Troubles de la personnalité : mieux les connaître pour mieux les repérer

Environ 10 % de la population française serait atteinte de troubles de la personnalité. Mais quels sont ces troubles, comment les reconnaître et les soigner ? Tout savoir.

Troubles de la personnalité : qu’est-ce-que c’est ?

La personnalité, ou les traits de personnalité, est la combinaison de comportements, d’attitudes et d’émotions relativement stables, qui permet de différencier les individus entre eux. La personnalité se construit depuis la naissance, jusqu’à l’adolescence. Elle se stabilise à partir du début de l’âge adulte.

C’est à ce moment-là que les troubles de la personnalité risquent le plus d’apparaître. L’OMS (Organisation mondiale de la santé) les définit comme des « des déviations extrêmes ou significatives des perceptions, des pensées, des sensations et particulièrement des relations avec autrui par rapport à celles d’un individu moyen d’une culture donnée ».

Les troubles de la personnalité se caractérisent donc par des schémas de pensées, de perceptions et de relations omniprésents et persistants. Un trait de personnalité devient pathologique lorsqu’il entraîne de la souffrance chez la personne concernée et nuit à sa capacité à fonctionner.

Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV), publié par l'Association américaine de psychiatrie, définit les troubles de la personnalité « par une anomalie de la manière d'être au monde d'un sujet (dans ses pensées, ses sentiments, ses relations aux autres) telle qu'elle entraîne des perturbations significatives de son fonctionnement social ou bien un état de souffrance. »

Troubles de la personnalité : quels sont les symptômes ?

Un trouble de la personnalité s’exprime d’abord sur le plan relationnel. Puisque la personne concernée n’adapte pas son comportement aux réactions des autres, elle persiste dans cette voie de façon rigide, au point de rencontrer des difficultés à tisser des liens familiaux, amicaux, professionnels ou sentimentaux.

Cette inadaptation génère un stress important, de l’anxiété, des sautes d’humeur ou encore des comportements à risque. Il est fréquent qu’un patient atteint d’un trouble de la personnalité développe également d’autres troubles psychiques, comme la dépression.

Troubles de la personnalité : quelles en sont les causes ?

Les causes exactes des troubles de la personnalité sont à ce jour inconnues, même si on sait qu’ils sont le résultat d’une interaction génétique et environnementale. Les progrès de la recherche permet d’identifier plusieurs facteurs :

• La prédisposition génétique
• Des traumatismes subis durant l’enfance
• Des relations violentes entre adultes ou partenaires
• L’hypersensibilité
• Le degré d’influence exercé par son entourage

En général, le développement d’un trouble de la personnalité résulte de l’association de plusieurs de ces facteurs.

Les 10 types de troubles de la personnalité

Dix types de troubles de la personnalité ont été répertoriés, classés en trois différents groupes selon la classification américaine des troubles mentaux (DSM-IV) :

Troubles de la personnalité : groupe A

Le groupe A des troubles de la personnalité correspond aux personnalités psychotiques, également nommées « sujets bizarres ou excentriques » par les professionnels de santé mentale. Le groupe A inclut : 

• La personnalité paranoïaque qui démontre de la méfiance et de la suspicion à l’encontre des autres, qu’ils qualifient généralement de malveillants.
• La personnalité schizoïde qui parvient à se détacher des relations sociales et démontre peu d’émotions.
• La personnalité schizotypique éprouve une sensation de malaise dès lors qu’elle noue des relations étroites. En outre, son comportement est souvent excentrique.

Troubles de la personnalité : groupe B

Le groupe B des troubles de la personnalité regroupe les sujets émotifs, instables ou d’apparence théâtrale. Ce qui concerne : 

• La personnalité antisociale qui fait preuve d’irrespect envers les autres individus, jusqu’à commettre différentes violations de leurs droits.
• La personnalité limite ou borderline : elle est instable dans ses relations interpersonnelles, dans l’image qu’elle a d’elle-même et s’avère particulièrement impulsive.
• La personnalité histrionique (ou hystérique) se reconnaît à son excès d’émotivité et de recherche de l’attention.
• La personnalité narcissique : solennel, ce type d’individu s’exprime par des excentricités et des comportements fantasques. Il manque d’empathie mais cherche à être admiré.

Troubles de la personnalité : groupe C

Il correspond aux personnalités dites « névrotiques ». Autrement dit, aux sujets anxieux ou craintifs et intègre :

• La personnalité évitante qui démontre une inhibition sociale. Elle croit ne pas être à la hauteur et se montre hypersensible face à toute évaluation négative venant d’autrui.
• La personnalité dépendante : son comportement est soumis, cette personnalité s’accroche à l’autre, manifestant ainsi son besoin excessif que l’on s’occupe d’elle.
• La personnalité obsessionnelle-compulsive, elle, est particulièrement préoccupée par la discipline, l’ordre, le contrôle et le perfectionnisme.

Troubles de la personnalité : une prise en charge nécessaire mais difficile

Les troubles de la personnalité sont particulièrement difficiles à traiter, en particulier en raison du déni du patient, qui peut avoir du mal à percevoir son comportement comme étant inadapté.

La prise en charge commence donc par une prise de conscience, avant l’association de la psychothérapie et/ou d’un traitement médicamenteux. Ce dernier ne guérit pas le trouble de la personnalité mais permet d’en atténuer les symptômes et donc de réduire les souffrances psychiques du patient. Les principaux médicaments prescrits sont des  antidépresseurs et des anxiolytiques, visant à diminuer les angoisses et les signes dépressifs. Dans certains cas où des pensées confuses se déclareraient, des antipsychotiques peuvent compléter le traitement.

Le principal enjeu de la prise en charge repose sur la psychothérapie, qui doit aider le patient à prendre conscience du rôle qu’il joue face à ses difficultés et ainsi mieux comprendre sa manière de fonctionner. Au fil de la prise en charge, il sait mieux gérer ses émotions et parvient, peu à peu, à adapter son comportement.