TOC chez les jeunes : plus il est détecté tôt, plus il se soigne bien

Les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) débutent le plus souvent avant 25 ans. Alors comment les reconnaître chez les jeunes et comment les prendre en charge ? Réponses.

Qu’est-ce qu’un TOC ?

Le trouble obsessionnel compulsif (TOC) est un comportement répété et devenu instinctif. Pour cette raison, cette maladie psychique chronique est difficilement contrôlable par celui qui la subit. Pensées dérangeantes, répétitives ou besoins impérieux d’effectuer certaines actions plusieurs fois… Dans tous les cas, le TOC génère une importante anxiété et fait d’ailleurs partie des troubles anxieux graves, notamment en raison du fait de ses lourdes répercussions au quotidien.

Il existe deux types de TOC :

• Les obsessions qui se traduisent par des pensées ou des besoins envahissants et récurrents, qui concernent des domaines précis : saleté, désordre, sexualité, peur d’être responsable d’un drame... Ces pensées surviennent tout à coup et involontairement. Elles paraissent dérangeantes, dégoûtantes voire douloureuses aux patients concernés qui ressentent alors angoisse et souffrance.

• Les compulsions : ce sont des comportements ou des actes mentaux répétitifs, tels des « rituels ». Pour les chasser et s’apaiser, les patients se sentent obligés de répéter certaines actions pouvant prendre différentes formes : se laver les mains, ranger dans un ordre précis, compter, répéter silencieusement certains mots…  En suivant ces « rituels », les patients se sentent temporairement soulagés, avant que les pensées anxieuses ne fassent leur retour.

Les TOC apparaissent généralement avant ou juste après la puberté, voire dans certains cas durant l’enfance.

TOC et symptômes obsessionnels simples : gare à la confusion !

Sucer son pouce, s’endormir à l’aide d’une berceuse, aligner fréquemment des objets… sont des symptômes obsessionnels compulsifs récurrents chez les enfants et les jeunes. A l’âge adulte, ils peuvent consister en une tendance à collectionner certains objets ou encore une nature superstitieuse. Quoi qu’il en soit, ces symptômes ne sont pas comparables avec ceux des TOC car, contrairement à ces derniers, ils n’entraînent pas de souffrance psychologique et n’ont pas de conséquences négatives significatives dans leur vie quotidienne.

TOC chez les jeunes : quels sont les symptômes ?

En tant que parents, il est souvent difficile de repérer les premiers signes de TOC qui passent généralement inaperçus. Et ce, d’autant plus qu’un TOC est souvent sujet de honte et de culpabilité chez l’enfant, qui tâche alors de le cacher. Quelques signes peuvent néanmoins vous alerter, avant que le trouble obsessionnel compulsif ne soit véritablement installé :

• Votre enfant a un besoin excessif d’être rassuré.

• Il passe énormément de temps à accomplir certaines tâches.

• Il a tendance à les répéter.

• Il se met rapidement et excessivement en colère lorsqu’il ne parvient pas à accomplir certaines actions.

D’autres symptômes d’obsession ou de compulsion peuvent être plus visibles lorsque le TOC est installé :

• Votre enfant craint de contracter une maladie.

• Il a peur de blesser ou d’être blessé.

• Il démontre un besoin d’ordre ou de rendre les éléments de son environnement symétriques.

• Il se lave excessivement et plusieurs fois les mains ou une autre partie du corps.

• Il refuse de toucher certains objets.

• Il a besoin de vérifier certaines choses, de les refaire, le tout dans un ordre particulier.

Ces signaux doivent vous inciter à consulter un médecin.

Comment prendre en charge les jeunes souffrant de TOC ?

Première étape de la prise en charge : le diagnostic, qui repose sur différents critères et évaluations. En fonction du degré de sévérité du TOC de votre enfant, plusieurs traitements pourront vous être préconisés par la suite.

TOC chez les jeunes : qui consulter ?

Le premier professionnel de santé vers lequel se tourner est votre médecin traitant, pédiatre ou généraliste. Ce dernier ou cette dernière mènera alors une première évaluation du trouble, en interrogeant votre enfant sur ses symptômes. Objectifs : évaluer leur niveau de sévérité et leurs impacts sur son quotidien, ainsi que l’élimination d’autres pathologies.

En fonction de ces premiers résultats et de l’âge de votre enfant, votre médecin sera amené à vous diriger vers un pédopsychiatre, un psychiatre ou un psychologue, afin de mener des entretiens complémentaires permettant d’affiner le diagnostic.

Parmi les tests dédiés au diagnostic du TOC, le spécialiste peut être amené à effectuer des questionnaires particuliers, élaborés selon une échelle d’évaluation précise. Ces résultats permettront par la suite de suivre l’évolution du trouble. Enfin, il déterminera si d’autres troubles mentaux (dépression, boulimie, anorexie, phobie sociale, etc.) sont associés.

Quels traitements pour soigner les TOC ?

La psychothérapie est le traitement de référence pour soigner un TOC chez des patients jeunes. Elle peut s’avérer suffisante en cas de TOC d’intensité faible à modérée. La thérapie comportementale et cognitive (TCC) est également adaptée, car elle consiste en un travail sur les pensées, le comportement et les croyances/opinions. Généralement brève, elle ne remonte pas à l’origine des problèmes mais vise à en soigner les manifestations visibles en agissant sur elles de manière concrète. En fonction des préférences de votre enfant, cette thérapie peut être individuelle ou collective. Elle est bien sûr adaptée à son âge.

La prise en charge d’un TOC chez de jeunes patients nécessite une étroite collaboration entre les professionnels de santé impliqués (pédopsychiatre, pédiatre ou médecin traitant, infirmière scolaire) mais aussi toutes les personnes qu’il côtoie au quotidien : ses parents bien sûr, ainsi que ses enseignants. Enfin, sachez que si la thérapie n’est pas suffisante, certains médicaments inhibiteurs de la recapture de la sérotonine peuvent lui être prescrits.