Le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) fait parler de lui ces dernières années. Présentation des différents traitements recommandés en présence de ce trouble.
Le TDAH toucherait jusqu’à 5% des enfants en France
Le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité ou TDAH concernerait 3 à 5% des enfants scolarisés, d’après l’Assurance maladie. Mais il peut également concerner les adultes (s’ils n’ont pas été pris en charge durant l’enfance), en étant toujours plus fréquent chez la gent masculine.
Le TDAH se définit par un trouble du neurodéveloppement qui démarre pendant l’enfance et se manifeste par des niveaux élevés d’inattention, d’hyperactivité et d’impulsivité inappropriés. Ce trouble perturbe la qualité de vie, avec un risque augmenté d’échec scolaire, d’accidents ou encore de dépression.
Quant à ses causes, le TDAH pourrait s’expliquer par plusieurs facteurs, notamment :
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Une exposition in utero à l’alcool ;
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Une naissance prématurée ou avec un faible poids ;
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La présence d’un TDAH chez l’un de ses parents ou les deux.
Comment traiter un TDAH ?
Pris en charge précocement, le TDAH se soigne bien et permet d’en prévenir les conséquences au quotidien.
Une prise en charge pluridisciplinaire
La pluridisciplinarité de la prise en charge du TDAH garantit sa réussite. Idéalement, elle doit avoir lieu le plus tôt possible, dès que le diagnostic est posé par un médecin spécialiste. Cette prise en charge doit être adaptée aux symptômes de l’enfant et aux retentissements du trouble sur son quotidien. Ainsi, elle repose sur la collaboration entre le médecin traitant ou le pédiatre, le psychiatre ou psychologue spécialisé, le psychomotricien, l’orthophoniste, l’ergothérapeute et l’assistant(e) social(e).
L’objectif de cette prise en charge est d’améliorer les habitudes de vie et de réduire autant que possible les symptômes du TDAH. Par conséquent, elle vise à réduire les conséquences du trouble sur le développement de l’enfant et sur ses relations avec son entourage. L’accompagnement scolaire fait partie intégrante de la prise en charge.
La prise en charge thérapeutique
Cette facette de la prise en charge implique l’enfant bien sûr, mais aussi ses parents. La psycho-éducation tout d’abord, consiste à expliquer le TDAH et ses conséquences, tout en répondant aux questions de la famille.
Il s’agit d’un véritable accompagnement éducatif qui aboutit sur la proposition de plusieurs solutions possibles pour mieux gérer le trouble au quotidien :
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Les Programmes d'entraînement aux habilités parentales (PEHP) reposent sur des thérapies comportementales, cognitives et émotionnelles et ont souvent lieu en groupe de parents, afin de favoriser les échanges. Ces programmes spécifiques visent à aider les parents dans l’éducation de leur enfant, afin de renforcer leurs compétences familiales et ainsi mieux les aider à gérer les comportements de leur enfant.
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Pour l’enfant, une psychothérapie lui est proposée lorsqu’il manifeste des symptômes anxieux ou dépressifs, mais aussi en cas de difficultés à gérer ses émotions. Elle peut être individuelle ou en groupe. Plusieurs techniques de thérapies sont possibles, dont la thérapie comportementale, cognitive et émotionnelle qui agit sur le comportement, les pensées et les émotions. En séance, l’enfant apprend à s’observer, mieux se connaître, résoudre ses difficultés et modifier son comportement grâce à de nouveaux apprentissages.
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Des séances d’orthophonie peuvent avoir lieu, en cas de troubles du langage écrit, oral ou de troubles logico-mathématiques.
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Une rééducation avec un ergothérapeute ou psychomotricien peut être recommandée en cas de difficultés dans l’acquisition de la coordination motrice ayant des répercussions sur la vie scolaire et quotidienne.
TDAH : quels médicaments peuvent être prescrits ?
La prescription de médicaments n’est pas automatique en cas de TDAH. Elle n’est réalisée que si la prise en charge thérapeutique s’avère insuffisante (elle devra toutefois être poursuivie en parallèle du traitement médicamenteux mis en place).
Seul un médecin spécialisé dans le TDAH est habilité à prescrire ces médicaments. Il s’agit de psychostimulants (de la famille des psychotropes) dont un est délivré en France : le méthylphénidatedont. Son rôle est de stimuler le cerveau, afin d’améliorer l’attention, la concentration et les performances de votre enfant. Une surveillance médicale rigoureuse et régulière doit être mise en place en cas de prise. D’autant plus qu’il induit des effets secondaires comme l’insomnie, des maux de tête, une perte d’appétit ou encore des douleurs abdominales.
Les conditions de prescription sont très strictes :
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Votre enfant doit avoir plus de 6 ans.
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Le traitement doit être initié et renouvelé par un médecin spécialiste des troubles du comportement de l'enfant et/ou de l'adolescent (psychiatre, neurologue ou pédiatre).
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La prescription doit être d’une durée maximale de 28 jours sur une ordonnance sécurisée, détaillant la posologie exacte.
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Le médicament doit être délivré dans une pharmacie choisie par les parents et mentionnée sur l’ordonnance.
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L'ordonnance initiale, qui doit dater de moins d'un an, doit être présentée au pharmacien avec chacune des ordonnances de renouvellement (prescrite tous les 28 jours).
Ce médicament doit être administré en des doses progressives, en fonction du poids et de la taille de l’enfant, également à surveiller. Ce traitement peut être arrêté en cas d’effet indésirable, de perte d’efficacité ou si l’enfant et ses parents le souhaitent.