Bronchiolite du nourrisson : une maladie bénigne, malgré des symptômes impressionnants

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Bronchiolite du nourrisson : une maladie bénigne, malgré des symptômes impressionnants

 

Chaque hiver, 30% des nourrissons de moins de 2 ans sont touchés par la bronchiolite. Si ses symptômes peuvent être impressionnants, cette affection n’en demeure pas moins bénigne. Comment reconnaître la bronchiolite, réagir et la soigner ? Focus.

 

La bronchiolite, une infection courante chez les nourrissons

La bronchiolite est une maladie respiratoire aiguë causée par un virus particulièrement contagieux, le virus respiratoire syncytial (VRS). Elle touche principalement les nourrissons âgés de moins de 2 ans.

 

Bronchiolite : une maladie saisonnière

La bronchiolite commence à sévir à partir du milieu du mois d’octobre, jusqu’à la fin de l’hiver, avec un pic qui a généralement lieu durant décembre. Elle donne lieu chaque année ou presque à une épidémie.

Cette maladie infecte les petites bronches (ou bronchioles) en provoquant leur inflammation ainsi qu’une augmentation des sécrétions bronchiques. Particulièrement contagieuse, la bronchiolite se transmet généralement par l’intermédiaire de la salive et des sécrétions nasales : postillons, éternuements, toux… voire même par les baisers. Elle peut également se transmettre par l’intermédiaire de jouets, de linge ou d’aliments ayant été au contact de la salive d’une personne contaminée.

 

Quels sont les symptômes de la bronchiolite ?

La bronchiolite commence généralement par un simple rhume ou une rhinopharyngite qui peut être accompagnée de fièvre. Une toux sèche apparaît ensuite, suivie d’une gêne respiratoire : la respiration de votre enfant devient rapide et sifflante. Ces symptômes entraînent fréquemment des perturbations de son sommeil et de son alimentation. La toux peut persister une quinzaine de jours, avant la complète guérison.

Si la bronchiolite est bénigne, elle nécessite néanmoins une surveillance particulièrement accrue pour les nourrissons les plus fragiles.

 

Bronchiolite : une prise en charge immédiate

Dès les premiers symptômes, il est important de réagir afin que votre enfant soit ausculté, diagnostiqué et que la prise en charge la plus adaptée puisse avoir lieu.

 

Bronchiolite : quand consulter ?

Lorsque les symptômes apparaissent, prenez rendez-vous avec votre pédiatre ou votre médecin généraliste avant la fin de la journée. Ce dernier doit examiner votre enfant au plus vite et ce même s’il mange encore normalement et que son état général est conservé.

Si vous avez déjà consulté mais que les symptômes de votre bébé s’aggravent, que la fièvre augmente et/ou que ses sécrétions bronchiques changent d’aspect (plus épaisses et de couleur jaune ou verdâtre), contactez tout de suite votre médecin.

Attention, si votre bébé est âgé de moins de 2 mois, ou s’il a moins de 6 mois mais qu’il est né avant 34 semaines d’aménorrhée, appelez sans délai les urgences. De même s’il est atteint d’une maladie cardiaque, chronique, d’un déficit immunitaire ou d’un handicap l’empêchant de tousser. En effet, la toux est nécessaire pour évacuer les sécrétions bronchiques.

D’autres symptômes sont considérés comme des urgences :

  • Si votre nourrisson s’alimente et s’hydrate mal

  • Si votre nourrisson vomit ou a de la diarrhée (ce qui risque d’entraîner une déshydratation)

  • Si votre nourrisson présente un comportement qui semble anormal (fatigue, somnolence, irritabilité, agitation…)

  • Si votre nourrisson a les lèvres et/ou les doigts qui bleuissent et qu’il respire de plus en plus mal

 

Bronchiolite : des traitements variables selon les cas

En cas de fièvre supérieure à 38°, vous pouvez administrer du paracétamol à votre enfant, en respectant bien les doses adaptées à son poids et s’il ne présente pas de contre-indication. Des antibiotiques lui seront prescrits uniquement s’il développe une surinfection bactérienne telle qu’une pneumonie, ou si une otite est associée à la bronchiolite.  

Les antitussifs, expectorants et fluidifiants sont contre-indiqués pour les enfants de moins de 2 ans. Au-delà de cet âge, rassurez-vous, la bronchiolite ne se manifeste généralement que sous la forme d’une rhinopharyngite, que vous pouvez alors soigner comme telle. Enfin, s’il s’agit d’une première infection du virus de la bronchiolite, il est déconseillé d’effectuer des séances de kinésithérapie respiratoire depuis 2019. Sauf dans certains cas particuliers et évalués en amont par votre médecin.

 

Quel lien entre bronchiolite et asthme ?

Ces deux pathologies sont souvent confondues, au point que l’asthme est généralement sous-diagnostiqué. C’est dans la répétition de ce qui ressemble à des bronchiolites que la piste asthmatique est envisagée, autrement dit en cas de répétition (au moins trois fois depuis sa naissance) d’épisodes de toux sèche accompagnés d’une respiration sifflante et difficile chez le bébé. Pâleur, difficultés à se nourrir et à s’hydrater font également partie des symptômes classiques de l’asthme.

 

Bronchiolite : les bons gestes pour soulager votre nourrisson

Une fois le diagnostic établi, vous pouvez facilement aider votre enfant à combattre sa bronchiolite et moins souffrir :

  • Lavez-lui le nez autant de fois que possible, en particulier avant les repas et le coucher.

  • Lorsqu’il est réveillé, maintenez votre enfant droit au maximum, afin de lui permettre de mieux respirer.

  • S’il est allaité, mettez votre enfant au sein tant que possible ou proposez-lui de l’eau, afin qu’il ne risque pas de se déshydrater.

  • Fractionnez ses repas, de manière à ce qu’il mange la même quantité que d’habitude, mais en plus petites portions et à différents moments de la journée.

  • S’il a de la fièvre, retirez-lui quelques vêtements (vous pouvez le laisser en body) ou donnez-lui un bain un peu moins chaud que d’habitude, d’autant plus si c’est un moment qui le détend particulièrement.

  • Aérez sa chambre régulièrement, de manière à la maintenir à une température de 19° maximum et avec un taux d’humidité suffisant: de 50 à 55% idéalement. 

  • Gardez votre enfant à votre domicile durant la phase aiguë de la bronchiolite.

  • Couchez-le toujours sur le dos, en tâchant de surélever son buste à l’aide d’une couverture ou d’un coussin placé sous son matelas.

  • Faites-en sorte qu’il ne subisse pas de tabagisme passif, qui risquerait d’aggraver la maladie et de provoquer des rechutes.

 

Bronchiolite du nourrisson : peut-on l’éviter ?

Très contagieuse, la bronchiolite peut être épargnée à votre tout-petit, en respectant certains gestes préventifs et mesures barrières dès votre sortie de la maternité :

  • Lavez-vous régulièrement les mains au savon liquide pendant au moins 30 secondes.

  • Lavez les mains de votre enfant dès que son âge le permet et apprenez-lui à réaliser ce geste dès que possible.

  • A votre sortie de maternité, limitez les visites à votre cercle intime, en vous assurant qu’aucun de ses membres n’est malade. Évitez également de passer votre bébé de bras en bras.

  • Avant l’âge de 3 mois, limitez les contacts avec de jeunes enfants.

  • Les baisers sur le visage sont à éviter, en particulier de la part de jeunes enfants évoluant en collectivité.

  • Tenez éloigné votre bébé de ses frères et sœurs s’ils sont atteints d’une infection virale.

  • Évitez les partages de biberons, tétines et couverts au sein de la famille, mais nettoyez-les dès qu’ils ont été utilisés.

  • Si vous êtes vous-même malade, toussez ou éternuez dans votre coude, servez-vous de mouchoirs jetables et n’hésitez pas à vous occuper de votre bébé en portant un masque.

  • Si votre enfant est âgé de moins de 3 mois, évitez de l’emmener dans des lieux publics (magasins, restaurants, réunions de famille, transports en commun…) et de le mettre en collectivité.

  • Assurez-vous qu’il est à jour de ses vaccins obligatoires.

  • Si vous êtes enceinte, il est recommandé de vous faire vacciner contre la grippe.