Cancers digestifs : quelles prises en charge ?

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Les cancers digestifs concernent tous les organes du système digestif et impliquent des prises en charge très diverses, en fonction de leur localisation, de leur étendue et de leur stade d’évolution. Explications.

 

Quels sont les différents types de cancers digestifs ?

Les cancers digestifs correspondent à tous les cancers localisés dans le tube digestif : œsophage, estomac, intestin grêle, côlon, rectum et anus ; ainsi que les organes qui lui sont directement rattachés (foie et pancréas). Les cancers les plus fréquents sont ceux du côlon, du rectum et du pancréas, mais tous sont en augmentation en France.

 

Dans la majorité des cas, ces tumeurs malignes proviennent des muqueuses tapissant la paroi du tube digestif. C’est pour cela qu’on les appelle également adénocarcinomes.  

   

 

Cancers digestifs : une prise en charge adaptée à chaque pathologie

Les soins varient en fonction du cancer, de ses caractéristiques, de son étendue et de son stade. A noter que le cancer colorectal en particulier fait l’objet d’une campagne nationale de dépistage à effectuer tous les 2 ans chez les hommes et femmes âgés de 50 à 74 ans, sans antécédents ni symptômes. Il consiste en un test immunologique pour rechercher du sang dans les selles, suivi d’une coloscopie en cas de résultat positif.

 

Prise en charge des cancers digestifs : les examens

La plupart des cancers digestifs évoluent avant l’apparition de symptômes et sont donc diagnostiqués tardivement. Certains examens sont indispensables en phase de diagnostic :

  • Scanner et échographie abdominale : ces examens permettent de visualiser le foie et le pancréas.
  • IRM : elle peut être nécessaire pour affiner l’exploration du foie notamment.
  • Endoscopie oeso-gastro-duodénale qui permet, à l’aide d’une micro-caméra, d’explorer l’œsophage et l’estomac.
  • Coloscopie : toujours avec une micro-caméra, c’est l’intérieur du côlon qui peut ici être exploré. Cet examen est réalisé sous anesthésie générale.
  • Biopsie : le prélèvement est généralement effectué au cours d’une fibroscopie, l’examen de référence pour étudier l’œsophage, l’estomac et la partie haute de l’intestin (il s’agit d’une autre appellation de l’endoscopie).

 

Une fois le cancer diagnostiqué, il est nécessaire de pratiquer d’autres examens afin d’effectuer un bilan d’extension, autrement dit l’évaluation de l’étendue de la tumeur et de votre état général. Ce bilan permet également de vérifier la présence de métastases : examens cliniques, prélèvements sanguins et électrocardiogramme sont alors effectués, en plus d’un bilan psychologique.

 

La chirurgie, adaptée aux cancers digestifs peu étendus

Quand elle est possible, la chirurgie s’avère le traitement principal et le plus efficace d’un cancer digestif. Différentes techniques peuvent être pratiquées, en fonction du type de cancer dont vous souffrez et de sa localisation :

  • La coelioscopie : particulièrement utilisée en cas de cancer colorectal, elle consiste en l’introduction d’une micro-caméra et des instruments nécessaires à l’opération, par le biais de plusieurs petites incisions. La partie du côlon concernée par la tumeur ou le rectum peuvent alors être retirés (ablation). Cette pratique est également utilisée pour traiter un cancer du foie : la partie de cet organe dans laquelle la tumeur s’est développée, est retirée. A condition qu’il n’y ait pas de complications liées à une cirrhose et que les fonctions du foie soient conservées.
  • La chirurgie robot-assistée : comme son nom l’indique, cette technique est réalisée à l’aide d’un robot commandé à distance par le chirurgien qui peut, sur écran, visualiser la zone à opérer en 3D et bénéficier ainsi d’une meilleure dextérité. A date, aucune étude  ne permet de le prouver, mais cette pratique pourrait limiter les séquelles post-opératoires avec un impact sur la qualité de vie des patients.
  • Des techniques propres au cancer du pancréas : on parle de duodénopancréatectomie céphalique (DPC) lorsque l’intervention concerne la tête du pancréas, et de splénopancréatectomie gauche lorsqu’elle a lieu sur la queue de cet organe. Pour prévenir toute récidive ou apparition de métastase, le chirurgien peut être amené à retirer une partie de l’intestin, de l’estomac, de la vésicule biliaire ou de la rate lors de cette opération.

 

Chimiothérapie et radiothérapie : deux traitements essentiels

La chimiothérapie peut être prescrite dans le cadre d’un cancer digestif. Elle peut être appelée « adjuvante » (lorsqu’une tumeur a été retirée par la chirurgie mais que certaines cellules cancéreuses persistent) ou « néo-adjuvante » (quand la taille de la tumeur doit être réduite au préalable, pour devenir opérable).

Des séances peuvent également être prescrites en l’absence d’intervention chirurgicale ou s’il existe des métastases. Dans ce cas, ce traitement permet de ralentir ou de stopper la progression de la tumeur et des symptômes qui lui sont associés.

 

La radiothérapie est plus rare et généralement associée à de la chimiothérapie, afin de diminuer le risque de récidive.

 

Dans certains cas particuliers, notamment de cancers du foie localisés et sans métastase, des traitements de chimio-embolisation ou de radio-embolisation peuvent être prescrits : ils consistent à injecter dans l’artère hépatique un médicament de chimiothérapie ou des particules radioactives. Ces traitements sont dits « loco-régionaux ».

 

Les thérapies ciblées et les essais cliniques, en lien avec la recherche

Les thérapies ciblées sont des médicaments anticancéreux destinés à bloquer un mécanisme précis de la cellule cancéreuse

  • Les anti-angiogéniques empêchent la formation de nouveaux vaisseaux sanguins au sein de la tumeur et autour d’elle, surtout utilisé en traitement du cancer colorectal.
  • En association avec de l’immunothérapie (ce procédé stimule vos défenses immunitaires, afin qu’elles se dirigent contre les cellules cancéreuses), cette thérapie ciblée permet également de ralentir la croissance des cellules tumorales, en particulier en cas de cancer du foie.
  • Les anticorps monoclonaux, comme les anti-récepteurs à l'Epidermal Growth Factor Receptor (EGFR) bloquent la prolifération des cellules cancéreuses, sont indiqués dans le cancer colorectal

 

Les essais cliniques correspondent à des protocoles de recherche. Autrement dit, les traitements innovants proposés sont encore en phase d’étude clinique et peuvent être proposés au cas par cas, en fonction des caractéristiques du cancer, de son stade, des traitements disponibqles et avec votre accord. Vous avez accès à de nouvelles molécules et à une prise en charge plus personnalisée, menée par votre cancérologue référent, dans un cadre de recherche très strict. C’est l’occasion de contribuer, en tant que patient, à faire avancer le savoir médical.

 

FAQ : Les différentes prises en charge des cancers digestifs

Quels sont les principaux effets secondaires des traitements contre les cancers digestifs ?

Après une chirurgie, le patient peut subir une perte d’appétit, des troubles digestifs ou une sensation générale de malaise. Une perte de poids, certaines carences ainsi que de la fatigue sont d’autres séquelles courantes.

Après une chimiothérapie ou une radiothérapie, les troubles digestifs (diarrhées, vomissements, nausées, perte d’appétit) ainsi que la fatigue sont les effets secondaires les plus courants mais pas systématiques. Quant à la thérapie ciblée, elle peut également entraîner ces symptômes, ainsi qu’une baisse des taux de globules rouges et de globules blancs.

 

Quels professionnels de santé devez-vous consulter ?

En plus de votre oncologue référent et de l’équipe infirmière, les professionnels de santé que vous rencontrerez varient en fonction de votre prise en charge et de votre situation : chirurgien ou gastroentérologue, radiothérapeute, radiologue, pathologiste, gériatre, nutritionniste, médecin spécialisé dans le traitement de la douleur, mais aussi psychologue ou psychiatre.

 

Que se passe-t-il une fois le protocole de soins terminé ?

Un suivi rigoureux est mis en place pendant au moins 5 ans. Des consultations associées à des examens d’imagerie médicale ont lieu tous les 3 à 6 mois, voire une fois par an en fonction des cas. En parallèle de ces rendez-vous obligatoires, un suivi de l’état nutritionnel doit être régulier. En cas d’apparition ou de réapparition de certains symptômes, prenez rendez-vous immédiatement avec votre oncologue.