Jambes sans repos : que sait-on sur cette maladie ?

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Également nommé « impatiences », le syndrome des jambes sans repos (SJSR) peut dégrader la qualité de vie, le sommeil et même la santé mentale. Zoom sur une maladie qui conserve une part de mystère. 

Syndrome des jambes sans repos : comment le reconnaître ?

Le syndrome des jambes sans repos est un trouble chronique qui se définit par un besoin impérieux et irrépressible de bouger les jambes. Au repos, des sensations désagréables appelées des impatiences (c’est aussi le terme parfois employé pour parler du syndrome) sont ressenties au niveau des membres inférieurs : fourmillements, picotements, tiraillements, voire douleurs. Si ces sensations concernent parfois une jambe plus que l’autre, les deux sont généralement touchées. Ce qui oblige à se lever et marcher. Car seul le mouvement des jambes calme les impatiences. 

Le SJSR se manifeste le plus souvent au repos, en particulier lorsque vous êtes en position allongée : pendant la nuit, lors de l’endormissement et durant le sommeil. Le syndrome des jambes sans repos est considéré comme un trouble du sommeil à part entière. 

Il peut être associé à des secousses musculaires involontaires qui surviennent pendant le sommeil. Il s’agit alors des mouvements périodiques nocturnes, qui concernent 80% des patients atteints du syndrome des jambes sans repos (source Ameli). Ces mouvements ont lieu toutes les 20 à 40 secondes, en une crise de 5 à 20 minutes pouvant s’accompagner de micro-réveils. Le SJSR touche environ 8% des Français, dont une majorité de femmes. 

 

Les conséquences du syndrome des jambes sans repos peuvent être lourdes : difficultés pour s’endormir, éveils dans la nuit pour se lever et bouger les jambes, fatigue pouvant entraîner un état de somnolence, difficultés à se concentrer et troubles de l’humeur. Un état qui peut également concerner la personne qui partage votre lit.  

 

Quelles sont les causes du syndrome des jambes sans repos ?

Les mécanismes impliqués dans le SJSR sont encore inconnus à ce jour. Deux hypothèses scientifiques, parfois simultanées chez un même patient, se démarquent : 

  • Une carence en fer, en raison de troubles du métabolisme du fer ou d’une anémie, est plus souvent présente chez les patients souffrant d’impatiences.
  • Un taux insuffisant de dopamine, la substance qui permet à une information d’être transmise entre les cellules du système nerveux, dans certaines zones du cerveau et de la moelle épinière. 

 

En outre, la génétique pourrait jouer un rôle, puisqu’il existe des formes familiales du syndrome des jambes sans repos. Enfin, certaines situations, comportements ou maladies préexistantes peuvent déclencher ou accentuer les symptômes, notamment : 

  • L’insuffisance rénale chronique 
  • Du diabète ;
  • L’hypothyroïdie ; 
  • La fibromyalgie ;
  • La sclérose en plaques ;
  • La maladie de Parkinson ;
  • Le surpoids ou l’obésité ;
  • La consommation d’excitants, d’alcool et de tabac ;
  • La prise de certains médicaments comme le lithium, des neuroleptiques ou encore des antidépresseurs ;
  • Le stress et la fatigue ; 
  • La grossesse : 20 à 30% des femmes enceintes subiraient ce syndrome, qui disparaît spontanément après l’accouchement.

Syndrome des jambes sans repos : quand consulter ?

Vous pouvez prendre rendez-vous avec votre médecin traitant si les symptômes du SJSR se manifestent de plus en plus souvent et perturbent votre sommeil, ainsi que votre concentration et votre humeur au quotidien. 

En revanche, si les impatiences que vous ressentez dans les membres inférieurs sont épisodiques, elles ne nécessitent pas d’avis médical : vous pouvez appliquer certaines mesures hygiéno-diététiques pour les diminuer.

 

Les examens complémentaires pour confirmer le diagnostic

Une seule consultation médicale (avec de nombreuses questions qui vous sont posées par votre médecin, en plus de vous examiner) est généralement suffisante pour établir un diagnostic. Mais le professionnel de santé peut être amené à vous prescrire certains examens complémentaires : 

  • Une prise de sang, afin de vérifier votre taux de fer.
  • Un enregistrement de votre sommeil par polysomnographie, afin de constater les effets du SJSR sur vos nuits.
  • Ce dernier peut être associé à un électromyogramme des muscles des jambes, si vous subissez également des mouvements périodiques nocturnes : vos mouvements nocturnes sont ainsi comptabilisés et mis en perspective avec les résultats de la polysomnographie.

 

Enfin, il peut également vous adresser à un neurologue ou un spécialiste des troubles du sommeil, afin de vous assurer une prise en charge médicale spécialisée.

 

Syndrome des jambes sans repos : un traitement en fonction de son intensité

En cas de SJSR léger, il n’est pas nécessaire de vous prescrire un traitement médicamenteux. En revanche, si vous souffrez d’impatiences sévères, avec une perturbation importante de votre sommeil et des répercussions sur votre qualité de vie, votre médecin peut vous prescrire un médicament de la famille des agonistes dopaminergiques. Son objectif ? Combler le manque de dopamine, en reproduisant l’action de cette molécule dans votre organisme. Le dosage varie en fonction de l’intensité de vos symptômes : périodique ou en continu. Ce traitement vise à soulager le syndrome, et non à le guérir : il n’existe pas encore de tel traitement à ce jour.

 

Conseils bien-être. Nos 10 conseils pour soulager le syndrome des jambes sans repos

Ces 10 mesures peuvent être appliquées dans votre vie quotidienne, pour soulager vos symptômes : 

  • Dès les premiers signes d’impatiences, levez-vous, bougez et marchez quelques minutes.
  • Massez les membres concernés, notamment en y appliquant une compresse chaude ou froide, selon votre préférence.
  • Tâchez de concentrer toute votre attention sur une activité, qu’elle soit manuelle, ludique ou intellectuelle.
  • Couchez-vous et levez-vous à heures fixes, en prévoyant un temps de sommeil suffisant.
  • Pratiquez une activité physique régulière.
  • Adoptez une alimentation équilibrée, en limitant votre consommation de thé, de café et d’alcool.
  • Arrêtez de fumer.
  • Mettez-vous à la pratique d’activités relaxantes, en fonction de vos affinités. 
  • Vous pouvez également vous initier à la pratique de certaines médecines douces comme le yoga ou la sophrologie.
  • Si vous souffrez d’impatiences légères mais qui ont néanmoins des répercussions sur votre santé mentale, n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec un psychologue, un psychothérapeute ou un psychiatre, afin de bénéficier d’un espace de parole libre pour vous aider.