Grave ou pas ? Tout savoir sur les vertiges

Après vous être levé, vous avez eu la tête qui tourne ? Il s’agit de vertiges. Un symptôme fréquent et généralement sans gravité, mais qui peut parfois accompagner une pathologie qu’il faut soigner rapidement. Explications.

Qu’est-ce que le vertige ?

Fréquent motif de consultation médicale, le vertige se définit par une sensation de mouvement de ce qui nous entoure ou de déplacement de soi-même dans l’espace environnant. Cette mobilité peut être ressentie verticalement, horizontalement ou de façon circulaire.

Répétés ou isolés, les vertiges sont la manifestation d’un trouble de l’équilibre. Ils peuvent s’accompagner de symptômes tels que des nausées, vomissements, maux de tête, acouphènes, perte d’audition et sueurs. 

Ce qu’il se passe au moment du vertige

Le vertige survient quand l’un des quatre systèmes contribuant à l’équilibre du corps ne fournit pas d’informations suffisantes au cerveau. Ces systèmes sont les suivants :

• Les muscles et articulations, qui envoient des informations relatives à la position du corps dans l’espace par le biais de capteurs de pression.

• Les yeux qui informent le cerveau de la position de la tête.

• L’oreille interne (également nommée labyrinthe), contenant les organes rattachés à l’équilibre, qui informent des mouvements du corps.

• Le cervelet est chargé d’intégrer ces informations et de donner les ordres nécessaires au maintien de l’équilibre.

La plupart des vertiges sont causés par un déséquilibre de l’oreille interne, en particulier de certains organes sensoriels qui la composent (formant eux-mêmes un système dit vestibulaire) :

• Les canaux semi-circulaires, qui comportent des otolithes, sortes de petites billes microscopiques flottant dans un liquide et qui se déplacent au gré des mouvements de la tête, mais toujours à l’horizontale.

• Le nerf auditif ou vestibulaire, un transmetteur d’informations reliant les canaux semi-circulaires et le cervelet. 

Distinction entre vertiges et malaise

Contrairement aux vertiges, le malaise n’est pas lié à un trouble de l’équilibre. Pourtant, il arrive fréquemment que l’on confonde ces deux maux. En termes de symptômes aussi, la donne change : le malaise provoque une sensation de faiblesse ou de flottement, voire une perte de connaissance partielle ou totale. L’hypoglycémie, la chute de tension, la migraine, les crises d’angoisse, un malaise vagal, un problème cardiaque ou un accident vasculaire cérébral (AVC) peuvent le provoquer. Certaines de ces causes peuvent être communes, accentuant la confusion qui peut être faite entre vertige et malaise.

Quelles sont les causes des vertiges ?

Il existe des vertiges dont les causes sont bénignes et d’autres provoqués par un trouble ou une maladie sous-jacente.

Les causes bénignes des vertiges

La plus courante des causes bénignes des vertiges est le déséquilibre ou trouble de l’oreille interne. Certains troubles visuels peuvent également en provoquer. Le mal des transports peut aussi occasionner des vertiges, de même que la prise de certains médicaments. Une consommation excessive d’alcool ou de drogues facilite également leur apparition.

Dans un autre registre, les vertiges peuvent aussi être l’un des symptômes liés à la grossesse. Enfin et plus rarement, ils peuvent être liés à une augmentation de la pression à l’intérieur du crâne.

Les vertiges liés à une pathologie

Plus de la moitié des cas de vertiges sont causés par des maladies, à commencer par les vertiges positionnels paroxystiques bénins (VPPB). Ces derniers sont provoqués par un dépôt d’infimes cristaux dans l’un des canaux semi-circulaires. Violents mais brefs, ces vertiges donnent une sensation de rotation dès lors que l’on change de position : se coucher, se lever ou tourner la tête rapidement.

Autre maladie provoquant fréquemment des vertiges, la névrite vestibulaire qui, comme son nom l’indique, atteint le nerf vestibulaire à la suite d’une inflammation virale : une seule crise prononcée de vertiges, souvent accompagnée de nausées et de vomissements, obligeant la personne qui la subit, à se coucher. Elle s’estompe progressivement au bout de quelques jours.

Enfin, la maladie de Ménière, provoquée par une augmentation de la pression dans l’oreille interne, entraîne de fortes crises de vertiges avec sensations de rotation pouvant durer jusqu’à plusieurs heures. Nausées, vomissements, acouphènes et baisse de l’audition l’accompagnent. Cette maladie risque d’évoluer vers des lésions chroniques du labyrinthe, propices aux vertiges chroniques, aux troubles de l’équilibre et à la surdité.

Plus rarement, un traumatisme crânien, une infection ORL, une tumeur, un AVC ou encore une sclérose en plaques peuvent entraîner des vertiges.

Vertiges : quelle prise en charge médicale, quels traitements ?

Si la plupart des vertiges sont sans gravité, ils obligent souvent la personne atteinte à s’allonger, s’asseoir ou s’appuyer contre une surface solide. Il est conseillé d’aller consulter sans tarder un médecin, son médecin traitant ou un ORL, sauf si les vertiges ont été provoqués par le mal des transports.

A partir de tests de mouvements et d’équilibre, votre médecin pourra déterminer la cause précise de vos vertiges, prescrire des examens complémentaires (comme un bilan ORL ou ophtalmologique, une IRM ou un scanner) et poser un diagnostic.

En fonction de la cause des vertiges, certains médicaments peuvent être prescrits : antivertigineux, psychostimulants ou antihistaminiques. Certaines situations vertigineuses nécessitent simplement des manipulations de la tête par le médecin. Plus rarement, une intervention chirurgicale pour réduire la pression dans l’oreille interne sera préconisée.

On résume… La plupart des vertiges, majoritairement causés par un déséquilibre de l’oreille interne, se résorbent naturellement, bien qu’ils s’accompagnent parfois d’autres symptômes particulièrement éprouvants. Quoi qu’il en soit, leur apparition nécessite d’aller consulter un médecin qui pourra déterminer l’origine de ce trouble et prescrire le traitement le plus adapté.