Obésité morbide : quand le surpoids fait de la résistance

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Sédentarité, « malbouffe », augmentation du stress, métabolisme… sont quelques-uns des facteurs à l’origine de l’augmentation de l’obésité en France et dans le monde. Différents stades définissent cette problématique de santé, dont celui d’obésité morbide. Zoom sur cette pathologie complexe aux nombreuses conséquences.

 

Obésité morbide : qu’est-ce-que c’est ?

En pratique, on parle d’obésité morbide lorsque l’indice de masse corporelle (IMC) est supérieur ou égale à 40kg/m2. Outre un poids excessif, l’obésité morbide se définit par l’impossibilité à perdre du poids (au contraire, le patient prend du poids de façon progressive), en dépit de régimes alimentaires successifs. La graisse s’accumule alors dans le corps, entraînant la fonte de la masse musculaire et du foie. 

L'obésité morbide expose à des complications très sévères telles que problèmes cardiovasculaires (accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde), insuffisance respiratoire, alvéolaire ou encore cancer hépatique. 

 

Obésité : quelques rappels

L’obésité est le résultat d’un déséquilibre entre les apports et les dépenses énergétiques. Autrement dit, en cas d’obésité, le patient acquiert davantage d’apports énergétiques qu’il n’en dépense. Résultat, il accumule des réserves dans son tissu graisseux. 

L’obésité concerne 4% des enfants et 17% des adultes, en France. Ce dernier taux s’élève à 13% à échelle mondiale, d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’obésité est reconnue comme cinquième cause de mortalité dans le monde, via les nombreuses complications qu’elle peut entraîner pour la santé.

 

L’obésité se diagnostique à partir de l’IMC, calculé en divisant le poids (en kg) par le carré de la taille (en mètres) :

  • IMC supérieur à 25 : surpoids
  • IMC compris entre 30 et 35 : obésité modérée
  • IMC entre 30 et 40 : obésité sévère
  • IMC au-delà de 40 : obésité massive (et morbide)

 

Mais l’IMC est un critère à nuancer dans le diagnostic de l’obésité : la composition corporelle et la répartition d’un tissu adipeux peut, en effet, varier d’un patient à l’autre. Ainsi, l’IMC d’un sportif de haut niveau peut être élevé sans qu’il y ait excès de masse grasse. Pour déterminer si l’obésité est avérée, le tour de taille est un critère à prendre en compte. 

 

Obésité morbide : quels sont les facteurs de risque ?

L’obésité morbide est qualifiée de multifactorielle en raison des nombreux éléments qui peuvent l’expliquer : 

  • L’alimentation : aliments trop gras, « malbouffe », repas trop copieux, grignotage… Autant d’habitudes alimentaires pouvant entraîner l’obésité morbide sur le long terme.
  • La sédentarité : l’absence d’activité physique et de mobilité aggrave les risques de devenir obèse, d’autant plus lorsqu’elle est associée à une mauvaise alimentation.
  • L’hérédité : si l’un des deux parents est obèse, il y a 40% de risque de subir cette problématique à son tour. Ce taux passe à 70% si les deux parents souffrent de cette pathologie.
  • Le métabolisme (ensemble des réactions chimiques qui se déroulent dans l’organisme) : s’il ne fonctionne pas correctement, le risque de développer un trouble pondéral apparaît. La graisse est alors transformée en calories plutôt qu’en chaleur corporelle.
  • La répétition de régimes drastiques : se priver beaucoup… puis, reprendre beaucoup. Un résumé condensé du fameux « effet yo-yo » aux conséquences néfastes pour l’organisme : les privations entraînent une perte de la masse musculaire, mais la frustration qu’elles provoquent finissent par faire reprendre ces kilos, mais sous forme graisseuse. 
  • L’environnement : sommeil insuffisant, travail nocturne, repas irréguliers, stress, exposition à des polluants ont aussi leur part de responsabilité dans l’obésité morbide. 

 

Obésité morbide, quelles conséquences ?

Elles sont nombreuses, aussi bien sur la santé que sur le quotidien : 

  • Repli sur soi et isolement social
  • Anxiété et dépression
  • Augmentation du taux de cholestérol
  • Troubles hormonaux
  • Reflux gastro-œsophagien (RGO)
  • Insuffisance veineuse cutanée
  • Apnées du sommeil
  • Augmentation des risques d’apparition de nombreuses pathologies : hypertension artérielle, troubles cardiovasculaires, articulaires et pulmonaires, diabète, cancers (en particulier du foie, du sein et de l’utérus) ...
  • Diminution de l’espérance de vie

 

Soigner l’obésité morbide : quelles solutions ?

En cas d’obésité morbide, l’accompagnement est primordial pour en sortir, afin de bénéficier d’une prise en charge globale et adaptée à la situation de chaque patient.  

 

Le suivi médical spécialisé : un incontournable

Le suivi médical spécialisé s’appuie sur une équipe pluridisciplinaire : médecin nutritionniste, diététicien, psychiatre ou psychologue. Ce suivi permet de traiter les complications médicales de l’obésité, d’orienter le patient vers la pratique d’une activité suffisante et adaptée et de lui apporter le soutien psychologique nécessaire pour y parvenir. L’objectif, en termes de perte de poids, est de 5 % par an. Cet accompagnement est donc à long terme et dure plusieurs années. 

En parallèle de ces mesures, un traitement médicamenteux peut être envisagé, mais les indications sont limitées et doivent être accompagnés de mesure hygiéno-diététique et d’un suivi médical ad hoc. 

 

Le recours à la chirurgie bariatrique

Face à une obésité morbide, une intervention chirurgicale est une des solutions, mais elle ne peut avoir lieu que sous certaines conditions (critères de poids, récurrence des régimes sans succès, suivi diététique infructueux, critères psychologiques à prendre en compte, etc.), après un suivi médical par l’équipe pluridisciplinaire (médecin nutritionniste, diététicien, psychologue notamment), pendant 6 mois. 

Le recours à l’intervention chirurgicale est décidé à l’issue de ce parcours lors d’une réunion de concertation pluridisciplinaire regroupant l’ensemble des équipes et expertises.

 

Trois techniques de chirurgie bariatrique se distinguent : 

  • L’anneau gastrique : comme son nom l’indique, cela consiste à placer un anneau autour de la partie supérieure de l’estomac pour ralentir le passage des aliments.
  • Le court-circuit gastrique ou bypass : il s’agit de relier l’estomac à une portion de l’intestin grêle, afin de réduire la capacité d’absorption des aliments.

La gastrectomie longitudinale ou sleeve : réduction de la taille de l’estomac en réséquant une partie, afin d’accélérer la sensation de satiété.