Greffe de moelle osseuse : pourquoi et comment se pratique-t-elle ?

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greffe de moelle osseuse
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La greffe de moelle osseuse est réalisée dans des conditions très strictes et selon des étapes précises. Elle est notamment pratiquée pour traiter certains cancers du sang, mais pas uniquement. Explications.

 

La moelle osseuse, qu’est-ce que c’est ?

Située dans les os longs et plats, la moelle osseuse est une substance précieuse composée de cellules appelées cellules-souches hématopoïétiques : c’est grâce à elles que les cellules sanguines (globules rouges, globules blancs et plaquettes) sont fabriquées. 

 

Pourquoi réaliser une greffe de moelle osseuse ?

Plusieurs raisons justifient de réaliser une greffe de moelle osseuse : 

  • Dans la plupart des cas, pour traiter une leucémie, un lymphome ou un myélome, différentes formes de cancers du sang.

  • La greffe de moelle osseuse peut également permettre de traiter différentes maladies du sang : thalassémie, myélodysplasie, drépanocytose ou encore anémie aplasique.

  • Cette greffe peut également être recommandée en cas de trouble héréditaire du système immunitaire et du métabolisme. 

 

Déroulé d’une greffe de moelle osseuse

La greffe de moelle osseuse, ou plus précisément de cellules sanguines souches, ne peut s’effectuer que selon un protocole précis et rigoureusement encadré par l’Agence de biomédecine. 

 

Avant la greffe

Il faut avant tout s’assurer que le donneur et le receveur sont compatibles, une probabilité plus élevée entre frères et sœurs par rapport à d’autres personnes (y compris vis-à-vis des parents qui ne transmettent chacun que la moitié de leur patrimoine génétique et sont donc exclus du don). 
La recherche d’un donneur s’effectue donc d’abord au sein de la fratrie. Si ce n’est pas possible, elle est élargie aux donneurs non apparentés et inscrits dans l’un des 73 registres français et internationaux de greffe de moelle osseuse. Une compatibilité parfaite est recherchée en premier lieu, mais dans certains cas, une compatibilité moindre est acceptée.  
Dernière étape avant la greffe en tant que telle : le conditionnement. Cela consiste à remplacer la moelle du receveur par celle du donneur. Les cellules immunitaires du patient doivent donc être détruites afin d’éviter tout rejet de greffe. Les cellules cancéreuses sont également détruites, s’il y en a. Pour ce faire, une chimiothérapie suivie ou non d’une radiothérapie est pratiquée. Les doses peuvent être fortes (pour de jeunes patients, de préférence) ou modérées (pour des patients âgés ou fragiles). 

 

La greffe de moelle osseuse

La moelle osseuse est prélevée sur le donneur compatible. Elle peut se faire sous forme de prélèvement direct de moelle osseuse : réalisé à l’hôpital, sous anesthésie générale, par ponction dans les os iliaques, situés au niveau du bassin.
Autre option : le prélèvement de cellules-souches périphériques. Pendant 5 jours, le donneur prend un médicament qui va faciliter la migration des cellules-souches hématopoïétiques de la moelle osseuse vers le sang. Elles sont ensuite recueillies dans l’un des centres des Établissements français du sang (Efs) par le biais d’un prélèvement sanguin spécifique. 
La greffe doit être réalisée dans les 12 à 36 heures qui suivent le prélèvement sur le donneur. Le greffon est injecté par voie intraveineuse, afin qu’il rejoigne et investisse la moelle osseuse du receveur. Cette dernière se reconstitue en 20 jours, en moyenne. Passé ce délai, elle est capable de produire de nouvelles cellules sanguines. 

 

Et après ? 

Le receveur ayant reçu un traitement immunosuppresseur pour détruire ses cellules immunitaires, il se retrouve particulièrement fragile et exposé à un risque d’infection majeur. C’est pourquoi il est placé à l’isolement dans une chambre stérile ou à flux laminaire pendant 2 à 4 semaines. En complément, il reçoit un traitement antibiotique préventif qui peut être complété par des transfusions de globules rouges et de plaquettes. Objectif : prévenir anémie et hémorragie. 
La sortie de l’hôpital est possible 3 à 6 semaines après la greffe. Puis, pendant 3 mois, le patient doit s’y rendre chaque semaine pour effectuer un bilan complet post-greffe comprenant une évaluation du fonctionnement de la nouvelle moelle osseuse, un contrôle de sa pathologie et de son état de santé général. Passés ces 3 mois, le suivi s’effectue normalement en consultation.

 

L’importance du don de moelle osseuse

Bien qu’il y ait une chance de compatibilité sur 4 au sein d’une fratrie, elle n’est pas garantie. C’est pourquoi le don de moelle osseuse est essentiel pour sauver des vies ! En dehors de la fratrie, on ne compte qu’une chance sur 1 million de trouver deux individus compatibles… d’où l’importance d’augmenter les perspectives de recherche !
Pour faire un don de moelle osseuse, il faut au préalable s’inscrire sur le registre France greffe de moelle entre 18 et 35 ans. Il faut bien sûr être en parfaite santé et passer un entretien médical spécifique, afin de faire le point sur ses antécédents médicaux et son mode de vie. 
Enfin, vous devez vous engager à rester joignable et à vous rendre disponible en cas de compatibilité trouvée avec un receveur. Si cela peut vous rassurer et vous motiver : dans la plupart des cas, le don volontaire de moelle osseuse se fait par prélèvement sanguin, selon la technique décrite un peu plus haut.