Prothèse d’épaule : tout comprendre sur l’intervention chirurgicale

Composée d’un ensemble d’éléments artificiels, une prothèse d’épaule permet de remplacer l’articulation abîmée
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Prothèse épaule
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La mise en place d’une prothèse d’épaule est une intervention délicate qui entraîne une période de convalescence et de rééducation rigoureuse. Qu’est-ce qu’une prothèse d’épaule ? Dans quels cas est-elle recommandée ? Comment se déroule l’intervention chirurgicale ? Explications.

 

Qu’est-ce qu’une prothèse d’épaule ?

Composée d’un ensemble d’éléments artificiels, une prothèse d’épaule permet de remplacer l’articulation abîmée de cette partie du corps. Quelle que soit la manière dont est intégrée la prothèse, elle est formée d’alliages en chrome-cobalt, pour la plupart, et de composants en plastique ultra-résistant.

Les objectifs d’une prothèse d’épaule sont de soulager les douleurs subies au niveau de l’épaule et récupérer les fonctionnalités et la mobilité de l’articulation, pour un mieux-être et une autonomie dans le temps.

 

Il existe deux types de prothèse d’épaule :

La prothèse d’épaule inversée

Elle est recommandée lorsqu’une seule zone de l’articulation de l’épaule est concernée par une usure ou une déchirure. La prothèse d’épaule inversée consiste alors à remplacer la partie abîmée par des cupules (sortes de demi-sphères creuses), afin de permettre aux autres articulations et muscles de l’épaule de mieux fonctionner en compensant l’absence des tendons déchirés.

Généralement, les patients pouvant prétendre à une prothèse d’épaule inversée sont âgés de plus de 70 ans et ont perdu une part d’autonomie, en raison des douleurs et des difficultés qu’ils rencontrent à effectuer certains mouvements.

 

La prothèse totale d’épaule, dite prothèse anatomique

La prothèse totale d’épaule est réservée aux patients souffrant d’arthrose à l’épaule. Cette maladie provoque progressivement l’usure du cartilage de tout le membre, avec des douleurs importantes et des gestes quotidiens de plus en plus limités. Il n’y a pas de déchirure donc, mais une détérioration progressive des cartilages. La tête et la glène de l’épaule doivent donc être remplacées par cette prothèse dite « totale », en métal et en polyéthylène (plastique souple et très résistant).

 

Quand mettre en place une prothèse d’épaule ?

Vos douleurs et vos mouvements devenus limités ont un impact considérable sur l’ensemble de vos gestes quotidiens ? Rééducation, infiltrations et traitements médicamenteux ne suffisent plus à vous soulager ? Vous pouvez probablement prétendre alors à la mise en place d’une prothèse d’épaule anatomique ou inversée, en fonction de votre situation.

 

L’arthrose située à l’épaule peut aussi faire pencher votre médecin en faveur de l’intervention chirurgicale. Cette arthrose peut avoir des origines multiples :

  • Des lésions de certains tendons de l’épaule (en particulier ceux de la partie appelée « coiffe » : un groupe de 4 tendons situé au sommet de la tête de l’humérus, soit l’os du bras

  • De l’ostéonécrose, soit la mort d’un fragment d’ossature

  • Une infection articulaire

 

Les effets de l’arthrose sont irréversibles : sans intervention, les parties osseuses se frottent de plus en plus directement les unes contre les autres, à cause de la disparition progressive des cartilages. Ce sont ces frottements qui provoquent douleurs et perte de mobilité.

 

D’autres troubles sont à l’origine d’une mise en place d’une prothèse de l’épaule :

  • Une fracture complexe, en particulier de la glène ou de l’humérus : deux zones cartilagineuses de l’épaule. Chez les patients âgés en particulier, ces parties comportent de nombreux fragments susceptibles de se déplacer.

  • Une fracture faisant suite à un traumatisme, par exemple une chute de vélo, qui concerne les patients de tous âges.

  • Plus rare, une rupture des tendons de la coiffe peut entraîner une élévation anormale de l’humérus jusque sous l’acromion, une partie de l’omoplate. Cette anomalie favorise davantage l’apparition d’arthrose au niveau de l’épaule, rendant la prothèse nécessaire.

 

Prothèse d’épaule : les seniors particulièrement concernés

Avec l’âge, les structures des tendons de l’épaule s’usent naturellement, allant jusqu’à se déchirer lentement et provoquer des lésions, parfois irréparables, au niveau de l’articulation. C’est une situation fréquente chez les patients âgés de plus de 70 ans, en moyenne.

 

Résultat, le fonctionnement du bras est altéré, à cause de douleurs devenues chroniques au niveau de l’épaule et du bras. Il devient aussi plus difficile d’utiliser ces parties du corps : certains blocages peuvent apparaître et entraîner une gêne au quotidien pour s’habiller, se brosser les dents ou encore manger, par exemple. Mobilité, autonomie et donc bien-être en général sont ainsi mis en jeu.

 

Chirurgie : comment se déroule la mise en place d’une prothèse d’épaule ?

L’intervention chirurgicale pour la pose d’une prothèse d’épaule est réalisée par un chirurgien orthopédique, sous anesthésie générale associée à une anesthésie du bras, qui permet de mieux contrôler les douleurs post-opératoires.

 

Prothèse de l’épaule : le déroulé de l’intervention

Au bloc opératoire, une incision d’une quinzaine de centimètres est pratiquée à l’avant de l’épaule. En fonction du type de prothèse mis en place, les étapes de l’intervention varient ensuite. Une incision de la capsule (ensemble de ligaments entourant l’articulation de l’épaule), puis un lissage de la glène, sont effectués pour mettre en place une prothèse inversée, alors que l’incision initiale suffit pour une prothèse totale.

 

Enfin, l’ensemble des structures métalliques sont fixées et fermées à l’aide de vis et de têtes en métal de mêmes dimensions que les fragments qu’elles remplacent.

 

Prothèse de l’épaule : et après ?

48 heures d’hospitalisation sont le plus souvent nécessaires après l’intervention pour pouvoir surveiller les suites opératoires immédiates. Une immobilisation à l’aide d’une écharpe coude au corps, d’une durée d’environ trois semaines, vous attend par la suite. Elle permet aux tendons de cicatriser.

 

Notez que votre bras restera anesthésié pendant 12 heures environ après l’intervention. Certaines douleurs peuvent ensuite apparaître, n’hésitez pas à les signaler à l’équipe qui vous prend en charge. Des antalgiques vous seront prescrits d’emblée. En outre, et pour limiter les douleurs post-opératoires, il est recommandé de glacer votre épaule 3 fois par jour environ, et d’effectuer des mouvements pendulaires pour soulager d’éventuelles contractions ou courbatures, en fonction des préconisations de votre chirurgien.

 

Une attelle est fournie, qu’il est recommandé d’utiliser uniquement la nuit, pendant une durée d’environ 2 semaines. A partir de 3 semaines post-opératoires, une rééducation à effectuer plusieurs fois par semaine avec un kinésithérapeute, doit être planifiée.

 

Au total, 4 à 6 mois environ (en fonction de la sensibilité des patients et du suivi de la rééducation) sont nécessaires avant une récupération complète. Vous devrez planifier un premier rendez-vous post-opératoire avec votre chirurgien un mois après votre intervention.  

 

FAQ : La prothèse d’épaule

L’intervention entraîne-t-elle des douleurs ?

Généralement oui, en particulier durant les premiers jours qui suivent l’opération, mais elles sont modérées. Pour les supprimer, le glaçage de l’épaule effectué au moins 3 fois par jour, associé à la prise d’antalgiques et aux mouvements pendulaires à pratiquer plusieurs fois par jour également, s’avèrent efficaces. Des douleurs peuvent être ressenties jusqu’à 3 mois après l’intervention.

Parlez-en avec votre médecin qui vous prescrira des antalgiques adaptés.

 

Quelles sont les étapes de la période de convalescence ?

Les mouvements pendulaires peuvent être effectués rapidement après l’intervention, en présence d’un professionnel de santé les premières fois. De retour au domicile, ils sont bien sûr à poursuivre pour éviter douleurs et courbatures et à associer aux traitements prescrits. La rééducation 3 fois par semaine avec un kinésithérapeute commence dès la troisième semaine après l’opération. Il est possible de conduire à partir de 6 semaines après l’intervention, de même que de porter des charges inférieures à 3 kg, mais sous réserve de validation par votre médecin. A partir de 3 mois, bricolage et jardinage peuvent reprendre, mais en douceur et sans porter de lourdes charges… et toujours après validation par votre médecin.

Concernant la reprise du travail, celle-ci dépend de la nature de vos activités : au bout de 2 mois en cas de déplacements fréquents et 4 mois si votre travail est physique. La convalescence en tant que telle dure de 3 à 6 mois en moyenne, en fonction de chaque patient.

 

Quelles sont les complications possibles ?

Bien que rares, les complications restent possibles. Une raideur articulaire peut plus facilement apparaître si la rééducation n’est pas suffisante. Une luxation de l’épaule est également possible durant les 3 semaines suivant l’opération ou à la suite d’une chute. Enfin, une infection est toujours possible en cas d’intervention chirurgicale. D’ailleurs, par la suite, en cas d’infection quelle qu’elle soit, il faudra rapidement la soigner avant qu’elle ne se propage et ne risque d’atteindre la prothèse.

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