Dépistage du cancer du sein : pourquoi et quand le faire ?

Le dépistage du cancer du sein permet de repérer les stades précoces de cancer du sein et de les soigner plus efficacement.
Image
Dépistage du cancer du sein : pourquoi et quand le faire ?
Body

Dépistage du cancer du sein : pourquoi et quand le faire ?

 

Le dépistage du cancer du sein par mammographie est gratuit depuis 2004 en France pour toutes les femmes de 50 à 74 ans. Ce dépistage est réalisé tous les deux ans auprès de celles qui ne souffrent d’aucun symptôme et qui ne présentent pas de risque élevé de cancer du sein.

 

Pourquoi effectuer un dépistage du cancer du sein ?

 

Le dépistage du cancer du sein permet de repérer une tumeur avant l’apparition de symptômes et de détecter celles de petite taille.

 

L’examen clinique de vos seins par palpation une fois par an est nécessaire dès l’âge de 25 ans. Mais une mammographie et/ou une échographie tous les deux ans sont capitales pour dépister le cancer du sein à partir de 50 ans. Les mammographies jugées normales sont examinées une seconde fois par un autre radiologue. Cette double lecture permet de détecter 6 à 7 % des cancers du sein.

 

Si vous présentez un risque élevé, comme une prédisposition familiale (génétique), il est recommandé d’effectuer une consultation d’oncogénétique et la réalisation de tests complémentaires.

 

Dépistage du cancer du sein : augmentez vos chances de guérison

 

Le dépistage du cancer du sein augmente les chances de guérison. De plus, la prise en charge précoce d’un cancer du sein implique des traitements moins lourds, moins agressifs et moins de séquelles.

 

La guérison d’un cancer du sein dépend en effet de la taille et l’infiltration de la tumeur (stade de la maladie), de l’atteinte ou non des ganglions lymphatiques et de la présence ou non de métastases.

 

Plus généralement, plus les cancers du sein sont identifiés tôt et plus les chances de guérison sont importantes. La survie à 5 ans est de 99 % pour un cancer du sein détecté à un stade précoce, et de 26 % pour un cancer métastasé.

L’âge est en plus un facteur de risque du cancer du sein. À partir de 50 ans, le dépistage systématique du cancer du sein réduit donc la possibilité de présenter une tumeur à un stade avancé. On estime que les programmes de systématisation du dépistage menés dans 25 pays européens permettent aujourd’hui d’éviter entre 15 % et 21 % des décès par cancer du sein !

 

Comment interpréter les résultats de sa mammographie ?
 

La mammographie va permettre au médecin d’orienter son diagnostic. Les images mammographiques sont classées en six catégories selon la nomenclature de l’American College of Radiology (ACR). 

  • ACR 0 : dite classification d’attente. Des examens complémentaires sont nécessaires.

  • ACR 1 : votre mammographie est normale

  • ACR 2 : vos résultats comportent des anomalies bénignes qui ne nécessitent ni surveillance ni examen complémentaire

  • ACR 3 : votre mammographie présente une anomalie bénigne pour laquelle une surveillance à court terme (3 ou 6 mois) est conseillée

  • ACR 4 : vos résultats révèlent une anomalie indéterminée ou suspecte

  • ACR 5 : une anomalie évocatrice d’un cancer est évidente

 

En cas d’images ACR 4 ou ACR 5, une biopsie percutanée sera réalisée, autrement dit un prélèvement de tissus dans l’anomalie repérée.

 

Est-ce que la mammographie présente des risques ?

 

Certes, la mammographie vous expose à des rayons X et la répétition pourrait entraîner l’apparition d’un cancer dit radio-induit. C’est pour cette raison que le dépistage par mammographie est effectué tous les deux ans en l’absence de facteurs de risque, et n’est pas proposé avant 50 ans. Passé cet âge, les seins deviennent moins denses et les doses de rayons nécessaires sont plus faibles. 

 

De toute façon, le nombre de décès évités avec le dépistage est largement supérieur au risque de décès par cancer radio-induit.

 

Dépistage du cancer du sein : faux positif et faux négatif

 

Le dépistage du cancer du sein ne permet pas de distinguer les cancers qui évoluent de ceux sans gravité.  Si 10 à 20 % des cancers détectés évoluent peu et n’ont pas de conséquences (faux positif), la plupart des lésions cancéreuses nécessitent un traitement.

 

Par mesure de précaution, l’ensemble des cancers détectés sont actuellement soignés. Progressivement, l’identification de l’évolution potentielle des tumeurs devrait s’améliorer afin de proposer des traitements personnalisés. À l’inverse, il arrive dans de rares cas qu’un cancer présent ne soit pas repéré (faux négatif). La double lecture des mammographies permet justement de limiter au maximum ce risque.

 

Quels sont les tests complémentaires après un diagnostic de cancer du sein ?

Lors d’un examen de dépistage, si une anomalie est décelée, des tests complémentaires permettent d’affirmer le diagnostic de cancer, de préciser le type histologique et l’étendue (stade) et de prévoir les traitements et les contre-indications éventuelles.

 

Les bilans réalisés comprennent :

  • Une consultation et un examen clinique des seins avec un oncologue 

  • Une mammographie et une échographie des deux seins et des ganglions

  • Une IRM mammaire 

  • Un prélèvement (biopsie percutanée) et une analyse anatomopathologique des tissus pour établir le diagnostic de cancer du sein

 

Quels tests génétiques sont réalisés chez les personnes à risque ?

 

Les cancers du sein d’origine héréditaires sont dus à des altérations de trois gènes : BRCA1, BRCA2 et PALB2. Au total 13 gènes de prédisposition au cancer du sein sont aujourd’hui testés.

 

C’est l’altération d’un gène qui prédispose une personne à un risque de cancer plus élevé que la population générale. Ces altérations sont responsables d’environ 2 % à 5 % des cancers du sein. Lorsque la prédisposition génétique est trouvée, l’ensemble de la famille peut être testé afin de proposer un suivi adapté aux porteuses et de rassurer les personnes négatives.

 

Dépistage du cancer du sein : qui consulter ?

 

Votre médecin généraliste vous informe sur votre niveau de risque et les modalités de dépistage. Votre gynécologue, lui, est essentiel dans le dépistage du cancer du sein. Il décèle les anomalies à la palpation et, si besoin, vous adresse à un radiologue et vous oriente pour des examens complémentaires.

Sources & références :

  1. Institut National du Cancer - Livret d’information sur le dépistage organisé du cancer du sein, août 2017.
  2. Unicancer, quels gènes analyser face à un risque de cancer héréditaire du sein et de l’ovaire ? 08/11/2017.