Guêpes, méduses, tiques… Comment réagir en cas de piqûre ou morsure ?

Sur terre comme en mer, les « bébêtes » piqueuses sont de retour avec l’été, dont certaines peuvent s’avérer dangereuses. Guêpes, méduses, tiques… Que faire en cas de piqûre ou de morsure ?

Tout savoir sur les piqûres de guêpe, de frelon et d’abeille 

Les guêpes, les frelons ou les abeilles ne sont pas des insectes naturellement agressifs. Lorsqu’ils le sont, plusieurs raisons peuvent l’expliquer : 

• Une abeille pique pour se défendre si elle se sent menacée. Lorsque cela se produit, le dard reste en place : une partie du ventre de l’abeille est arraché et l’insecte meurt après avoir piqué.
• Une guêpe et un frelon peuvent piquer lorsqu’ils sont à la recherche de nourriture ou s’ils sont dérangés près de leur nid : ils peuvent être donc plus offensifs que leur « cousine » à miel. La guêpe est attirée par le sucre et la viande et peut piquer plusieurs fois. De même pour le frelon, beaucoup plus gros que la guêpe.

Dans tous les cas, seules les femelles sont dotées d’un dard et d’une glande contenant du venin, et peuvent donc piquer. Lorsque cela se produit, les insectes injectent leur venin en plantant leur dard dans le corps.

Piqûre d’abeille, de guêpe ou de frelon : quels sont les symptômes ?

Les réactions physiologiques diffèrent en fonction de la gravité de la piqûre et de la sensibilité de la victime : 

• Le plus souvent, une piqûre n’entraîne généralement qu’une douleur locale, un gonflement et une rougeur de la zone piquée, qui peut parfois sembler « dure » au toucher. Il est également possible de subir des démangeaisons. Ces symptômes sont plus forts en cas de piqûre de frelon, en raison de sa taille plus imposante que celle d’une abeille ou d’une guêpe : il peut injecter son venin directement dans un vaisseau sanguin. En outre, lorsque la piqûre a lieu au niveau du visage, du cou, de la gorge ou dans la bouche, le gonflement peut provoquer une difficulté respiratoire, voire un risque de décès dans les cas les plus graves (mais rares, rassurez-vous).
• Si vous subissez plus de 20 piqûres en une fois (seulement 4 ou 5 chez un enfant), l’intoxication sera importante en raison de la grande quantité de venin injectée. Plus les piqûres sont nombreuses, plus les symptômes sont conséquents : en plus de ceux précédemment décrits, s’y ajoutent de la fatigue, des vomissements, de la diarrhée, des maux de tête, des vertiges, voire un malaise pouvant entraîner la perte de connaissance : il s’agit alors d’une urgence vitale pour laquelle il faut composer le 15 ou le 112.
• Il se peut aussi que vous soyez allergique au venin et, dans ce cas, une seule piqûre suffit pour activer une réaction importante (lire plus bas), ce qui implique également de contacter le service d’urgences au plus vite.

Que faire si vous vous êtes fait piquer par une guêpe, un frelon ou une abeille ?

En cas de piqûre par une abeille, un frelon ou une guêpe, certains réflexes s’imposent : 

• Tâchez d’identifier l’insecte en cause.
• S’il s’agit d’une abeille, retirez le dard de votre peau le plus rapidement et délicatement possible, en grattant avec votre ongle ou avec le bord d’une carte de crédit, par exemple. Vous devez glisser cet élément parallèlement à la surface de votre peau, afin de ne pas comprimer le dard qui pourrait éclater et répandre encore plus de venin. N’utilisez donc surtout pas de pince à épiler.
• Désinfectez la zone de la piqûre avec de l’eau et du savon, puis avec une solution antiseptique.
• Appliquez de la glace enveloppée dans un tissu sur la zone piquée.
• En cas de douleur, vous pouvez prendre du paracétamol.
• Cessez toute activité et reposez-vous pendant une trentaine de minutes. Vous pouvez reprendre vos activités si les symptômes ne s’aggravent pas.
• Consultez un médecin si la zone piquée reste rouge, gonflée et douloureuse au-delà de 24 heures. 

Certaines situations représentent des urgences pour lesquelles vous devez contacter le 15 ou le 112 le plus vite possible : 

• En cas de piqûre dans la bouche ou la gorge, accompagnée de difficultés à respirer. Sucer un glaçon peut soulager, en attendant l’intervention des secours.
• En cas de piqûres multiples : plus de 20 chez un adulte et 4 ou 5 chez un enfant.
• En cas d’allergie au venin pouvant se manifester par une difficulté à respirer ou à avaler, un gonflement de la langue, des lèvres, de la gorge ou des yeux ; des étourdissements, un malaise voire une perte de connaissance ; des nausées, des vomissements ou des diarrhées ; de l’urticaire généralisé avec des démangeaisons ; une pâleur ou une coloration bleutée de la peau ; de la fièvre et/ou des frissons.

Dans ces cas de figure, la victime doit être placée en position latérale de sécurité, en attendant l’arrivée des secours. En cas de malaise lié à une allergie et si la personne détient sa trousse d’urgence contenant un stylo d’adrénaline auto-injectable, utilisez-le : il doit être positionné sur le bord extérieur de la cuisse, puis vous devez maintenir appuyé le bouton déclencheur pendant 10 secondes. Après ce geste, une surveillance médicale est nécessaire.

Morsure de tique : un risque de contracter la maladie de Lyme

Les tiques font partie de la famille des acariens parasites. Elles vivent dans les zones boisées et humides, mais aussi dans les herbes hautes des prairies, des jardins ou des parcs. Elles s’accrochent à la peau des animaux (le plus souvent, gibiers, oiseaux et rongeurs) grâce à leur appareil buccal appelé rostre. Une fois fixées à la peau, les tiques y restent et se nourrissent du sang de « leur hôte ». Si l’animal est infecté par la bactérie Borrelia, la tique l’est à son tour et, si elle mord un être humain, peut lui transmettre cette bactérie responsable de la maladie de Lyme. 

Larve, nymphe ou adulte : la tique peut mordre à chaque stade de son développement. Mais une fois adulte, seules les femelles mordent.

Maladie de Lyme : qu’est-ce-que c’est ?

La maladie de Lyme, également nommée borréliose de Lyme, se transmet uniquement après une morsure de tique (larve, nymphe ou adulte femelle) infectée par la bactérie Borrelia, et peut survenir plusieurs fois chez un même individu : il n’y a donc pas d’immunité acquise. Les premiers signes apparaissent entre 3 et 30 jours après la morsure : une plaque rouge inflammatoire (ou érythème migrant) apparaît autour de la morsure, puis s’étend progressivement, sans démangeaisons ou fièvre associée. Néanmoins, à ce stade, il est important d’être mis sous antibiotiques. 

En l’absence de traitement, même plus de 6 mois voire plusieurs années après la morsure, la maladie de Lyme peut provoquer des lésions cutanées, des troubles neurologiques (paralysie faciale périphérique, méningite…), ophtalmologiques ou du rythme cardiaque, ou encore de l’arthrite. Un traitement antibiotique est également nécessaire à ce stade.

Morsure de tique : que faire ?

Après une promenade ou du jardinage effectué dans une zone boisée, broussailleuse, végétalisée et humide, inspectez tout votre corps, en particulier les zones où votre peau est plus fine : les aisselles, les plus des genoux, les oreilles, le cou, le nombril, le cuir chevelu et les parties génitales. Prenez bien le temps de vous observer minutieusement afin de repérer une tique, même de petite taille. Si vous avez des enfants, inspectez-les également. Recommencez cet examen le lendemain : la tique sera alors plus visible, puisqu’elle sera gorgée de sang.

Si vous remarquez la présence d’une ou plusieurs tiques, retirez-les le plus vite possible en utilisant un tire-tiques que vous pouvez acheter en pharmacie : 

• Agrippez délicatement les insectes au plus près de votre peau.
• Tirez-les doucement mais fermement, tout en effectuant un mouvement circulaire, en restant bien perpendiculaire à votre peau afin de ne pas arracher le rostre et la tête de la tique, qui risqueraient de rester accrochés à votre peau. 
• Une fois les tiques retirées, désinfectez la zone concernée avec de l’alcool modifié.
• Si vous n’avez pas réussi à retirer la tête et le rostre de la tique, ne recommencez pas : prenez rendez-vous avec votre médecin ou demandez conseil à votre pharmacien.

Une petite plaque rouge autour de la morsure peut apparaître immédiatement ou dans les 24 heures : il s’agit d’une réaction normale qui ne signifie pas forcément que vous avez été contaminé par la bactérie responsable de la maladie de Lyme. En revanche, si vous remarquez l’apparition des symptômes liés à cette dernière (ou tout symptôme vous paraissant anormal : douleur, fièvre, grande fatigue…), consultez votre médecin afin qu’il vous prescrive des antibiotiques.

Piqûre de méduse : l’un des dangers de la mer

Les méduses affluent autour des côtes françaises durant la saison estivale, en raison de la hausse des températures de l’eau qui leur sont favorables. A cause du réchauffement climatique et de la surpêche du thon, son principal prédateur, les méduses sont même de plus en plus nombreuses chaque année. Et avec leur augmentation, ce sont les risques de piqûres qui sont aussi à la hausse ! 

Il ne s’agit pas en réalité d’une piqûre en tant que telle mais d’une réaction urticante qui se déclare en cas de contact entre votre peau et les cellules venimeuses de l’animal. D’ailleurs, des filaments restent souvent présents à la surface de la peau, après le contact. La douleur est immédiate, comparable à une décharge électrique. La réaction inflammatoire (l’urticaire) est généralement immédiate également.

D’autres symptômes y sont associés : 

• Fourmillements ; 
• Démangeaisons ;
• Brûlure ; 
• Érythème important sur la zone de la piqûre, pouvant laisser une trace de tentacule.

Parfois, une sensation de malaise, des nausées, des maux de tête et des courbatures peuvent aussi apparaître. 

Piqûre de méduse : comment réagir ?

Malgré l’intense douleur, il est important de ne pas paniquer. Premier réflexe à adopter : sortez rapidement de l’eau, afin de ne pas risquer la noyade en cas de malaise. Puis, rincez la zone concernée avec de l’eau de mer (jamais avec de l’eau douce), sans frotter. S’il reste des filaments sur la peau, tâchez de les retirer à l’aide d’un objet et non à mains nues. Ensuite, déposez du sable sur la partie touchée et laissez sécher. Grattez ensuite doucement le sable à l’aide d’un carton rigide ou d’une carte de crédit, par exemple. Enfin, désinfectez minutieusement la zone de la piqûre avec un antiseptique. Si la piqûre se situe sur votre visage, consultez rapidement un médecin. Attention : contrairement à l’idée reçue, il n’est pas du tout recommandé d’uriner sur une piqûre de méduse. Au contraire, cette action aggraverait la douleur. 

Si vous constatez un gonflement, que la douleur persiste après 48 heures ou que vous avez du mal à respirer, rapprochez-vous du service de secours le plus proche.