Comment traite-t-on le strabisme chez l’adulte ?

Bien qu’il touche surtout les enfants, le strabisme peut concerner des adultes. Quand cela survient, comment traiter le strabisme à l’âge adulte ? Présentation des différentes possibilités offertes par la médecine.

Strabisme chez l’adulte : quelles causes ?

Le strabisme est une pathologie peu fréquente, qui se définit par une déviation d’un œil par rapport à l’autre. Il apparaît le plus souvent après 12 mois de vie, chez le nourrisson. Chez l’adulte, il s’agit d’ailleurs le plus souvent d’un strabisme qui date de l’enfance et qui n’a pas été pris en charge. Il peut se manifester dans certaines conditions seulement : en cas de fatigue, en présence d’une mauvaise correction optique ou encore en cas de presbytie.

L’apparition du strabisme à l’âge adulte peut également être liée à l’existence d’une pathologie sous-jacente comme : 

• La maladie de Basedow : une pathologie auto-immune de la thyroïde qui se traduit par une hyperthyroïdie causée par la présence d’anticorps spécifiques qui stimulent les hormones thyroïdiennes.

• Un traumatisme crânien ;

• Une tumeur au cerveau ;

• Une maladie neuromusculaire et auto-immune : la myasthénie (des anticorps sont anormalement dirigés contre des éléments responsables du lien entre neurones et muscles.

• À la suite d’un accident vasculaire cérébral (AVC) ou d’un infarctus du myocarde.  

Enfin, le strabisme peut apparaître à la suite d’une chirurgie de l’œil ou des paupières telle qu’un décollement de la rétine ou à la suite d’une cataracte.  

Les traitements du strabisme chez l’adulte

Rassurez-vous : plusieurs techniques peuvent être envisagées pour vous aider à corriger un strabisme. 

La thérapie visuelle

Il s’agit d’exercices musculaires particulièrement recommandés en cas de strabisme divergent (les yeux ne peuvent pas se fixer simultanément sur un objet proche, comme cela peut par exemple être le cas pendant la lecture). 
Le but de ces exercices, effectués avec un orthoptiste, est de réapprendre à voir clairement de près, tout en étant capable de fixer le regard avec les deux yeux vers l’intérieur. Tout l’enjeu de ces exercices est de faire coïncider les axes visuels vers l’objet concerné.  

Les lunettes à prismes

Les prismes consistent en des lentilles en forme de cales qui détournent le parcours des images, sans modifier la position des yeux. Ils sont fixés directement sur vos lunettes, à l’aide d’un autocollant adapté ; ou bien intégrés dans vos verres correcteurs. Ainsi, ce dispositif permet de réaligner les images en les faisant coïncider avec les axes visuels. Les lunettes à prismes sont particulièrement utiles pour corriger de petits angles de déviation et la vision double que peuvent entraîner le strabisme. En revanche, elles ne sont pas utiles si le strabisme est causé par une défaillance musculaire. 

Les injections de toxine botulique

Plus connue sous l’appellation de botox, la toxine botulique est un produit couramment utilisé en ophtalmologie. Elle aide les muscles à se relâcher, en empêchant la transmission du signal nerveux à l’origine de la contraction musculaire.
En cas de strabisme, elle est utilisée si les muscles visuels sont trop actifs. La toxine permet de stabiliser les muscles et de réduire les symptômes du strabisme. Elle est injectée par petites doses. Ses effets peuvent se prolonger pendant plusieurs mois, à l’issue desquels une intervention mini-invasive pour restaurer le parallélisme des yeux peut être nécessaire. 

La chirurgie du strabisme

La chirurgie peut être effectuée à tout âge. Elle permet d’améliorer votre confort esthétique, ainsi que votre perception de l’espace et de votre champ visuel. 
L’intervention est généralement réalisée en ambulatoire, sous anesthésie générale. Mini-invasive, elle agit sur les muscles oculomoteurs en passant directement par la conjonctive (membrane muqueuse transparente qui tapisse l’intérieur des paupières), afin de les renforcer ou de les affaiblir pour recentrer les yeux.
L’opération dure en général entre 30 et 45 minutes et ne laisse aucune cicatrice. Votre chirurgien ophtalmologue vous prescrit un traitement anti-inflammatoire et cicatrisant pour les semaines qui suivent l’intervention. Le résultat définitif sera visible au bout d’un à 3 mois. 

Si vous avez la moindre question, parlez-en à votre ophtalmologue !