Maladie de l’œil : la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)

La dégénérescence maculaire liée à l’âge est la première cause de malvoyance chez les plus de 50 ans. Chronique et évolutive, elle est particulièrement handicapante pour les seniors qui la subissent. Explications.

DMLA : mais qu’est-ce-que la dégénérescence maculaire liée à l’âge ?

Entre 25 et 30 % des plus de 75 ans souffrent de dégénérescence maculaire liée à l’âge, une maladie dégénérative qui évolue à partir de 50 ans.

DMLA : définition

La DMLA est une maladie chronique qui concerne la zone centrale de la rétine, appelée macula. Cette dernière est composée de cellules permettant de voir les plus petits détails, tels que la lecture de petits caractères, et de distinguer les couleurs d’une image dans sa partie centrale. En cas d’atteinte de la macula, la vision centrale devient floue et imprécise, tandis que les fonctions de la vision périphérique sont conservées.

La DMLA évolue progressivement et de manière chronique, à partir de 50 ans. Une fois le premier œil atteint, le risque que le deuxième ne soit touché à son tour augmente de 10 % par an. Très invalidante, la DMLA au stade le plus avancé concerne 15 % des plus de 80 ans, qui sont alors atteints de cécité limitée (ils ne voient plus au centre de leur champ de vision).

Quelles sont les causes de la dégénérescence maculaire liée à l’âge ?

Son origine principale serait le vieillissement prématuré de la macula. Des facteurs génériques sont aussi en cause.

Le tabac est aussi pointé du doigt, car il augmente 4 à 6 fois les risques d’apparition de la maladie et accélère également sa progression.

Enfin, une exposition intense et prolongée aux rayons ultraviolets, le surpoids, une alimentation déséquilibrée ou des antécédents de maladies cardio-vasculaires peuvent également favoriser sa survenue.

Les deux formes de dégénérescence maculaire liée à l’âge

La DMLA existe sous deux formes :

• La DMLA atrophique (ou sèche). C’est la plus fréquente (80% des cas). Elle se traduit par un amincissement anormal de la macula, accompagné d’une accumulation de cellules colorées dans cette dernière. Ses premiers signes passent souvent inaperçus, du fait que l’autre œil est encore en bon état. Mais ils finissent toujours par être tous deux touchés.

• La DMLA exsudative (ou humide). Deux fois plus fréquente que la précédente chez les plus de 65 ans, elle correspond à la croissance de vaisseaux sanguins (néo-vaisseaux) dans la macula. Anormaux, ces vaisseaux sont fragiles et laissent s’écouler du sérum ou du sang perturbant alors le fonctionnement de la rétine. Selon les cas, son évolution peut être particulièrement rapide : la vision centrale peut être perdue en quelques semaines.

Prévention et prise en charge de la dégénérescence maculaire liée à l’âge

De nombreux moyens permettent de prévenir l’apparition ou l’aggravation de la DMLA. Des traitements existent également pour soigner la dégénérescence maculaire humide.

La prévention

Elle consiste essentiellement à éviter les facteurs aggravants, évoqués précédemment. L’arrêt du tabac reste la recommandation la plus importante à appliquer, étant donné la multiplication des risques pour les fumeurs. Autre moyen de prévention ? Se protéger du soleil et de ses rayons ultraviolets, en portant des lunettes de soleil et un chapeau ou une casquette.

Une alimentation équilibrée est également l’une des clés pour prévenir la DMLA, en particulier lorsqu’elle est riche en caroténoïdes, en zinc et en vitamines C et E : légumes verts, courgettes, maïs, kiwis, oranges, mangues (pour les caroténoïdes), viandes, crustacés, germes de blé et graines de sésame pour le zinc.

Une surveillance de son taux de cholestérol ainsi que de sa pression artérielle est également recommandée, en particulier en cas d’antécédents de maladies cardio-vasculaires.   

Enfin, le dépistage est essentiel : passés 50 ans, prévoyez une visite annuelle chez votre ophtalmologue. Il vous fera passer un test appelé grille d’Amsler, ainsi que divers autres examens.

Quels traitements pour la DMLA ?

En cas de DMLA atrophique ou sèche, il n’existe malheureusement aucun traitement à ce jour et les recherches sont en cours. En revanche, certaines vitamines et des compléments alimentaires à base d’antioxydants peuvent en freiner la progression, voire la stabiliser.

Des traitements existent toutefois pour soigner la DMLA exsudative ou humide, à savoir des injections intravitréennes (autrement dit à l’intérieur de l’œil) mensuelles d’agents anti-angiogéniques. Si elles sont administrées le plus tôt possible, elles ont le pouvoir de faire regagner de la vision. En cas de contre-indication, la technique de photothérapie dynamique peut être pratiquée. On injecte ici de la vertéprofine par voie intra-veineuse qui, sous l’effet de la lumière projetée sur l’œil, provoque la destruction des vaisseaux sanguins anormaux. Plusieurs séances doivent être réalisées pour être efficaces.

Enfin, ce type de DMLA peut être traitée par laser chirurgical, qui détruit les vaisseaux sanguins responsables de la maladie. A noter qu’une première implantation de rétine artificielle a été réalisée en septembre 2021, dans le cadre d’une étude européenne.

On résume… La dégénérescence maculaire liée à l’âge est une maladie de l’œil chronique, multifactorielle et très répandue chez les plus de 50 ans. Selon sa forme, il est plus ou moins difficile de la soigner, mais il est en revanche possible de la prévenir par des moyens naturels. Un dépistage à effectuer annuellement auprès de son ophtalmologue est préconisé pour la prendre en charge le plus tôt possible, lorsqu’elle est diagnostiquée.