Grossesse : tout savoir sur l’amniocentèse

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l’amniocentèse
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L’amniocentèse est un prélèvement qui permet d’établir un diagnostic sur l’état de santé de votre bébé, si votre médecin a un doute à ce sujet. Comment se déroule l’amniocentèse et dans quelles circonstances ? Présentation.

 

Amniocentèse : qu’est-ce que c’est ?

L’amniocentèse consiste à prélever dans l’utérus, à travers la paroi abdominale de la femme enceinte, une petite quantité de liquide amniotique dans lequel baigne votre bébé tout au long de la grossesse. Ce liquide est majoritairement composé d’eau, de sels minéraux et de cellules fœtales. 

L’amniocentèse est un acte médical réalisé par un médecin, au cours d’une échographie qui l’aide à bien se positionner, en vue de poser un diagnostic sur une pathologie suspectée.

 

Dans quels cas pratiquer une amniocentèse ?

Cet examen permet de récolter des cellules fœtales qui seront ensuite analysées en laboratoire. Cette analyse permet : 

  • De réaliser un caryotype pour rechercher de potentielles anomalies chromosomiques (en cas de suspicion de trisomie 21, notamment). 
  • De rechercher certaines anomalies génétiques, comme celles responsable de la mucoviscidose ou à l’origine d’un déficit intellectuel.
  • De dépister une infection virale ou parasitaire (comme la toxoplasmose, par exemple) chez le fœtus. 
  • De repérer des anomalies biochimiques, qui peuvent être suspectées si la colonne vertébrale se développe de façon anormale, par exemple.

 

L’amniocentèse est recommandée par votre médecin si : 

  • Vous avez plus de 38 ans, car cela augmente le risque d’anomalies chromosomiques.
  • Vous et/ou votre partenaire ou l’un de vos enfants êtes porteurs d’une anomalie chromosomique ou d’une pathologie génétique pouvant être transmise à votre bébé.
  • Les substances présentes dans votre sang ou le dépistage prénatal non invasif (DPNI : un test complémentaire qui analyse l’ADN fœtal circulant dans votre sang) souligne un risque élevé de trisomie 21, 18 ou 13. 
  • Le fœtus présente une anomalie détectée à l’échographie.

 

L’amniocentèse présente-t-elle des risques pour votre bébé ?

L’amniocentèse comporte des risques considérés comme minimes pour l’évolution de la grossesse, car ils surviennent très rarement : dans moins de 0,5% des cas, il existe en effet une possibilité de fausse couche, en particulier dans les 8 à 10 jours qui suivent l’examen. Une infection du liquide amniotique peut survenir, bien que cela reste très rare, puisque l’amniocentèse se déroule dans des conditions de sécurité maximales, avec l’emploi de matériel stérile. Il peut aussi se produire une rupture de la poche des eaux dans les jours qui suivent, ce qui n’implique toutefois pas nécessairement que la grossesse ne se poursuive pas jusqu’à terme.

Un dernier risque, rarissime, est que le fœtus soit touché par l’aiguille. Ces risques doivent être mentionnés car ils existent, mais rassurez-vous : ils sont très rares.

 

Amniocentèse et choriocentèse : quelles différences ?

Alors que l’amniocentèse consiste à prélever du liquide amniotique, la choriocentèse consiste à prélever des micro-fragments du placenta (ou villosités choriales). Également réalisé sous contrôle échographique, cet examen est pratiqué entre 11 et 14 semaines de grossesse, tandis que l’amniocentèse est le plus souvent effectuée à partir de 15 semaines de grossesse et réalisable jusqu’au terme. La choriocentèse peut vous être proposée pour obtenir un diagnostic plus précoce, lors du 1er trimestre de grossesse, mais le risque de fausse couche est plus élevé (il passe de 0,5% à 1%).

 

Amniocentèse : comment se déroule l’examen ?

L’examen peut être pratiqué à partir de 15 semaines de grossesse. Avant cela, une consultation avec votre médecin est l’occasion de vous informer sur toutes les raisons qui justifient l’amniocentèse. Vous pouvez poser toutes vos questions et informer le médecin de tous les détails qui vous paraissent importants sur votre état de santé. L’entretien se termine par votre accord pour réaliser l’amniocentèse. Il prend la forme d’une fiche de consentement complétée et signée par vos soins. La date pour réaliser l’examen peut alors être fixée. Le jour J, inutile d’être à jeun ou d’avoir la vessie pleine : il vous est simplement recommandé de prendre une douche le matin, en nettoyant bien votre ventre.

Attention : si vous subissez un épisode de fièvre, des pertes de sang ou des contractions utérines, il est essentiel de le signaler à votre médecin afin de reporter l’examen. Vous serez examinée par votre médecin avant qu’il réalise le geste. Il donnera son feu vert.

 

Pendant l’amniocentèse

L’examen en tant que tel dure une dizaine de minutes. Il se déroule dans une salle spécifique, avec des règles d’hygiène strictes. Vous êtes allongée sur le dos et soulevez vos vêtements, de façon à bien dégager votre abdomen. Le médecin commence par réaliser une échographie, afin de visualiser la position du fœtus et du placenta et ainsi, de définir l’endroit idéal pour prélever du liquide amniotique sans risquer de blesser votre bébé. La peau de votre abdomen est désinfectée avec une solution antiseptique. 

Vous devez ensuite rester immobile, pendant que le médecin place la longue et fine aiguille dans le liquide amniotique, guidé par l’échographie. Dans la seringue, il extrait 15 ml de liquide environ (l’équivalent de 3 cuillères à soupe). A ce moment-là, il est possible que vous ressentiez de l’inconfort, voire des crampes abdominales. Tout au long de l’examen et après, le médecin vérifie que votre bébé va bien.

 

Amniocentèse : et après ?

Vous restez 1 à 2 heures sous surveillance médicale, avant de pouvoir rentrer chez vous. Il est recommandé de vous reposer pendant au moins toute une journée après l’examen, sans pour autant rester alitée. Evitez également un maximum le stress et le surmenage dans les jours qui suivent. 

Pendant quelques heures après l’amniocentèse, vous pouvez ressentir un tiraillement ou une douleur à l’endroit où l’aiguille se trouvait. Rassurez-vous : il n’y a rien de grave. 

 

En revanche, vous devez consulter en urgence si vous présentez l’un de ces symptômes : 

  • Fièvre ;
  • Contractions utérines ;
  • Douleurs abdominales ;
  • Pertes de sang vaginales ou de sécrétions anormales. 

 

Pour une recherche d’anomalie chromosomique, de trisomie 21, 18 et 13, les résultats sont disponibles en 3 jours. Il faut compter trois semaines pour une analyse complète du caryotype. Enfin, pour les recherches génétiques, biochimiques ou virales, les délais vous seront donnés plus précisément par votre médecin. Dans tous les cas, c’est lui qui vous informe des résultats.

Il est important d’être soutenue par l’entourage, l’attente pouvant être psychologiquement difficile puisqu’elle peut confirmer une pathologie pouvant déboucher sur une interruption de la grossesse. Tout comme elle peut infirmer une pathologie et vous tranquilliser complétement sur la santé de votre enfant à venir. 

 

Consentement « éclairé » et discussion avec l’obstétricien.

L’amniocentèse reste un geste à risque ainsi qu’une source d’angoisse tant dans sa réalisation qu’au moment du résultat. Mais avant d’en arriver là, seront réalisés des dépistages non invasifs (DPNI, bilan sanguin) ainsi que des échographies. Si ces derniers sont normaux, en dehors d’antécédents familiaux ou personnels, vous n’aurez pas besoin de pratiquer une amniocentèse. Si celle-ci est évoquée, votre dossier sera d’abord étudié en comité médical de diagnostic prénatal, qui réunit des médecins obstétriciens et des pédiatres. Son avis final sera discuté avec votre couple pour vous permettre de signer de façon éclairée le consentement, toujours obligatoire avant le geste.