sera toujours privilégiée, car elle nécessite une quantité moindre de produits. Vous resterez consciente et vous pourrez vivre pleinement la naissance de votre enfant.

 

Si vous ne disposiez pas d’une anesthésie péridurale préalable ou si votre césarienne est programmée, une rachianesthésie ou anesthésie spinale sera réalisée. Dans ce cas, l’anesthésiant est injecté directement dans le liquide céphalo-rachidien au travers d’un espace entre vos vertèbres.

 

Uniquement d’urgence obstétricale ou de contre-indication à l’anesthésie locorégionale, l’équipe médicale peut opter pour une césarienne sous anesthésie générale.

 

Les suites après la césarienne : une surveillance obligatoire 

 

Vous serez hospitalisée pendant cinq à sept jours. Cette phase postopératoire est nécessaire afin de récupérer de la fatigue engendrée et des douleurs cicatricielles éventuelles. Vous pourrez conserver le cathéter de la péridurale pendant quelques jours afin de maintenir une anesthésie légère dans votre bas ventre et réduire vos douleurs.

 

Même si vous vous déplacez difficilement au début, il est recommandé de marcher afin de prévenir les risques de phlébite.

 

Au cours des cinq jours après l’intervention, votre organisme éliminera les tissus présents dans votre utérus (caillots de sang et muqueuse utérine). Cette action naturelle se produit mécaniquement par les contractions de votre utérus. 

 

Profitez de ce moment pour masser votre cicatrice. Appliquez une huile ou un lait très hydratant en mouvements doux sur votre peau. Ce soin permettra à vos tissus de rester souples et contribuera à atténuer votre cicatrice.

 

En fonction de la gradation de votre teint, votre cicatrice va s’éclaircir plus ou moins rapidement au fil de temps. Évitez de l’exposer au soleil pendant un an après votre césarienne et pensez à la couvrir d’écran solaire par la suite !

 

À quel moment puis-je allaiter après la césarienne ?

 

Idéalement, la première tétée doit avoir lieu rapidement après la césarienne. C’est la succion du mamelon par votre bébé qui déclenchera la production de votre lait maternel. 

 

Lors d’un accouchement par les voies naturelles, ce sont les contractions utérines qui stimulent la prolactine, l’hormone qui déclenche la production de lait.  Dans le cas d’une césarienne programmée, vous n’aurez pas de contractions utérines. C’est alors la tétée qui déclenche la production de lait.

 

Quelles peuvent être les complications de la césarienne ?

 

Les complications liées à l’accouchement par césarienne sont rares. Parmi elles, les plus fréquentes sont les infections, notamment chez les femmes en surpoids ou diabétiques. Ces infections peuvent se produire au niveau des cicatrices de l’utérus, des abdominaux ou de la peau, ou concerner les voies urinaires.

 

Il existe également un très faible risque de troubles de la coagulation sanguine de type phlébite (caillot de sang dans une veine) ou d’embolie pulmonaire. Si tel est le cas, un traitement préventif anticoagulant vous sera prescrit pour éviter ces inconvénients.

 

À la sortie de la maternité si vous ressentez des douleurs et des tiraillements au niveau de votre cicatrice, vous pourrez prendre des médicaments antidouleurs sur prescription de votre médecin.

Interview du Dr Messaoudi

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