Paralysie faciale : comment la soigner ?

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Très handicapante, la paralysie faciale est complexe et peut être prise en charge de plusieurs manières, en fonction de sa persistance. Focus.

 

Paralysie faciale : qu’est-ce-que c’est ?

La paralysie faciale est la perte partielle ou totale du fonctionnement de certains muscles du visage, le plus souvent ceux d’une moitié de cette zone. Elle est provoquée par une lésion du nerf facial. Ce dernier part du bas du cerveau, à l’arrière, et passe par l’os situé derrière l’oreille avant de relier plusieurs parties du visage. Les parties gauche et droite de ce dernier ont chacune leur nerf facial.  

On parle le plus souvent de paralysie faciale périphérique car elle concerne la partie du nerf facial située en-dehors du cerveau, par opposition à la paralysie faciale centrale, plus rare, qui atteint le nerf à l’intérieur de cet organe. Dans ce cas, la paralysie touche plutôt les muscles du bras ou de la moitié du corps.

 

Quelles sont les causes de la paralysie faciale ?

Dans la majorité des cas (72%), la paralysie faciale est dite idiopathique ou a frigore : aucune cause spécifique ne peut l’expliquer. Elle peut survenir chez les hommes comme chez les femmes, en particulier vers l’âge de 40 ans, de façon brutale. Mais cette forme de paralysie faciale peut s’expliquer par la réactivation d’un virus du groupe herpès.

 

Plus rarement, la paralysie faciale peut apparaître à la suite d’un traumatisme comme une fracture de la base du crâne. Mais aussi à la suite de plusieurs types d’infections : 

  • Zona de l’oreille
  • Otite moyenne aiguë ou chronique
  • Herpès ou oreillons
  • Infection à VIH
  • Maladie de Lyme

 

Une paralysie faciale peut également se déclencher en présence d’une tumeur bénigne ou maligne au niveau du cerveau et de la zone ORL, ou comme complication d’une pathologie existante telle que le diabète ou la sclérose en plaques.

 

Paralysie faciale : quels symptômes ?

Si la paralysie faciale apparaît généralement de façon brutale, certains signes avant-coureurs peuvent vous alerter, comme un engourdissement au niveau du visage ou des douleurs situées derrière l’oreille. Leur intensité varie d’un patient à l’autre.

 

Lorsque la paralysie faciale est installée, le visage devient asymétrique :

  • Il devient impossible de plisser le front.
  • L’un des sourcils est abaissé, sans possibilité de le froncer ou de le relever.
  • L’œil ne peut pas se fermer, ni cligner. Il devient larmoyant ou sec, en raison de la diminution de production de larmes.
  • La bouche est déformée, ce qui entraîne des difficultés pour boire, manger et parler. Elle devient donc sèche. 

 

Quelle chirurgie pour traiter la paralysie faciale ?

Soigner une paralysie faciale par la chirurgie n’est recommandé que dans des cas particuliers : 

  • Lorsque la paralysie faciale ne présente aucun signe de résorption. 
  • Lorsque cela risque d’entraîner des conséquences graves sur la cornée : l’objectif de la chirurgie est alors de la protéger, en attendant que le traitement de la paralysie fasse effet.
  • Lorsque la paralysie faciale concerne l’ensemble du visage.

 

La chirurgie de réinnervation

Également appelée chirurgie nerveuse, son objectif est de fournir à nouveau des éléments nerveux au nerf facial. Elle doit être pratiquée sous certaines conditions : 

  • La paralysie faciale doit être définitive, sans aucune chance de se résorber spontanément.
  • Elle doit dater de moins de deux ans.

 

Pour réaliser cette intervention, plusieurs possibilités se présentent au chirurgien plasticien : 

  • Recréer le nerf facial à partir d’une lésion ou d’une section de ce nerf par le médecin : c’est la réparation dite par suture ou par greffe du nerf facial.
  • Connecter le nerf facial à un nerf sain, afin de le réinnerver : c’est la neurotisation.
  • Une partie du nerf responsable de la mobilité de la langue est retirée afin de la suturer sur une zone précise du nerf facial, pour le réinnerver. Mais les sensations du patient au niveau de la zone de la langue où la partie de nerf a été prélevée, sont diminuées.

 

La chirurgie corrective

Cette méthode chirurgicale intervient en cas d’échec de la réinnervation ou si la paralysie faciale date de plus de deux ans. Plusieurs techniques sont alors mobilisées, afin de la traiter zone par zone : 

  • Un lifting peut être effectué au niveau du front, à partir d’une incision effectuée dans le cuir chevelu.
  • Le sourcil est remonté en réséquant une partie de peau, ou en effectuant un lifting ciblé.
  • Pour permettre la fermeture de la paupière supérieure et protéger la cornée, le chirurgien allonge le muscle releveur de cette dernière, avec un fragment de tendon prélevé sur la cuisse, par exemple. Si ce procédé est insuffisant, le médecin peut être amené à alourdir la paupière supérieure pour la faire descendre, avec du cartilage prélevé sur l’oreille.
  • Pour corriger la position des lèvres, un transfert de muscle temporal (qui permet notamment de mastiquer) sur l’orbiculaire des lèvres (muscle situé entre la peau et la membrane muqueuse des lèvres) est effectué. 
  • En cas de paralysie faciale prolongée, une hyperactivité musculaire se développe du côté sain du visage. Il est alors nécessaire de la modérer, afin de redonner de la symétrie à l’ensemble : des petites portions de muscles peuvent alors être retirées sur les plus actifs d’entre eux (le plus souvent au niveau du front, des sourcils, des lèvres, de l’aile du nez ou encore du menton). 

 

Les injections de toxine botulique

Plus connue sous le nom de botox, cette toxine permet de traiter un grand nombre de troubles neuromusculaires, dont la paralysie faciale : dans ce cas, ce produit permet de décontracter certaines zones musculaires. La toxine botulique s’administre sous forme d’injections (réalisées près de l’œil, au niveau du menton, du front, etc.), généralement réparties sur plusieurs séances. D’autant plus que ce produit est résorbable et de nouvelles injections doivent être réalisées tous les 3 à 6 mois en moyenne. 

 

FAQ : La prise en charge de la paralysie faciale

La chirurgie est-elle recommandée en première intention ?

Non, elle n’intervient que dans des cas précis : lorsque la paralysie faciale date de plus de 2 ans et que les premiers traitements s’avèrent insuffisants, lorsque cette paralysie est totale et sans aucun signe de résorption ou lorsque la cornée risque trop fortement d’être endommagée (lorsque la paupière supérieure ne peut être fermée). 

 

Quels médicaments peuvent être prescrits ?

En cas de paralysie faciale idiopathique, la prise de corticoïdes à forte dose dans les 72 heures après son apparition peut être efficace. Des antiviraux peuvent également être prescrits, notamment en cas de suspicion de réactivation du virus du groupe de l’herpès ou d’une paralysie causée par une infection. 

 

Quels soins complémentaires effectuer ?

Il est indispensable de planifier des séances de rééducation avec un kinésithérapeute, en particulier après une chirurgie et des injections de toxine botulique. Ce professionnel rééduque le visage par des massages et la pratique régulière de certains mouvements pour entretenir son tonus musculaire.