Incontinence urinaire : bien la connaître pour mieux la traiter

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Incontinence urinaire
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Si elle est le plus souvent liée au vieillissement, l’incontinence urinaire peut aussi toucher les plus jeunes. Un trouble sans gravité mais qui peut être source de gêne au quotidien. On vous dit tout dans cet article.

 

A quoi est dû l’incontinence urinaire ?

Involontaire et incontrôlable, voici deux caractéristiques de l’incontinence urinaire, également appelée fuites urinaires ou perte involontaire d’urine.

 

Qu’est-ce-que l’incontinence urinaire ?

Sécrétée par les reins, l’urine s’écoule par des conduits appelés uretères pour parvenir jusqu’à la vessie, qui se remplit alors petit à petit. Le besoin d’uriner apparaît à partir d’un certain niveau de remplissage. La contraction du sphincter de l’urètre et du périnée empêche l’urine de s’écouler. Au bon moment, autrement dit lors de la miction, ces muscles se relâchent et la vessie se contracte alors pour laisser l’urine s’évacuer. Ils peuvent de nouveau être contractés si vous souhaitez contrôler votre miction.

 

L’incontinence urinaire, qui correspond à la perte involontaire et incontrôlable d’urine, peut prendre deux formes, les deux pouvant arriver ensemble :

  • L’incontinence urinaire d’effort, la plus répandue. Elle n’est accompagnée d’aucune envie particulière d’uriner, mais survient à la suite d’une action augmentant la pression abdominale telle qu’une toux, un éternuement, un soulèvement de charge, ou encore un rire.

  • L’incontinence urinaire par impériosité, ou hyperactivité de la vessie. Celle-ci est accompagnée d’un besoin urgent, impérieux et incontrôlable d’uriner et survient généralement sans aucun effort, principalement durant la nuit.

 

Incontinence urinaire : qui touche-t-elle et pourquoi ?

Ce trouble touche généralement les plus de 65 ans, une femme sur trois âgée de plus de 70 ans et plus de 28 % des hommes au-delà de 90 ans. Mais elle peut également atteindre les plus jeunes. Dans l’ensemble, 20 à 30 % des femmes et 8 % des hommes de plus de 65 ans sont concernés, en France.

 

Un grand nombre de femmes sont donc concernées. L’incontinence urinaire d’effort peut survenir pendant ou à la suite d’une grossesse, d’un accouchement difficile, d’un prolapsus génital (plus communément appelé descente d’organes) ou au moment de la ménopause. Chez l’homme, elle peut être liée à une chirurgie de la prostate et, plus généralement pour les deux sexes, après toute intervention chirurgicale incluant l’abdomen ou le bassin.

 

Quant aux causes de l’incontinence urinaire par impériosité, elles sont principalement liées à une pathologie : cystite aigüe, cancer de la vessie ou de la prostate, rétrécissement de l’urètre, mais aussi des maladies neurologiques telles que sclérose en plaques, maladie de Parkinson ou démences comme la maladie d’Alzheimer.

 

Si l’âge et certaines périodes particulières expliquent l’incontinence urinaire, elle peut également être favorisée par d’autres facteurs : surpoids, constipation et toux chroniques, prise de certains médicaments (diurétiques et sédatifs en particulier), mais aussi une consommation excessive de caféine, tabac, alcool… Une réduction soudaine de la mobilité ou une activité physique faisant particulièrement travailler le périnée (haltérophilie, marathon…) peuvent aussi être en cause.

 

Incontinence urinaire : prévention et traitements

 

Bonne nouvelle, il est tout à fait possible de prévenir l’incontinence urinaire et de la soigner !

 

Comment prévenir l’incontinence urinaire ?

Tout d’abord en musclant son périnée, ce qui permet de renforcer son tonus et donc de lui permettre de mieux se contracter pour éviter les fuites. Des séances de rééducation du périnée peuvent être prescrites par votre médecin. Mais il vous faudra vous exercer en dehors des séances, également.

 

Les exercices de Kegel sont particulièrement simples à effectuer : il vous suffit de contracter le plus fort possible les muscles de votre périnée pendant 5 secondes (cette durée augmentera au fur et à mesure de votre endurance), comme si vous vous reteniez d’uriner, puis de les relâcher. Trois séries de quinze contractions réparties au long de la journée, trois fois par semaine, sont recommandées.

 

Un autre moyen de prévention consiste à réduire votre consommation de caféine et d’alcool, déviter de trop boire le soir et de limiter les sports nécessitant de forcer sur le périnée.

 

Comment traiter l’incontinence urinaire ?

Il faut savoir que les traitements varient en fonction du type d’incontinence subie. Beaucoup de personnes souffrant d’incontinence urinaire n’osent pas aller consulter. Or, votre médecin traitant ou votre gynécologue est le mieux placé pour vous prescrire un traitement adapté à votre situation. S’il l’estime nécessaire, il pourra vous adresser à un médecin urologue.

 

Les traitements les plus courants pour diminuer l’incontinence d’effort sont variés : l’application locale d’œstrogènes dont l’organisme est déficitaire lors de la ménopause permet d’améliorer la pression dans l’urètre, de renforcer les muscles du bassin et de relaxer la vessie lorsqu’elle se remplit. Ce traitement est également possible par voie orale, mais entraîne davantage d’effets secondaires. Dans tous les cas, il est associé à de la rééducation périnéale.

 

Autre possibilité, se faire poser des implants d’acide hyaluronique, sous anesthésie locale, avec les mêmes bénéfices que l’application d’œstrogènes.

 

En cas d’incontinence par impériosité, le principal traitement sera la prise de médicaments anticholinergiques, qui contiennent une substance réduisant la sensibilité et l’hyperactivité de la vessie. Ils sont prescrits en première ou en seconde intention, si la rééducation périnéale n’est pas suffisante. Toutefois, leurs effets ne sont pas immédiats et se font sentir au bout de cinq semaines minimum. De plus, ils sont généralement accompagnés d’effets secondaires, en particulier chez les personnes âgées.

 

A noter qu’ils sont plus efficaces en étant associés à une thérapie comportementale, qui vous aide à contrôler vos envies d’uriner.

 

Si elle ne détient pas de caractère de gravité, l’incontinence urinaire représente surtout un ensemble de désagréments au quotidien et, dans certains cas, une vraie souffrance psychologique. Cette dernière ne doit pas être négligée : n’hésitez pas à consulter votre médecin traitant.

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