Obésité : les différentes techniques de la chirurgie bariatrique

La chirurgie bariatrique s’adresse aux 500 000 de français en obésité sévère
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Obésité : les différentes techniques de la chirurgie bariatrique
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Près de 8 millions de Français sont en situation d’obésité, dont 500 000 en obésité sévère. La chirurgie bariatrique s’adresse à cette dernière catégorie, après plusieurs tentatives infructueuses de perdre du poids. Présentation.

 

Chirurgie bariatrique : focus sur les techniques restrictives pures

La chirurgie bariatrique consiste à réduire la taille et le volume de l’estomac et ainsi de limiter la capacité du patient à ingérer des aliments. On distingue deux techniques restrictives principales :

 

L’anneau gastrique ajustable

Comme son nom l’indique, cette technique repose sur la mise en place d’un anneau au diamètre modifiable (il peut être serré ou desserré en injectant à travers la peau un liquide dans le boîtier de l’anneau), autour de la partie supérieure de l’estomac. Le volume de l’estomac est ainsi réduit et le passage des aliments est ralenti. Un boîtier de contrôle est placé sous la peau, relié à l’anneau par un petit tube.

La pose d’un anneau gastrique dure entre 30 minutes et 1h30 ; et l’hospitalisation 2 à 3 jours.

Ce mécanisme est contrôlé par radiographie à chaque consultation de suivi, tous les ans en moyenne. Il peut être retiré en cas de complication, d’inefficacité ou sur demande du patient. Une nouvelle intervention est alors nécessaire.

 

La gastrectomie longitudinale

Également appelée « sleeve gastrectomie », cette technique restrictive et définitive consiste en une ablation partielle de l’estomac. Autrement dit, les deux tiers de l’estomac environ sont retirés, et plus particulièrement la partie comprenant les cellules sécrétant les hormones de l’appétit. L’estomac est alors réduit à un tube vertical, accélérant le passage des aliments jusque dans l’intestin et diminuant l’appétit. Quant à la digestion, elle reste inchangée.

 

L’intervention chirurgicale dure 1 à 2 heures maximum et l’hospitalisation 3 à 8 jours. Principal risque de complication : les carences nutritionnelles et vitaminiques.

 

Les techniques restrictives et « malabsorptives » ou « mixtes »

Elles reposent à la fois sur la réduction de l’estomac (restrictive) et la diminution des aliments par l’organisme (d’où le terme de malabsorption). Là encore, deux modes opératoires sont particulièrement pratiqués.  

 

Le bypass gastrique

Une technique également définitive, et qui est aussi appelée court-circuit gastrique en Y. Tout d’abord, l’estomac est réduit à une petite poche, entraînant la réduction de la quantité d’aliments ingérés. Leur assimilation est également réduite grâce à un court-circuit entre une partie de l’estomac et de l’intestin, sans retirer aucun organe. Les aliments passent donc directement de l’estomac réduit à la partie moyenne de l’intestin grêle : ils sont alors assimilés plus rapidement et en plus petites quantités par l’organisme.

Durée de l’intervention : 1h30 à 3 heures, avec 5 à 10 jours d’hospitalisation ensuite.

Des suppléments en vitamines sont généralement prescrits par la suite, et ce à vie.

 

La dérivation biliopancréatique

La plus complexe de toutes les techniques de chirurgie bariatrique est composée de plusieurs étapes. La première consiste à réduire la taille de l’estomac grâce à une gastrectomie. Ensuite, l’intestin grêle est divisé en deux parties : l’une permet d’envoyer les aliments vers le gros intestin, en étant raccordée à l’estomac, et la seconde, dont le rôle est de véhiculer les sécrétions digestives produites par le foie et le pancréas, est raccordée à la fin de l’intestin grêle. Résultat, les aliments sont digérés et assimilés par les sucs digestifs sur une courte portion d’intestin grêle seulement, l’essentiel passant directement, sans assimilation, dans le gros intestin.

 

La technique de chirurgie bariatrique choisie par votre chirurgien gastro-entérologue, et réalisée sous coelioscopie (petites incisions de la paroi abdominale), dépend de votre situation et des caractéristiques de l’obésité qu’elle prend en charge. Quel que soit le mode opératoire, elle peut impliquer des complications à plus ou moins long terme et nécessite un contrôle rigoureux, via une consultation de suivi annuelle au minimum.

 

FAQ : La chirurgie bariatrique

Quels sont les critères à remplir pour avoir accès à la chirurgie bariatrique ?

Il faut être atteint d’obésité massive (IMC égal ou supérieur à 40) ou sévère (IMC égal ou supérieur à 35) associée à une complication pouvant être améliorée par la chirurgie : diabète, apnée du sommeil, hypertension artérielle, troubles articulaires… Pour en bénéficier, il faut aussi avoir essayé sans succès de perdre du poids grâce à une prise en charge médicalisée. Enfin, il ne faut bien sûr pas présenter de contre-indications à la chirurgie et à l’anesthésie générale.

 

Quelles sont les différentes étapes à franchir avant l’opération ?

Une préparation rigoureuse est nécessaire. Elle repose sur la rencontre avec différents professionnels formant une équipe pluridisciplinaire : le chirurgien et l’anesthésiste bien sûr, ainsi qu’un médecin nutritionniste, diététicien, psychiatre ou psychologue. Chacun d’eux délivre informations et conseils nécessaires au sujet de l’opération et des bonnes habitudes à adopter par la suite. Ils prescrivent également un certain nombre d’examens à effectuer avant l’intervention : bilan de santé et d’obésité complet, bilan psychologique, bilan d’activités physiques et d’habitudes alimentaires… C’est également cette équipe qui prend la décision d’opérer ou non, en fonction des résultats de ces bilans.

 

Quel est le suivi post-opératoire ?

L’hospitalisation varie entre 2 et 10 jours, en fonction de la technique utilisée. Deux semaines d’arrêt de travail sont nécessaires par la suite. Des antalgiques sont également prescrits. Pendant les premiers mois qui suivent l’intervention, l’alimentation est considérablement modifiée : d’abord sous forme liquide, puis de purée, avant de retrouver progressivement des aliments solides, le temps que l’estomac s’habitue à son nouveau fonctionnement et pour ne pas risquer d’avoir des douleurs ou des vomissements.