Cancer de la prostate : symptômes, dépistage, traitements

Le cancer de la prostate est le premier cancer masculin. Comment le dépister tôt pour mieux le traiter ? Réponses.
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Cancer de la prostate : symptômes, dépistage, traitements
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Cancer de la prostate : symptômes, dépistage, traitements

 

En France, le cancer de la prostate représente le cancer le plus fréquent chez l’homme. L’incidence de ce cancer augmente progressivement avec l’âge, avec un diagnostic autour de 70 ans en moyenne. Comment le dépister ? Quels sont les symptômes du cancer de la prostate et comment le traiter ? On fait le point.

 

Qu’est-ce que le cancer de la prostate ?

 

Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme. D’après l’Institut Curie, 53 000 nouveaux cas de cancers de la prostate ont été répertoriés en 2012 en France et le plus souvent chez les personnes âgées de plus de 70 ans avec un homme sur 10 né en 1935 concerné par la maladie. [1] [2]

La prostate est une glande de l’appareil génital masculin de la taille d’une châtaigne à l’état non pathologique et située sous la vessie. Cette glande est responsable de la création du liquide contenant les spermatozoïdes.

Le cancer de la prostate se développe donc au sein de la glande. Des cellules devenues cancéreuses forment alors une masse que l’on appelle tumeur maligne. Près de 90 % des cancers de la prostate sont de type adénocarcinomes, selon l’Institut national du cancer. Ce type particulier de cancer de la prostate se développe à partir des cellules épithéliales, qui constituent le tissu de revêtement de la prostate.

 

Cancer de la prostate : les facteurs de risques

 

Le cancer de la prostate est multifactoriel. Il existe nombre de facteurs de risques, dont [2] :

  • Les antécédents familiaux. Les hommes ayant au moins deux parents proches (frère, père, grand-père ou oncle) concernés par le cancer de la prostate présentent un risque augmenté de développer un cancer de la prostate.

  • L’âge. Le cancer de la prostate est exceptionnel chez les hommes de moins de 50 ans (0,5% des cas) et touche principalement les plus de 70 ans.

  • L’origine ethnique. Les personnes d’origine africaine ou antillaise sont plus susceptibles de développer un cancer de la prostate.

  • Des facteurs environnementaux, avec notamment une alimentation riche en graisses saturées, les pesticides ou l’exposition et l’intoxication aux métaux lourds.

 

Comment diagnostiquer un cancer de la prostate ?

 

Pour diagnostiquer un cancer de la prostate, il est d’usage d’effectuer un dosage du PSA ou Antigène prostatique spécifique. Une anomalie de la consistance de la prostate peut également révéler un cancer lors d’un toucher rectal. Aussi, dans certains cas, le diagnostic peut faire suite à un traitement chirurgical d’un adénome de la prostate.

 

Le toucher rectal.

Il est effectué par le médecin afin de palper la prostate. Cet examen permet de déceler un volume ou une consistance anormale de la prostate. Cet acte est plus désagréable que douloureux et dure moins de deux minutes.

 

Le dosage du PSA.

Depuis plus de 40 ans, le dosage du PSA (Antigène spécifique de la prostate en français) constitue un outil de dépistage du cancer de la prostate. Il s’agit d’une substance fabriquée par la glande prostatique et que l’on retrouve à l’état normal en faible proportion dans le sang. Une quantité anormalement élevée de PSA dans le sang peut révéler des anomalies sur la prostate, cancéreuses ou non.

Ce dosage permet toutefois de donner une direction vers le diagnostic du cancer de la prostate et doit nécessairement être complété par d’autres examens.

 

L’observation des signes cliniques

Lorsque le cancer de la prostate est évolué, il provoque des symptômes pouvant faire suspecter une anomalie grave. Les signes sont variables d’un homme à l’autre, mais on peut citer :

  •  
    • Une infection de l'appareil urinaire

    • La présence de sang dans les urines

    • La présence de sang dans le sperme

    • La rétention d’urine

    • Des douleurs au niveau du bas du dos

    • Des douleurs plus généralisées dans les os

Pour établir le diagnostic, le médecin interroge le patient et procède à un examen clinique approfondi. Lorsque ces différents examens sont positifs, le médecin prescrit une biopsie prostatique à réaliser sous anesthésie locale, complétée par un bilan d’imagerie. [3]

 

La prise en charge et les traitements du cancer de la prostate

La prise en charge du cancer de la prostate est adaptée à chaque patient et varie en fonction des caractéristiques du cancer, tels que l’endroit où se situe le cancer, le type de cellules impliquées, le stade du cancer (récent ou évolué) et son degré d’extension et le grade, c’est-à-dire le degré d’agressivité.

Ce sont les examens du bilan diagnostique qui permettent de déterminer ces critères et d’orienter la prise en charge. On cherche ainsi soit à surveiller l’évolution de la maladie pour retarder la mise en route d’un traitement (c’est ce que l’on appelle la surveillance active), ou bien à supprimer ou réduire la tumeur et/ou les métastases via la chirurgie, la radiothérapie ou bien la curiethérapie qui cible directement la zone concernée.

Enfin, on peut également essayer de réduire le risque de récidive ou de ralentir le développement de la tumeur ou des métastases. Aussi, des traitements complémentaires permettent de traiter les symptômes engendrés par le cancer et assurer une meilleure qualité de vie au patient. [3]

 

Les traitements proposés sont les suivants :

  • La chirurgie

  • La radiothérapie externe

  • La curiethérapie

  • L’hormonothérapie

  • La surveillance active.

En pratique, chaque situation est discutée au cours d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP), qui réunit à minima trois médecins de spécialités différentes. Généralement, on y trouve un urologue, un oncologue médical ainsi qu’un oncologue radiothérapeute et parfois aussi un anatomopathologiste. Au cours de cette RCP, un PPS  (plan personnalisé de soins) est construit pour être proposé au patient.

Dans certains cas, plusieurs options sont possibles pour le patient qui donne son accord avant le début de traitement.

 

Le suivi pendant et après le cancer de la prostate

 

Le suivi du cancer de la prostate  requiert la présence d’une équipe pluridisciplinaire composée de professionnels de santé (urologue, oncologue médical, oncologue radiothérapeute, infirmière d’annonce, psychologue, etc). Ces professionnels travaillent en collaboration. Une coordination avec le médecin traitant du patient est mise en place afin d’assurer un suivi complet.

En plus des soins médicamenteux ou chirurgicaux, des soins de supports sont prévus pour prendre en charge le patient dans sa globalité. Un soutien psychologique et social peut être débuté, ainsi que des prises en charge spécifiques autour de la douleur, la fatigue, la vie sexuelle et affectives, l’activité physique, l’alimentation et d’autres besoins personnels. [3]

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Le cancer de la prostate