Tiques : comment les éviter et réagir en cas de morsure ?

Les tiques font partie des aléas des beaux jours. Leur morsure doit être évitée en raison des risques pour la santé. Mais comment ? Et comment réagir si cela arrive ? Conseils.

Tiques : pourquoi il faut les éviter

Les tiques vivent dans des zones boisées et humides (feuilles mortes, broussailles, fougères) dans les herbes hautes des prairies ou des parcs. Grâce à leur appareil buccal (appelé rostre), elles s’accrochent à la peau de leurs hôtes. Une fois fixées, elles peuvent commencer à pomper leur sang. S’il existe près de 1000 espèces de tiques dans le monde, quelques-unes seulement présentent un risque pour la santé. Mais cette proportion, bien que modeste, représente le plus grand moyen de transmission d’agents pathogènes au monde et le principal en Europe, rappelle l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). 
En effet, plusieurs espèces de tiques peuvent transmettre des maladies infectieuses aux humains et aux animaux par morsure : ces insectes, qui font partie de la même famille que les acariens, se nourrissent du sang des animaux ou des humains sur lesquels ils se fixent. Si certains hôtes sont infectés, les tiques s’infectent également. Elles vont multiplier ces agents pathogènes et les retransmettre à d’autres hôtes auxquels elles vont à nouveau pomper du sang. 

Ces maladies peuvent avoir différentes origines : 
•    Bactérienne : maladie de Lyme (principale maladie humaine liée aux tiques), tularémie, bartonellose, etc.
•    Virale : encéphalites à tique, fièvres hémorragiques, louping-ill du mouton…
•    Parasitaire : anaplasmose, piroplasmose canine, babesiose bovine, etc. 

Comment éviter les morsures de tiques ?

En France, la saison des tiques s’étend du printemps à l’automne. Durant cette période, la prudence est donc de rigueur, en particulier si vous jardinez en zone végétalisée (sur votre pelouse, par exemple) ou que vous vous promenez dans un lieu de nature composé d’herbes hautes, par exemple en sous-bois et en forêt. 

#1 Choisissez bien vos vêtements

Si vous jardinez ou que vous allez vous balader en pleine nature, portez des vêtements longs qui couvrent entièrement vos bras et vos jambes et serrent vos poignets et vos chevilles, afin d’éviter les morsures. Portez également un chapeau afin de protéger votre tête et votre cou (un conseil qui s’applique particulièrement aux enfants). Choisissez aussi des chaussures fermées et n’hésitez pas à glisser le bas de votre pantalon dans vos chaussettes. Par ailleurs, privilégiez les vêtements de couleur claire afin de repérer plus facilement les tiques qui s’y seraient fixées. 

#2 Appliquez un répulsif cutané dans certaines conditions

Certains répulsifs disponibles en pharmacie peuvent être appliqués sur les zones de peau découvertes voire sur les points d’entrée des tiques situés sur les vêtements : poignet des manches, bas de pantalon, haut de chaussettes... Ils aident à repousser les tiques, mais attention : ces produits contiennent des substances chimiques et potentiellement toxiques et ils doivent donc être évités dans certaines situations.
Deux types de répulsifs se distinguent :

• Le DEET, qui est déconseillé chez la femme enceinte et l’enfant de moins de 2 ans.

• L'IR3535 : ce produit peut être utilisé chez la femme enceinte et le nourrisson dès 6 mois, à condition qu’il contienne de plus faibles concentrations de certains de ses composants.

Lisez attentivement la notice avant de vous en servir et respectez scrupuleusement les conseils d’utilisation qui y sont indiqués.

#3 Privilégiez les chemins et sentiers 

Lorsque vous êtes en pleine nature, restez bien sur les chemins et les sentiers débroussaillés. À l’inverse, évitez les hautes herbes, les fougères et les broussailles où les tiques aiment particulièrement demeurer en attendant le passage d’un hôte... 

#4 Ne vous asseyez pas à même le sol

Lors d’un pique-nique par exemple ou simplement si vous avez besoin de faire une pause, attendez toujours de pouvoir vous asseoir sur un élément surélevé par rapport au sol. 

#5 Appliquez certains conseils de jardinage

Aménagez des zones dégagées et idéalement ensoleillées, car les tiques préfèrent l’ombre et l’humidité, notamment pour se reproduire. Tondez régulièrement votre pelouse.

#6 Traitez régulièrement vos animaux de compagnie

Chiens ou chats, traitez vos fidèles compagnons contre les parasites (et en particulier les tiques) à l’aide de répulsifs ou d’acaricides : accessibles sous forme de collier ou d’une substance à administrer en pipette à un endroit où votre animal ne peut pas se lécher. N’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire. 

Comment réagir en cas de morsure de tique ?

Malgré certaines précautions, vous constatez la présence d’une tique sur votre peau, ce qui signifie que vous avez subi une morsure. Suivez ces conseils pour savoir comment retirer la tique et réagir. Retirez la tique le plus rapidement possible.  

#1 Examinez minutieusement votre corps après chaque sortie dans la nature

Examinez votre corps, mais aussi vos vêtements, car une tique peut y être accrochée. Cet examen doit être minutieux, car les tiques peuvent être de petite taille. Effectuez-le dès votre retour de promenade. N’hésitez pas à demander l’aide d’un proche afin d’examiner les zones plus difficiles à observer comme l’arrière des jambes ou des cuisses, mais aussi les zones où la peau est plus fine comme les aisselles, les plis du genou mais aussi les organes génitaux et jusqu’au cuir chevelu. Bien sûr, examinez attentivement vos enfants s’ils sont venus avec vous en balade. Recommencez cet examen le lendemain. 

#2 En présence d’une tique, n’appliquez aucun produit

Ni désinfectant, ni alcool, ni éther… N’appliquez aucun produit sur la tique car cela risquerait de la faire régurgiter (en effet, les tiques produisent de la salive lorsqu’elles mordent). Dans ce cas, si un agent pathogène était présent dans la salive de la tique, il risquerait d’être libéré dans votre peau. 

#3 Le tire-tique : un produit indispensable pour retirer la tique

Disponible en pharmacie, le tire-tique se décline en différentes tailles adaptées à celle de la tique (nymphe ou tique adulte, notamment). Pour vous en servir, suivez ces différentes étapes :

• Glissez le crochet du tire-tique sous la tique sans l’écraser, au plus près de votre peau. 

• Tirez doucement mais fermement en faisant un mouvement circulaire (comparable à un mouvement de vissage-dévissage) perpendiculaire à votre peau, pour ne pas rompre l’appareil buccal de la tique. 

• Si vous n’avez pas réussi à retirer toute la tête de la tique du premier coup, ne recommencez pas mais demandez conseil à votre pharmacien ou à votre médecin traitant.

• Une fois la tique retirée, désinfectez soigneusement la zone mordue avec un antiseptique comme de l’alcool modifié.

• Puis, lavez-vous les mains à l’eau et au savon.

Si vous n’avez pas de tire-tique, vous pouvez éventuellement utiliser une pince à épiler en suivant les mêmes étapes.  

#4 Surveillez la zone de peau mordue pendant un mois

Une papule (petit bouton) ou une petite plaque rouge souvent associée à des démangeaisons, peut apparaître dans les heures qui suivent le retrait de la tique. Cette réaction est normale et causée par la salive de la tique. Continuez de la surveiller tous les jours pendant un mois. Faites d’autant plus preuve de vigilance si : 

• Vous êtes enceinte ;

• La tique est restée implantée plus de 36 heures ;

• Vous n’avez pas réussi à la retirer ;

• Vous ne savez pas depuis combien de temps elle était implantée, mais elle était gorgée de sang ;

• Votre enfant de moins de 8 ans a été mordu par une ou plusieurs tiques ;

• Vous êtes immunodéprimé(e).

#5 Consultez votre médecin traitant si…

Si vous voyez apparaître une plaque rouge inflammatoire circulaire et qui s’étend sur votre peau, consultez votre médecin traitant : il s’agit d’un érythème migrant, un symptôme de la maladie de Lyme. Il peut apparaître 3 à 30 jours après la morsure. Votre médecin devra alors vous prescrire un traitement antibiotique. 
Consultez-le d’autant plus si cette éruption cutanée s’accompagne d’autres symptômes tels que : 

• Des douleurs ; 

• De la fièvre ;

• Une fatigue inexpliquée.