L’infarctus du myocarde, un accident cardio-vasculaire à soigner en urgence

L’infarctus du myocarde est une situation d’extrême urgence médicale.
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L’infarctus du myocarde, un accident cardio-vasculaire à soigner en urgence
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Plus connu sous le nom de « crise cardiaque », l’infarctus du myocarde correspond à un accident cardio-vasculaire aux causes multiples. Une situation d’extrême urgence médicale. Focus.

 

Qu’est-ce-que l’infarctus du myocarde ?

L’infarctus du myocarde, souvent appelé populairement “infarctus” ou “crise cardiaque”, est la destruction d’une partie plus ou moins étendue du muscle cardiaque, ou myocarde, à la suite de l’obstruction d’une artère coronaire. En France, environ 80 000 infarctus du myocarde ont lieu chaque année, provoquant le décès dans l’heure de 10% des patients et de 15% dans l’année qui suit.

Néanmoins, ce taux diminue d’année en année, grâce à la réactivité des patients et du personnel d’urgence, de la grande disponibilité des services d’intervention en cardiologie, ainsi qu’aux progrès thérapeutiques.

 

Comment survient l’infarctus du myocarde ?

Des plaques, appelées athéromes et majoritairement composées de cholestérol, se forment le long des artères. Lorsque l’une d’elles se rompt, cela provoque la formation d’un caillot de sang qui circule jusqu’à bloquer une artère située au niveau du cœur, l’artère coronaire, dont la mission est d’alimenter le cœur en sang et donc en oxygène. Résultat, le flux sanguin diminue voire s’interrompt et les cellules du cœur meurent rapidement sur une zone plus ou moins importante. Le myocarde rencontre alors des problèmes de contraction, ce qui provoque des troubles du rythme cardiaque, une insuffisance cardiaque voire un arrêt du cœur.

 

Une autre cause de l’infarctus, bien que plus rare, existe, lorsque l’une des artères coronaires se ferme à la suite d’un spasme, bloquant ainsi le cheminement du sang jusqu’au cœur.

 

Infarctus du myocarde : pourquoi survient-il ?

Plusieurs facteurs de risques peuvent expliquer la survenue d’un infarctus du myocarde :

  • L’âge : l’arrêt cardiaque survient davantage à partir de 55 ans.

  • Le sexe : avant la ménopause, les femmes développent 4 fois moins de risques d’avoir un infarctus du myocarde que les hommes bien que, ces dernières années, le nombre de femmes jeunes victimes d’un infarctus augmente à cause du tabagisme et de l’obésité. Mais une fois ménopausées, les risques sont équivalents à ceux des hommes.

  • Le tabagisme représente un risque majeur d’un infarctus du myocarde, car le tabac facilite le rétrécissement des artères et donc leur obstruction par un caillot de sang, ainsi que l’apparition de troubles du rythme cardiaque. Les risques sont également importants en cas de tabagisme passif.

  • La consommation excessive d’alcool. Veillez à ne pas dépasser 10 verres d’alcool par semaine, ni 2 verres maximum par jour.

  • Le surpoids et l’obésité font également partie des principaux risques, en raison de la présence de graisse dans la région abdominale. Sont considérées en surpoids les personnes dont l’IMC (indice de masse corporelle) est supérieur à 25 et à 30 quand il y a obésité.

  • Le diabète, si ce dernier est mal contrôlé : l’excès de glucose dans le sang risque d’endommager les artères.

  • L’hypercholestérolémie, soit un excès de cholestérol. Elle est détectable à partir d’une prise de sang à jeun. Les dépôts de mauvais cholestérol risquent à terme de former les fameuses plaques d’athérome.

  • L’hypertension artérielle.

  • L’inactivité physique et la sédentarité.

  • Les antécédents familiaux : les risques d’infarctus sont augmentés si l’un de vos proches (parents, frère ou sœur) a contracté une maladie cardiovasculaire précocement.

 

Infarctus du myocarde : les symptômes d’alerte

 

Dès l’apparition des signes suivants, alertez immédiatement le Samu en composant le 15 :

  • douleur aiguë, persistante et oppressante dans la poitrine, au point d’irradier le bras gauche (et parfois les deux bras), le dos et la mâchoire
  • Sensation de malaise, pâleur, essoufflement, vertiges, sueurs ou encore des nausées.

Notez que certains infarctus ne s’accompagnent d’aucun symptôme ni douleur, et ne sont alors diagnostiqués qu’à partir de leurs complications. Dans tous les cas, il s’agit d’une urgence médicale.

 

Infarctus du myocarde : quels traitements et prise en charge médicale ?

Compte tenu de son caractère d’urgence vitale, l’infarctus du myocarde nécessite d’être pris en charge le plus rapidement possible. En présence de symptômes clairs mais aussi en cas de doute, n’attendez pas et appelez le 15. En effet, la réactivité est l’atout majeur permettant de soigner un infarctus.

 

Une fois sur place, les équipes d’urgence commenceront par effectuer un électrocardiogramme afin de confirmer ou pas l’infarctus du myocarde et de localiser les artères obstruées. Si l’obstruction est partielle, un traitement médicamenteux à base d’anticoagulants et d’anti-aggrégants plaquettaires (comme l’aspirine) peuvent être rapidement administrés et suffire. Il vous faudra ensuite effectuer un bilan comprenant une coronarographie (radiographie des artères coronaires). En cas d’obstruction totale, l’objectif est de désobstruer rapidement les artères, en y rétablissant la circulation sanguine au plus vite.

 

Infarctus du myocarde : les interventions nécessaires

Pour désobstruer l’artère (ou les artères), l’équipe médicale doit effectuer une « reperfusion » pouvant prendre plusieurs formes :

  • L’angioplastie coronarienne : elle n’est possible que si l’intervention a lieu dans les 90 minutes qui suivent le début de l’infarctus. Elle a lieu dans un service de cardiologie interventionnelle. Un cathéter est introduit par l’une des artères du bras et poussé jusqu’à l’artère coronaire obstruée. Il est relié à un ballonnet gonflable qui permet de dilater les parois de l’artère, afin de rétablir la circulation sanguine. Puis, un stent est posé : il s’agit d’un petit dispositif métallique en forme de ressort qui est placé dans l’artère, afin de la maintenir dilatée.

  • La thrombolyse : cette technique est privilégiée lorsque le début de l’infarctus date de plus de 120 minutes. Elle consiste à détruire le caillot sanguin qui obstrue l’artère. Pour ce faire, un médicament fibrinolytique est perfusé pour dissoudre le caillot. Mais cette intervention n’est pas sans risques et peut notamment entraîner une hémorragie cérébrale. C’est pourquoi elle ne peut avoir lieu si le patient est sous anticoagulants, a subi une intervention chirurgicale récemment ou présente des antécédents d’hémorragie comme un AVC.

 

Ces techniques peuvent être démarrées sur place, se poursuivre pendant le transfert du patient et se poursuivre durant son hospitalisation dans un service spécialisé de cardiologie, sous haute surveillance.

 

Infarctus du myocarde : prévenir la récidive

Après un infarctus du myocarde, plusieurs examens et traitements sont nécessaires afin de prévenir toute récidive. Un bilan cardiovasculaire complet est effectué durant l’hospitalisation. Il est composé de plusieurs éléments :

  • Une prise de tension artérielle régulière

  • Un bilan sanguin

  • Un échodoppler cardiaque

  • Une coronarographie

  • Une scintigraphie cardiaque

  • Des électrocardiogrammes

 

Le traitement est alors adapté aux résultats de ce bilan cardiovasculaire, d’abord prescrit par le cardiologue qui vous suit pendant votre hospitalisation, puis renouvelé par votre médecin traitant.

 

Quatre types de médicaments sont alors prescrits :

  • Des bêta bloquants pour ralentir la fréquence cardiaque et limiter la pression exercée par le sang sur la paroi des artères.

  • Des anti-aggrégants plaquettaires pour empêcher les plaquettes de sang de former des caillots.

  • Des statines qui freinent la fabrication de cholestérol par le foie.

  • Des inhibiteurs de l’enzyme de conversion : ils agissent sur certaines hormones qui régulent la tension artérielle, faisant baisser cette dernière et avec elle, les efforts fournis par le cœur.

 

Conseil bien-être : changez vos habitudes pour prévenir l’infarctus du myocarde

Que vous ayez déjà subi un infarctus du myocarde ou pour le prévenir, certaines habitudes sont préconisées. Ainsi si vous fumez, l'arrêt du tabac est recommandé et indispensable si vous avez été victime d'un infarctus. Manger sainement et de manière équilibré représente aussi un rempart efficace contre cette maladie  cardiovasculaire. Limitez aussi un maximum  votre consommation d'alcool. Enfin, la pratique d'un activité physique adaptée à votre âge et à vos préférences est nécessaire : au moins 30 minutes tous les j ours idéalement et 3 fois par semaine au minimum.

 

L'infarctus du myocarde représente une maladie cardiovasculaire grave et une situation d'urgence vitale et médicale absolue. Certains facteurs de risques ne sont pas influençables quand d'autres pourraient être supprimés grâce à une modification de certaines habitudes de vie : alimentation, exercice physique, arrêt du tabac et de l'alcool, notamment. En cas d'infarctus et même si les symptômes sont ambigus, il est impératif d'agir le plus rapidement possible, afin d'éviter des complications et au pire, le décès.

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Infographie Infarctus