Prévenir le risque suicidaire en clinique de santé mentale

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La prévention du suicide est un enjeu majeur de santé publique. Au sein du groupe Ramsay Santé, plusieurs établissements de santé mentale proposent une offre de soins spécifique pour les patients à risque suicidaire. C’est le cas notamment à la Clinique Rech, située à Montpellier (Hérault).

 

Le suicide représente en France plus de 9 200 décès par an, soit trois fois plus que les accidents de la route. L’Hexagone enregistre ainsi l’un des taux de suicide les plus élevés d’Europe, avec une augmentation inquiétante dans la tranche d’âge 18-25 ans depuis la crise Covid.

 

La dépression : première cause du passage à l’acte

« En 2021 le diagnostic de dépression – qui engendre une forte propension au risque suicidaire – représentait 29 % des motifs d’hospitalisation (tout âge confondu). Ce taux grimpait à 61 % chez les jeunes adultes (18-25 ans) sur la même période », alerte Romain Vignoli, directeur de la Clinique Rech.

 

Pour rappel, la dépression présente à la fois des aspects psychologiques (tristesse, perte d’intérêt pour tout type d’activités, sentiment de culpabilité, diminution de l’estime de soi, difficultés de concentration…) et physiques (fatigue, troubles du sommeil et de l’appétit, malaises…).

 

 

Une unité dédiée à la prise en charge de la dépression à la Clinique Rech

La sévérité d’une dépression nécessite parfois une surveillance accrue et une coupure avec le quotidien.  « En cas de syndrome dépressif grave, la médecine de ville peut s’avérer insuffisante. Une hospitalisation est alors nécessaire », explique Romain Vignoli. 

 

Ce temps de rupture a pour but d’aider les patients à se recentrer et à retrouver les ressources nécessaires pour affronter de nouveau l’extérieur. À la Clinique Rech, les patients sont accueillis au sein d’une Unité de soins dépression. Cette unité de 12 lits permet la prise en charge de patients qui, le plus souvent, n’ont jamais été hospitalisés en psychiatrie, et pour lesquels l’image de la clinique de santé mentale peut faire peur.

 

« Notre volonté a été de créer un environnement sécurisé dans lequel les patients en rupture professionnelle, personnelle ou familiale pouvaient échanger entre eux et se reconnaître dans les pathologies de l’autre. Une équipe dédiée et formée spécifiquement à cette prise en charge les encadre au quotidien », explique Romain Vignoli.

 

Le parcours de soins type au sein de l’Unité de soins dépression

La prise en charge des patients débute dès leur arrivée à l’accueil de l’établissement. C’est une étape importante pour la création de l’alliance thérapeutique entre le patient et l’équipe soignante.

 

Il y a ensuite une approche médicamenteuse qui est indispensable. Le psychiatre met en place un traitement à l’arrivée du patient et le réajuste si besoin tout au long de l’hospitalisation.

 

« Puis, au cours du séjour, différentes activités et prises en charge développées par une équipe pluridisciplinaire (psychologues, ergothérapeutes, éducateurs sportifs, musicothérapeutes…) accompagnent le parcours thérapeutique individualisé de chaque patient. L’objectif est de lui apporter un mieux-être global, au-delà de la thérapie médicamenteuse », explique Romain Vignoli.

 

Sont ainsi proposés aux patients des groupes de parole, des séances de luminothérapie, des ateliers à médiation thérapeutique (ergothérapie, activité physique adaptée, musicothérapie), des ateliers de bien-être et d’estime de soi (relaxation, écoute musicale, soins esthétiques) ou encore des séances d’éducation thérapeutique sur la maladie (pour apprendre à reconnaître les symptômes de la dépression et les combattre).

 

Une fois le patient stabilisé, une sortie définitive est organisée. Des aides lui sont proposées pour l’extérieur, comme par exemple un passage d’infirmiers libéraux, un suivi psychologique ou encore une hospitalisation de jour.

 

« Les séjours durent entre quinze jours et un mois, voire un peu plus, mais notre objectif est de proposer des séjours volontairement courts afin d’aider les patients à retrouver leur quotidien le plus rapidement possible », explique Romain Vignoli.