La kétamine, traitement prometteur de la dépression

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La dépression est le trouble psychiatrique le plus fréquent. Il en existe plusieurs formes dont la sévérité et les causes peuvent varier d’un patient à l’autre. Alors que la recherche médicale est toujours active sur le sujet, la kétamine est une piste prometteuse. Explications.

 

Quelques rappels sur la dépression

La dépression est la maladie psychique la plus fréquente. Perturbations de l’humeur (dont tristesse) et pessimisme envers soi et son environnement sont les principales caractéristiques de cette pathologie aux multiples formes. Plusieurs facteurs peuvent favoriser la dépression : la génétique, la biologie mais aussi certains événements de vie. La dépression, à ne pas confondre avec la déprime, est une véritable maladie qui nécessite d’être prise en charge, mais  qui risque de s’installer durablement, malgré un traitement adapté. 

 

Dépression : quels sont les traitements courants ?

En parallèle de la psychothérapie indispensable, des médicaments peuvent être associés à la prise en charge de la dépression. Il s’agit des antidépresseurs. Le traitement est généralement long, d’autant plus que quelques semaines sont nécessaires avant que le médicament ne commence à faire effet (3 semaines, en moyenne). En outre, la modification et l’arrêt du traitement doivent être effectués progressivement. 

 

La kétamine pour soigner la dépression ?

Face au manque d’efficacité des antidépresseurs chez un certain nombre de patients, des alternatives se développent. Parmi elles, le traitement de la dépression grâce à la kétamine.

 

Qu’est-ce que la kétamine ?

À l’origine, la kétamine est un anesthésique couramment utilisé, y compris par les vétérinaires. Elle est également prescrite dans la prise en charge des douleurs chroniques, comme dans le cas de la fibromyalgie, par exemple. Ce produit est toutefois considéré comme stupéfiant, car il possède des propriétés psychotropes. Son utilisation doit donc être particulièrement encadrée et limitée, en raison des complications graves qu’une consommation inappropriée peut entraîner, en plus des risques de dépendance. 

 

Pourquoi et comment l’utiliser en cas de dépression ?

La kétamine peut être prescrite en cas de dépression sévère résistante et après au moins 2 essais (et échecs) de traitements antidépresseurs. Elle est administrée en milieu hospitalier, sous forme d’injection ou de pulvérisation nasale au cours d’une hospitalisation en ambulatoire et sous surveillance. En effet, même encadrée, la consommation de kétamine présente des risques d’effets secondaires : augmentation de la pression artérielle, dissociation, perception modifiée… 

Quoi qu’il en soit, ce nouveau traitement s’avère efficace dans un délai rapide : les premiers effets sont ressentis quelques heures après son administration. Bien loin des semaines nécessaires avant que les antidépresseurs « classiques » fassent effet ! 

 

Kétamine pour traiter la dépression : où en est la recherche ?

Une nouvelle posologie pour l’administration de kétamine est actuellement à l’étude : par voie orale, sous forme de comprimés à libération prolongée

La recherche médicale s’intéresse aussi actuellement aux mécanismes qui expliquent l’effet anti-dépresseur de la kétamine, sujet porté en France par l’Institut du cerveau et l’Inserm. Les premiers résultats de cette étude démontrent que le mécanisme à l’origine de ce succès pourrait être cognitif. Il s’agirait en particulier de la capacité à mettre à jour nos croyances (autrement dit, remplacer des croyances négatives par des croyances positives) dans un contexte dépressif. 

 

Plus concrètement, les patients faisant partie de l’étude, et qui ont été traités par kétamine pendant plusieurs jours, montraient de plus grandes capacités à surmonter leur vision pessimiste du monde et d’eux-mêmes par rapport à la période qui précédait le début du traitement. 

En plus des découvertes que cette étude apporte sur la kétamine, d’autres perspectives s’ouvrent : le développement de thérapies axées sur les mécanismes de mises à jour des croyances.