Thrombose veineuse ou phlébite : causes, symptômes et traitements

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Favorisée par divers facteurs, la phlébite ou thrombose veineuse peut être plus ou moins grave, en fonction de sa localisation et de ses complications. Tout comprendre.

 

Thrombose veineuse et phlébite : qu’est-ce que c’est ?

La thrombose veineuse, ou phlébite, se définit par la formation d’un caillot de sang (thrombus) dans une veine située le plus souvent au niveau des membres inférieurs, et même plus précisément dans une veine du mollet. 

Le réseau veineux des jambes se compose de deux types de veines : 

  • Les veines profondes, situées dans les muscles, qui transportent la plus grande quantité de sang.
  • Les veines superficielles situées sous la peau, siège potentiel des varices.

 

Selon la veine dans laquelle le caillot se forme, deux types de phlébites se distinguent : 

  • La phlébite profonde : le caillot de sang s’est formé dans une veine profonde, qu’il peut complètement obstruer. Autre possibilité : si l’organisme ne parvient pas spontanément à le détruire, le caillot risque de s’étendre vers la cuisse. Une situation qui peut s’étendre sur plusieurs jours sans apparition de symptômes.
  • On parle de phlébite superficielle ou paraphlébite lorsque le caillot se forme dans une veine superficielle. Elle est généralement bénigne mais peut provoquer des problèmes cutanés.

 

Chaque année, 50 000 à 100 000 cas de phlébites sont recensés en France, dont 40 000 se compliquent. 

 

Quelles causes à l’origine de la thrombose veineuse ?

Les causes varient en fonction du type de phlébite. En cas de thrombose profonde, la cause principale correspond à la stagnation du sang dans les veines. Autrement dit, lorsque le sang circule de façon ralentie, voire stagne à certains endroits. Une situation qui favorise la formation de caillots et qui peut s’expliquer par différents facteurs : 

  • Une immobilisation prolongée en raison d’un alitement, d’une perte d’autonomie, du port d’un plâtre, d’une opération chirurgicale (en particulier orthopédique), ou encore d’un long voyage sans bouger les jambes.
  • La présence d’une pathologie qui peut influencer la circulation sanguine vers le cœur : une tumeur cancéreuse qui comprime une veine, l’insuffisance cardiaque, ou encore les varices (qui favorisent les paraphlébites).

 

En outre, le sang peut coaguler plus facilement chez certains patients, ce qui augmente les risques d’apparition d’une thrombose. C’est plus particulièrement le cas si : 

  • Vous avez déjà subi une phlébite ;
  • Vous présentez une anomalie de la coagulation héréditaire ;
  • Vous êtes déshydraté ;
  • Vous êtes enceinte ou vous venez d’accoucher ;
  • Vous fumez ;
  • En cas d’obésité ;
  • Vous prenez certains traitements : corticoïdes ou contraception hormonale.

 

En ce qui concerne la phlébite superficielle, elle est davantage favorisée si : 

  • Vous êtes sujet aux jambes lourdes.
  • Ainsi qu’aux varices.
  • Sur la peau de vos jambes, vous constatez des réseaux de petits vaisseaux rouges dilatés : des télangiectasies.

 

Pourquoi les contraceptifs hormonaux peuvent favoriser l’apparition de la phlébite

Les pilules contraceptives de troisième et quatrième génération contiennent un progestatif qui augmente particulièrement les risques de thrombose veineuse, et surtout durant la première année de prise du traitement. Si ce risque est présent dès lors qu’il y a un traitement par hormone oestroprogestative, il dépend cependant de la nature du progestatif et de la sensibilité des patientes.  Parlez-en à votre gynécologue. 

 

Thrombose veineuse : quels symptômes ?

Plus la veine sera obstruée, plus les symptômes seront présents. En cas de paraphlébite ou phlébite superficielle, la zone de la jambe concernée est rouge, douloureuse et plus dure. Généralement située au niveau d’une varice, cette dernière devient alors rouge et chaude, comparable à un cordon. 

Quant à la phlébite profonde, elle peut être totalement asymptomatique et diagnostiquée en cas de complication. Les symptômes éventuels sont variés : 

  • Le mollet devient douloureux, de manière spontanée ou lors d’une palpation. Cette douleur se diffuse dans toute la jambe. Elle s’accompagne généralement d’une sensation de lourdeur.
  • Ce même mollet est gonflé et dur, parfois jusqu’à la cuisse. La zone concernée peut devenir bleuâtre ou violacée. 
  • La température cutanée de cette zone augmente également : la peau est chaude au toucher et cela s’accompagne d’une dilatation visible des veines superficielles. Leur taille augmente, puisque la circulation empêchée par le caillot est détournée vers elles. 

 

Phlébite : quelles complications ?

Bien que la plupart des phlébites guérissent grâce au traitement et à la résorption du caillot, des complications sont néanmoins possibles : 

  • Les récidives : pour la phlébite superficielle, elles sont accentuées par la présence de varices ; en cas de phlébite profonde, la récidive est favorisée par un traitement inadapté (dosage trop faible ou durée du traitement trop brève).
  • L’embolie pulmonaire survient lorsque le caillot sanguin se détache de la paroi veineuse et remonte avec la circulation sanguine vers le cœur. En se contractant, ce dernier propulse le caillot dans les artères pulmonaires de plus en plus fines : le caillot finit par y rester coincé, provoquant alors des dommages au poumon concerné. Une embolie pulmonaire est toujours grave et représente une urgence médicale.
  • La maladie post-phlébitique : après la résorption du caillot, la veine peut encore être obstruée partiellement par du tissu fibreux cicatriciel. Et ce d’autant plus si les valvules présentes à l’intérieur des veines ont également été abîmées par le caillot. Dans ce cas, le sang circule mal, ce qui provoque un œdème avec sensation de jambes lourdes, des varices et des problèmes cutanés chroniques et récidivants. 

 

Comment traiter la thrombose veineuse ?

Le traitement est indispensable et urgent en cas de phlébite profonde. Il a pour objectif d’éviter au caillot de grossir et de se déplacer, et donc d’éviter les complications. A noter qu’en cas de phlébite superficielle, votre médecin recherchera toujours s’il n’y a pas de phlébite profonde associée.

 

Un traitement à base d’anticoagulants est inévitablement prescrit, quel que soit le type de phlébite. En cas de paraphlébite étendue, il peut être administré par voie sous-cutanée, en association avec une compression veineuse par bandage. 

S’il s’agit d’une phlébite profonde, qu’elle soit associée à une paraphlébite ou non, le traitement par anticoagulants doit être démarré dès que possible. Ils peuvent être administrés par injections sous-cutanées ou par voie orale. Généralement, le traitement commence par des injections afin d’obtenir une action immédiate. Quelques jours après, elles sont remplacées par des médicaments oraux. Certains coagulants pouvant entraîner une diminution du nombre de plaquettes sanguines, un dosage de ces plaquettes doit être réalisé régulièrement au cours du traitement. En outre, les prises de sang régulières permettent de vérifier le bon dosage des anticoagulants afin de l’adapter en fonction de la qualité de la coagulation. Durant ce traitement de plusieurs mois, l’immobilisation doit être la plus brève possible. 

En association aux médicaments, le port de chaussettes, de bas ou de collants de contention (ou compression) est indispensable dès que le diagnostic de thrombose veineuse est posé, sauf en cas de contre-indication médicale. La contention élastique, qui doit être portée pendant au moins 3 mois, permet de diminuer les symptômes et les risques de complications.