Addiction : quels sont les signes de la dépendance ?

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Addiction dépendance
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Les addictions sont diverses et plus ou moins répandues, mais elles répondent à des critères précis avant de pouvoir être considérées comme telles. Qu’est-ce qu’une addiction ? Comment la reconnaître et s’en sortir ? Réponses dans cet article.

 

Pourquoi devient-on dépendant ?

 

L’addiction est une pathologie qui se traduit par une consommation répétée d’une substance ou d’une pratique, malgré la conscience des dangers qu’elle représente. Plusieurs facteurs entrent en jeu pour l’expliquer et la faire apparaître, à commencer par des caractéristiques subjectives : sexe, âge, personnalité, humeur…

 

Plusieurs millions de personnes sont concernées par l’addiction en France. Et plus tôt commence l’usage de l’objet addictif, plus facilement peut survenir la dépendance par la suite.
 

Nous ne sommes pas tous égaux face à la dépendance. La vulnérabilité dépend du niveau d’activité des neurotransmetteurs, « gestionnaires » de nos comportements, dont la sensibilité varie d’un individu à l’autre. L’origine de la dépendance est également génétique : les variations de certains gènes jouent un rôle prédisposant à l’addiction et aux conséquences de celle-ci.

 

L’environnement tient également sa part de responsabilité : s’il est favorable au stress, aux troubles psychiques, ou que son entourage consomme déjà – ou a beaucoup consommé - le produit addictif… Enfin, la dépendance survient plus ou moins vite, en fonction du produit, rapide pour certaines drogues comme la cocaïne, plus lente pour l’alcool ou le jeu… Et il y a bien sûr une dimension psychologique centrale dans la problématique de l’addiction !

 

Les caractéristiques officielles de l’addiction

Une addiction s’installe en trois phases, une fois tous les facteurs réunis :

  • La recherche de plaisir est d’abord déclenchée par l’activation du circuit cérébral de la récompense, à grand renfort de dopamine. Au fur et à mesure du renouvellement de la consommation, cette molécule est libérée par anticipation, avec d’autres modifications moléculaires qui en découlent.

  • L’état émotionnel négatif : plaisir et récompense sont à leur maximum lorsque le produit est consommé. En dehors de ces moments, tout perd de son intérêt. Un cercle vicieux s’instaure : l’envie de consommer devient d’autant plus forte qu’elle procure un plaisir inégalé, permettant de fuir les sentiments négatifs ressentis en son absence.

  • Les capacités d’autorégulation, de prise de décision et de résistance sont fortement altérées : la perte de contrôle est alors effective et explique les rechutes répétées, malgré toute sa volonté de s’en sortir.

 

Pour diagnostiquer une addiction, certains critères doivent être réunis. Ils ont été officiellement fixés par des instances internationales de santé mentale. Voici les principaux critères de ces classifications :

  • Le besoin impérieux et compulsif de consommer le produit addictif (substance ou pratique).

  • La perte de contrôle sur l’utilisation, la quantité et le temps consacré à ce produit.

  • La réunion de tous les symptômes propres à un arrêt brutal de la consommation (également appelé syndrome de sevrage).

  • L’augmentation de la tolérance au produit addictif, et donc une consommation de plus en plus importante.

  • Des conséquences négatives directes sur le quotidien : isolement, problèmes sociaux ou familiaux, incapacité à remplir ses obligations, abandon progressif de ses autres activités et sources de plaisir.

  • La poursuite de la consommation malgré la connaissance de ses effets néfastes et destructeurs.

L’addiction est plus ou moins prononcée en fonction du nombre de critères réunis.

 

Les addictions les plus fréquentes

Le tabac arrive en tête des substances les plus addictives (27%) en France, suivie de près par l’alcool, consommé tous les jours par 10% de la population, selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies. En troisième position, vient le cannabis, drogue illicite la plus consommée dans notre pays (11% de consommateurs). Il est suivi de la cocaïne et des addictions aux jeux d’argent et de hasard (5% de la population).

 

Plus généralement, les addictions sont réparties en deux groupes :

  • La dépendance aux substances psychoactives, qu’elles soient réglementées (tabac, alcool), illicites (drogues) ou détournées de leur usage (médicaments, poppers, colles, etc.),

  • La dépendance à des pratiques, bien que les statistiques soient moins nombreuses : jeux d’argent, de hasard, vidéos, sexe, réseaux sociaux, achats compulsifs en font partie.

 

Addiction : les signes qui ne trompent pas

Outre les critères mentionnés précédemment, il est nécessaire de rappeler que les signes de la dépendance sont physiques et psychiques.

 

D’un point de vue physique, ils sont particulièrement visibles en état de manque : tremblements s’il s’agit d’une addiction à l’alcool, douleurs ressenties quand cela concerne la drogue, transpiration, troubles du sommeil, maux de tête, fatigue, parfois hallucinations… D’autres, comme l’absence d’hygiène ou un changement d’apparence (perte de poids, logement non tenu, etc.) peuvent aussi apparaître.

 

D’un point de vue psychique, c’est l’état de mal-être suivant la consommation qui est significatif, en plus des variations plus ou moins fortes de l’humeur : par exemple, passer en un instant d’un état d’euphorie à celui de tristesse ou de colère. Ces signes seront plus ou moins prononcés selon les personnes.

Enfin, les conséquences psychosociales sont également importantes, la vie privée, familiale et professionnelle en pâtissent. Les conflits au sein d’un foyer sont plus fréquents, d’autant plus accentués par les problèmes financiers récurrents, les liens peuvent se rompre avec certains amis ou membres de la famille. Il est aussi fréquent qu’une personne dépendante soit incapable de travailler, d’être ponctuelle ou même de se rendre sur son lieu de travail.

 

Bien sûr, les risques pour la santé sur le long terme sont nombreux et décuplés.

 

Comment réagir face à la dépendance ?

Qu’il s’agisse de vous-même ou d’un membre de votre entourage, vous ne pouvez agir seuls pour lutter contre votre addiction. Faire appel à un professionnel de santé est donc indispensable. Contactez votre médecin traitant, votre psychiatre ou un addictologue, les experts les plus adaptés pour que le sevrage se déroule dans les meilleures conditions et soit durable.

 

Selon les cas, un traitement de substitution peut être prescrit pour éviter les symptômes liés au manque, ainsi que des médicaments dits addictolytiques comme le baclofène.

 

En parallèle, un soutien psychosocial doit être mis en place, notamment pour retrouver une sociabilisation ou accompagner le patient dans certaines démarches ; ainsi qu’une psychothérapie adaptée à votre situation. Intégrer un groupe de parole peut être aussi très bénéfique et motivant, en plus d’offrir un fort soutien pendant et après le sevrage.

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