
Il existe différents types de cancer des os. Plutôt rares mais agressifs, ceux-ci touchent principalement les jeunes. Notre dossier.
Les différents types de cancer des os
Le cancer des os reste rare : il ne représente que 0,5 à 1 % des cancers en France, d’après la Ligue contre le cancer. Dans la majorité des cas, il s’agit de patients de moins de 18 ans. Pour 20 % des malades, ce cancer est d’emblée métastatique. Il existe différents types de cancer des os :
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L’ostéosarcome, le cancer des os le plus fréquent. Rare mais agressif, il se développe à partir des ostéoblastes, ces cellules qui composent les jeunes tissus osseux. Ce cancer touche plus précisément les os longs, comme celui du genou (40 % des ostéosarcomes débutent dans le fémur et 20 % dans le tibia) ou de l’épaule (au sein de l’humérus). Il atteint surtout les garçons, à un âge moyen de 13 ans.
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Le sarcome d’Ewing se développe à partir des cellules chargées de produire l’essentiel du tissu osseux (dont les ostéoblastes) : le mésenchyme. Ce cancer peut apparaître sur n’importe quel os du squelette, bien qu’il se manifeste plus souvent sur un os du bas du corps : bassin, jambes, etc. Les jeunes garçons de 13 ans en moyenne sont également les plus concernés.
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Le chondrosarcome se développe au sein des cartilages. Ce cancer peut être agressif ou évoluer lentement. Il concerne autant les hommes que les femmes et touche essentiellement les patients entre 30 et 50 ans.
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Les métastases osseuses : à l’origine, ce cancer ne s’est pas développé dans les os, mais a migré vers ces derniers sous forme de métastases au niveau du rachis, des côtes, du pelvis ou encore du crâne. Ces cancers métastatiques ont le plus souvent pour origine un cancer du sein, de la prostate, du poumon ou encore du rein.
Cancers des os : quels sont les facteurs de risque ?
Les facteurs de risque sont encore méconnus. Étant donné qu’ils surviennent principalement chez les patients jeunes, une hypothèse est émise : la survenue des cancers des os aurait un rapport avec une croissance rapide de l’os concerné. L’exposition à des radiations durant l’enfance pourrait également augmenter le risque.
Enfin, comme pour tous les cancers, des facteurs de risque génétiques existent également : la présence d’un chromosome (le 13q) augmenterait les risques. Les antécédents familiaux ou personnels de maladies osseuses constituent aussi des facteurs de risque.
Cancers des os : quels symptômes ?
Dans les premiers temps d’évolution de la pathologie, un cancer des os peut passer inaperçu, ce qui explique un diagnostic souvent tardif. Le premier symptôme est en général l’apparition de douleurs ostéo-articulaires en continu, y compris la nuit, et de manière progressive. Ces douleurs sont dues à la croissance de la tumeur et peuvent s’accompagner d’un gonflement de la zone concernée.
Mais d’autres signes d’alerte existent :
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La personne se met à boiter ;
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La survenue d’une fracture provoquée par l’affaiblissement des os ;
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L’apparition d’une masse (sous forme de bosse) au niveau d’un os avec une inflammation.
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Des blocages de certains mouvements du quotidien ;
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L’augmentation du calcium dans le sang (hypercalcémie) à cause de la destruction de l’os, qui peut être à l’origine de nausées, vomissements, de troubles du rythme cardiaque ou d’une atteinte rénale ;
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Une fatigue intense et une perte de poids inexpliquée, des symptômes propres à tous les cancers, peuvent aussi être présentes.
Cancers des os : comment les diagnostiquer ?
Le premier examen diagnostic incontournable est une radiographie, réalisée afin de détecter des anomalies osseuses. Elle est complétée par une imagerie par résonance magnétique (IRM) pour mettre en évidence une éventuelle extension de la tumeur au-delà de l’os.
Autre examen possible pour compléter le diagnostic : la tomodensitométrie, qui peut donner plus d’informations sur la propagation du cancer. D’autres examens peuvent être réalisés à cette fin comme la scintigraphie osseuse, qui utilise une substance radioactive afin de mettre en évidence les cellules osseuses.
Enfin, une biopsie est réalisée pour prélever les cellules et les analyser en laboratoire. Des marqueurs spécifiques sont recherchés pour mieux préciser le diagnostic et déterminer le type de cancer des os concerné, s’il s’agit d’un cancer primitif ou métastatique, s’il est agressif ou peu actif.
Les traitements des cancers des os
Face à un ostéosarcome ou un sarcome d’Ewing, la prise en charge démarre généralement par une chimiothérapie néoadjuvante, afin de détruire un maximum de cellules cancéreuses avant de pouvoir opérer. L’intervention consiste ensuite en une ablation de la tumeur, en prévoyant des marges en plus afin de s’assurer d’en enlever le maximum. Une reconstruction osseuse est ensuite effectuée par greffe ou par la pose d’une prothèse.
La tumeur retirée est ensuite analysée en laboratoire, afin d’évaluer le taux de cellules cancéreuses détruites et donc le risque de récidive. Le traitement de chimiothérapie adjuvante pour clôturer le protocole de soins peut alors être décidé. `
Un dernier traitement est possible en cas de sarcome d’Ewing essentiellement : la radiothérapie. Elle permet d’éliminer les cellules cancéreuses résiduelles ayant pu échapper aux précédents traitements et ainsi de prévenir la récidive. Cette forme de traitement peut aussi être utilisée pour éliminer des métastases inatteignables par la chirurgie. La décision est prise au cas par cas, par votre cancérologue et en accord avec vous, selon votre situation.
En présence de métastases, d’autres traitements sous forme de médicaments sont mis en place afin de retarder la propagation du cancer.
Cancers des os : où en est la recherche ?
Les cancers des os font l’objet de plusieurs pistes de recherche médicale.
L’amélioration des traitements est l’une d’elles : plusieurs projets de recherche portent notamment sur l’immunothérapie,. Ce type de traitement vise à imiter ou stimuler les effets du système immunitaire en vue de détruire les cellules cancéreuses.
Une autre forme de traitement étudiée par les chercheurs sont les thérapies ciblées, qui peuvent bloquer la prolifération des cellules cancéreuses ou réparer l’ADN. Plusieurs pistes de recherche semblent prometteuses, notamment pour traiter les ostéosarcomes. Les chercheurs souhaitent d’ailleurs mieux connaître ce type de cancer des os, afin d’affiner le pronostic dans le suivi des patients.