Quelles sont les différentes maladies de la thyroïde ?

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Plus de 200 millions de patients sont atteints d’une maladie de la thyroïde dans le monde. Les conséquences sur la santé générale d’un dérèglement de ce pilier du système endocrinien sont nombreuses. Quelles sont-elles et comment les soigner ? Décryptage.

 

La thyroïde, une glande aux fonctions multiples

Située au niveau de l’avant du cou et connue pour avoir une forme de papillon, la thyroïde est une glande du système endocrinien. Son rôle consiste à produire et libérer de nombreuses hormones dans la circulation sanguine, lesquelles permettent de réguler plusieurs fonctions de l’organisme et des organes spécifiques comme :

  • La qualité du fonctionnement de notre métabolisme.
  • La croissance des cheveux et des os.
  • Le poids.
  • L’humeur.
  • La température corporelle.
  • Le niveau énergétique et musculaire.
  • Le cœur.
  • Le système digestif.

 

Quelles sont les différentes maladies de la thyroïde ?

Particulièrement courantes chez les femmes (4 à 7 fois plus présentes que chez les hommes), ces maladies sont la plupart du temps héréditaires.

 

L’hypothyroïdie

L’hypothyroïdie est une sous-activité de la thyroïde. Dans ce cas, la glande produit moins d’hormones que ce qui est attendu pour que l’organisme fonctionne normalement. Ses principaux symptômes sont :

  • Ongles et cheveux plus minces et cassants.
  • Fatigue et faiblesse musculaire.
  • Constipation.
  • Prise de poids.
  • Gonflement de la peau.
  • Sensibilité accrue au froid.
  • Baisse du rythme cardiaque.
  • Troubles de la mémoire.
  • Etat dépressif inhabituel.
  • Goitre : grosseur au niveau du cou qui correspond à un gonflement de la thyroïde.

 

L’hyperthyroïdie

Également appelée thyréotoxicose, cette pathologie correspond à l’inverse à une suractivité de la thyroïde. La glande produit ici plus d’hormones qu’elle ne devrait. L’hyperthyroïdie peut se manifester par :

  • Une perte de cheveux.
  • Une perte de poids.
  • Des tremblements.
  • Des selles fréquentes et diarrhéiques.
  • L’augmentation de la transpiration et l’intolérance à la chaleur.
  • L’accélération du rythme cardiaque.
  • Des cycles menstruels irréguliers chez les fammes.
  • De la nervosité, de l’anxiété et des insomnies inhabituelles.
  • L’apparition d’un goitre.

 

La thyroïdite

Ce trouble correspond à une inflammation de la thyroïde, qui peut prendre plusieurs aspects :

  • La thyroïdite aiguë infectieuse est généralement d’origine bactérienne. Bien que plus rare, elle apparaît encore chez les patients immunodéprimés ou, quelquefois, à la suite d’une otite sévère ou d’un cancer ORL. Elle se manifeste brutalement, par un gonflement de la thyroïde et des signes d’inflammation douloureux.
  • La thyroïdite subaiguë de De Quervain se manifeste quelques semaines après une infection de type rhinopharyngite. Maux de gorge, douleurs cervicales, fièvre et fatigue inhabituelle en sont les principaux symptômes. La zone où se situe la thyroïde est gonflée par endroits et douloureuse au toucher.
  • La thyroïdite de Hashimoto. Le principal symptôme de cette maladie est un goitre qui se forme. Indolore, la thyroïde est pourtant hypertrophiée, en raison de la présence accrue et anormale de certains anticorps.

 

D’autres formes de thyroïdite existent, touchant plus particulièrement les adolescents, les femme après l’accouchement ou ménopausées.

 

Le nodule thyroïdien

Ce trouble courant et bénin se caractérise par la formation d’une ou plusieurs grosseurs dans la thyroïde. Il touche principalement les femmes âgées de plus de 50 ans. Indolore et asymptomatique, la présence d’un nodule thyroïdien est généralement découverte après un examen sanguin, radiologique ou pendant une intervention chirurgicale effectuée pour un autre motif.

Le nodule thyroïdien peut être « froid », soit inactif en ce qui concerne la production d’hormones, et donc bénin ; « chaud », ce qui signifie qu’il sécrète des hormones thyroïdiennes en grande quantité (hyperthyroïdie) ; ou encore former un kyste composé d’un ensemble de cellules thyroïdiennes, contenant du sang ou du liquide, et bénin dans la plupart des cas. Mais il peut parfois augmenter de volume et devenir douloureux.

 

Le cancer de la thyroïde : une complication rare des nodules thyroïdiens

Cette pathologie peut se détecter grâce à une palpation ou un examen d’imagerie. La plupart du temps, ce cancer est indolore et insoupçonnable, mais il arrive qu’il provoque une modification de la voix (alors plus rauque) ou la formation d’un goitre. Sans prise en charge précoce, le cancer de la thyroïde peut rapidement envahir les ganglions lymphatiques situés à proximité.

 

Maladies de la thyroïde : quelle prise en charge ?

Des traitements sont prévus pour chaque trouble thyroïdien, en fonction de la situation propre à chaque patient.

 

L’endocrinologue, le spécialiste de la thyroïde

En cas de suspicion d’une maladie de la thyroïde, votre médecin traitant vous adressera à un endocrinologue, le spécialiste du sujet. Plusieurs étapes lui seront nécessaires avant de poser son diagnostic, en plus de l’examen clinique (palpation de la thyroïde) et de son interrogatoire médical portant sur vos antécédents familiaux :

  • Le bilan thyroïdien : composé de plusieurs analyses biologiques par prise de sang, il permet de vérifier le fonctionnement de la thyroïde.
  • L’échographie cervicale et thyroïdienne est effectuée afin d’étudier la structure interne de cette zone particulière. Les dimensions de la thyroïde sont alors effectuées, ainsi que la détection de nodules ou d’anomalies éventuelles. Les ganglions lymphatiques situés à proximité sont également observés, afin de vérifier qu’il n’y a pas de cancer.
  • En fonction des résultats de l’échographie, une ponction de cellules, en particulier au sein de nodules, peut être effectuée. Le médecin peut aussi décider de prélever un nodule complet s’il mesure plus d’un centimètre. Cet examen a généralement lieu en même temps que l’échographie, avec une aiguille tellement fine qu’elle ne nécessite pas d’anesthésie. 
  • Une scintigraphie thyroïdienne est pratiquée si le taux de TSH est bas à l’examen biologique. La scintigraphie permet d’obtenir une cartographie de l’activité thyroïdienne, à l’aide d’un produit radioactif. Il permet, en outre, de révéler la présence d’un nodule qui produirait un trop grand nombre d’hormones thyroïdiennes.
  • Un scanner cervical et une IRM peuvent également être prescrits, si les examens précédemment décrits n’ont pas permis à l’endocrinologue d’obtenir suffisamment d’informations pour poser son diagnostic.

 

Quels médicaments pour traiter les maladies de la thyroïde ?

En cas d’hypothyroïdie, le principal traitement consiste en la prescription d’hormones de synthèse, afin de ramener à la normale le taux d’hormones thyroïdiennes. C’est l’hormonothérapie substitutive. Un traitement qui, dans de nombreux cas, est administré à vie. Il doit être pris par voie orale, à jeun, au moins 20 minutes avant le petit-déjeuner.

 

Pour soigner l’hyperthyroïdie, plusieurs possibilités s’offrent à votre endocrinologue :

  • Vous prescrire des antithyroïdiens de synthèse, qui réduisent la surproduction d’hormones par la thyroïde sous plusieurs semaines. Des analyses de sang régulières sont requises pendant le traitement. Sa prise est suivie d’un traitement dit « d’entretien » pendant plusieurs mois.
  • Le traitement par l’iode radioactif qui permet de détruire définitivement les hormones thyroïdiennes produites en surplus. Ces soins sont réalisés en milieu hospitalier, et plus précisément dans un service de médecine nucléaire. Il comporte des risques d’hypothyroïdie  par la suite.

 

Pour traiter une thyroïdite, les prescriptions médicales varient en fonction de son type mais elles consistent toutes à réduire, voire éliminer l’inflammation. Si elle est d’origine bactérienne, des antibiotiques seront prescrits, associés à un drainage chirurgical en cas d’abcès. Paracétamol, anti-inflammatoires non-stéroïdiens et corticoïdes sont les médicaments recommandés pour soigner ce trouble thyroïdien. Leur prise pourra ensuite être complétée par un traitement à base d’hormonothérapie thyroïdienne si une hypothyroïdie en découle. C’est d’ailleurs ce même traitement qui permet de soigner la thyroïdite de Hashimoto.

 

En cas de nodule thyroïdien, la prise en charge dépendra de sa taille et de son type : de la simple surveillance pour les nodules bénins, à la ponction du liquide en cas de kyste, jusqu’à l’intervention chirurgicale dans les cas les plus sérieux.

 

La chirurgie : plusieurs techniques en fonction des cas

Elle représente le principal traitement en cas de cancer de la thyroïde et consiste à retirer entièrement cette dernière (même si le cancer ne concerne qu’une petite partie de la glande) et prévenir le risque de récidive : c’est la thyroïdectomie totale. Plusieurs ganglions peuvent également être retirés, selon l’étendue du cancer.

La chirurgie peut également être pratiquée pour soigner une hyperthyroïdie : la glande est alors enlevée partiellement ou totalement. 

L’opération s’effectue sous anesthésie générale. Une incision est pratiquée au niveau de la thyroïde et de préférence dans un pli du cou à des fins esthétiques. Par la suite, un traitement de substitution d’hormones thyroïdiennes est prescrit à vie pour pallier à leur absence au sein de l’organisme, qu’elle soit totale ou partielle.

 

Maladies de la thyroïde : comment les prévenir ?

Certaines habitudes de vie permettent de prévenir les maladies de la thyroïde ou d’en diminuer la sévérité :

  • Une alimentation équilibrée et riche en iode ainsi qu’en sélénium : fruits de mer, algues, poissons et crustacés marins sont à privilégier. De même que l’ananas, l’oignon, les œufs, les fruits secs mais aussi les pâtes et le pain à base de blé complet.
  • Evitez de grignoter entre les repas et faites attention aux indices glycémiques de tous les aliments que vous consommez.

Enfin, le tabac est à proscrire car il contribue au gonflement de la thyroïde. Ainsi, les fumeurs sont 2 fois plus exposés aux risques d’hyperthyroïdie

La thyroïde, une glande essentielle

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