Sismothérapie : face aux psychoses résistantes, un traitement « de chocs »

Image
Sismothérapie
Body

Face à une dépression sévère ou d’autres troubles psychiatriques résistants aux traitements médicamenteux, la sismothérapie (également appelée électroconvulsivothérapie) peut s’avérer bénéfique. Tout comprendre.

 

Sismothérapie ou électroconvulsivothérapie : qu’est-ce que c’est ?

La sismothérapie traine souvent une mauvaise image, entre films d’horreur et maltraitance du passé ! Pourtant, loin des clichés, il s’agit d’un traitement éprouvé et utile, qui consiste en l’application de courants (ou de chocs) électriques, administrés sous anesthésie, à la surface du cerveau à l’aide d’électrodes placées de part et d’autre du crâne. L’intensité électrique provoque une crise convulsive permettant de décharger plusieurs neurones.

 

Sismothérapie : dans quels cas est-elle recommandée ?

La sismothérapie ou électroconvulsivothérapie (ECT) est particulièrement recommandée en cas de dépression sévère, de mélancolie profonde, ainsi que de trouble bipolaire, de schizophrénie ou d’une psychose qui auraient en commun de résister aux traitements. 

La sismothérapie est également indiquée lorsque l’organisme supporte mal les traitements médicamenteux « classiques » ou s’ils sont contre-indiqués au patient. Dernier cas d’application : elle peut être prescrite dans le cadre d’une situation psychiatrique d’urgence, en raison de sa rapidité d’action en comparaison des médicaments.

 

Sismothérapie : quels sont les bienfaits pour le patient ?

La sismothérapie permet d’atténuer les symptômes provoqués par la psychose, en particulier la douleur morale. Néanmoins, plusieurs séances dites de « consolidation » sont généralement requises 4 à 6 mois après une première cure, afin de limiter les risques de rechute. L’amélioration du comportement persiste alors. 

 

En outre, de nouveaux neurones se forment de façon accrue après les chocs électriques, et s’intègrent bien au sein du système neuronal, au point que ces neurones sont capables de prolonger les connexions avec les autres neurones existants. Ces effets s’estompent toutefois après l’arrêt du traitement. 

 

Sismothérapie : comment la mettre en place ?

Une cure de sismothérapie se compose de 6 à 12 séances au total, dont 2 à 3 séances par semaine. Elles sont effectuées à partir d’une prescription de votre psychiatre, avec votre consentement. En amont de l’intervention, une consultation d’anesthésie est requise, qui peut être suivie d’une consultation avec un cardiologue si besoin et/ou d’examens complémentaires si l’anesthésiste le juge nécessaire. 

 

Sismothérapie : comment se déroule une séance ?

La veille, vous devez vous doucher et être à jeun à partir de minuit, soit le jour même. Le matin, une perfusion vous est posée avant de vous rendre au bloc opératoire. La séance est réalisée en présence d’un psychiatre, d’un anesthésiste et d’un infirmier.  Là, vous êtes mis sous anesthésie générale. Les électrodes sont ensuite positionnées de part et d’autre de votre crâne. Les courants électriques sont ensuite administrés en faible intensité pendant 2 à 3 minutes par le psychiatre, de manière à provoquer une crise convulsive, le tout de façon indolore.

Une fois terminé, vous rejoignez une salle de surveillance post-interventionnelle, durant laquelle vous êtes surveillé pendant une trentaine de minutes, jusqu’à votre réveil. Enfin, vous retournez dans le service où vous avez été admis, où la surveillance et la prise en charge se poursuivent.  

 

Sismothérapie : et après ?

Quelques effets secondaires peuvent apparaître après les séances :

  • Des troubles amnésiques transitoires
  • Un état de confusion également transitoire
  • Des maux de tête
  • Des douleurs musculaires

 

L’ensemble de ces effets secondaires disparaît au bout de quelques minutes à quelques heures après la séance.